Le 1er mars 1979, le Congrès général du peuple, instance suprême des nouvelles institutions libyennes, qui, en 1977, a pris la place du parti unique, décharge le colonel Kadhafi de ses fonctions de secrétaire général et le remplace par Abdel Atti el-Abidi, qui détenait auparavant les fonctions de président du Comité populaire général (nouvelle appellation du conseil des ministres). En sa qualité de gardien de la révolution et de tuteur spirituel de la nation, le colonel Kadhafi demeure cependant l'autorité suprême du pays, et rien ne s'y fait sans son accord préalable, même si officiellement il n'a plus aucun titre.

Conflit du Proche-Orient

Le colonel Kadhafi maintient ses options sur la crise du Proche-Orient. En octobre 1978, il stigmatise « les accords de la honte signés par le président égyptien dans l'étable de David » et dénonce la politique pro-israélienne de Washington qui, dit-il, « nous jette dans les bras des Soviétiques ». Tripoli souhaite cependant un rapprochement avec les États-Unis, mais les différentes tentatives faites dans ce sens se soldent par un fiasco total, malgré une curieuse visite en Libye de Billy Carter, le frère du président américain, à la tête d'une délégation de responsables de l'État de Géorgie.

Sur le plan africain, le colonel Kadhafi accumule les échecs. En Ouganda, où il subit une humiliante déconvenue à la suite de l'effondrement en avril 1979 du régime du président Idi Amin Dada, qu'il avait essayé vainement de sauver en envoyant à Kampala un corps expéditionnaire de 2 500 hommes pour y faire face à l'invasion tanzanienne au nom de la « défense de l'islam ». En même temps, le colonel Kadhafi, qui, dans le passé, a soutenu et armé successivement la plupart des rebelles tchadiens, se voit lâché par ces derniers qui, arrivés au pouvoir à N'Djamena, dénoncent l'« agression libyenne » et le « fol espoir de Kadhafi de voir un jour le Tchad à la remorque de la Libye ».

Téhéran et Alger

Le colonel Kadhafi parvient en revanche à normaliser les relations de son pays avec le nouveau régime iranien, compromises à la suite de l'affaire de l'imam Sadr, le dirigeant chiite libanais, mystérieusement disparu au terme d'un voyage à Tripoli. Fin avril, le numéro deux libyen, le commandant Jalloud, est reçu à Téhéran en visite officielle et obtient de l'ayatollah Khomeiny la rupture des relations diplomatiques entre l'Iran et l'Égypte.

Autre succès diplomatique pour le régime libyen : la visite du colonel Kadhafi à Alger, du 24 au 28 mai, est marquée par le resserrement des liens entre les deux capitales, qui mettent leurs divergences sous le boisseau, décident de créer « une commission mixte au plus haut niveau » dans le but de consolider l'axe Alger-Tripoli, devant la montée des périls « provenant aussi bien du Maroc que de l'Égypte et du camp impérialo-sioniste ».

Madagascar

Antananarivo. 8 520 000. 15. *2,5 %.
Économie. PIB (74) : 199. Production (74) : A 41 + I 18 + S 41. Énerg. (76) : 66. CE (74) : 16 %.
Transports. (*76) : 289 M pass./km, 200 Mt/km. (74) : *55 000 + 51 000. (76) : 201 M pass./km.
Information. (74) : 9 quotidiens ; tirage global : 59 000. (74) : *855 000. (75) : *7 500. (74) : 12 500 fauteuils ; fréquentation : 2,9 M. (76) : 32 000.
Santé. (75) : 752.
Éducation. (75). Prim. : 1 133 013. Sec. et techn. : *135 000. Sup. : 8 385.
Armée.  : 10 500.
Institutions. État indépendant le 26 juin 1960. République (14 octobre 1958). La nouvelle Constitution, approuvée par référendum le 21 décembre 1975, institue la République démocratique de Madagascar. Président de la République : capitaine de frégate Didier Ratsiraka. Premier ministre : Désiré Rakotoarijaona.

Malawi

Lilongwe. 5 530 000. 46. *2,4 %.
Économie. PIB (75) : 131. Production (73) : A 49 + I 15 + S 36. Énerg. (76) : 56. CE (75) : 20 %.
Transports. (*76) : 62 M pass./km, 204 Mt/km. (*76) : 10 200 + 10 600. (76) : 116 M pass./km.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : 9 000. (75) : *127 000. (73) : 1 800 fauteuils ; fréquentation : 2 M. (76) : 21 000.
Santé. (75) : 104. Mté inf. (71) : *150.
Éducation. (75). Prim. : 641 709. Sec. et techn. : 16 711. Sup. : 1 148.
Armée.  : 2 400.
Institutions. État indépendant le 6 juillet 1964. République proclamée le 6 juillet 1966. Constitution de 1966. Président de la République nommé à vie et chef de l'exécutif : Dr Hastings Kamuzu Banda, investi par le Parlement le 20 mai 1966.

Mali

Bamako. 5 990 000. 5. *2,4 %.
Économie. PIB (74) : 73. Énerg. (76) : 27. CE (74) : 16 %.
Transports. (*76) : 121 M pass./km, 148 Mt/km. (74) : 11 900 + 7 600. (76) : 80 M pass./km.
Information. (74) : 1 quotidien ; tirage global : 3 000. (75) : *81 000. (70) : 5 000.
Santé. (74) : 130.
Éducation. (75). Prim. : 253 351. Sec. et techn. : *50 000. Sup. (74) : 2 445.
Armée.  : 4 200.
Institutions. État indépendant le 22 septembre 1960. République (24 novembre 1958). Constitution du 2 juin 1974 révisée par une ordonnance du Comité militaire de libération nationale (CMLN), conformément aux résolutions du congrès constitutif de l'Union démocratique du peuple malien (UDPM) en mars 1979 ; l'Assemblée nationale est désormais élue pour 4 ans. Chef de l'État et de l'exécutif : général Moussa Traore, réélu le 19 juin 1979.

Maroc

Rabat. 18 240 000. 40. *3,1 %.
Économie. PIB (75) : 426. Production (75) : A 24 + I 33 + S 43. Énerg. (76) : 273. CE (75) : 21 %.
Transports. (*76) : 828 M pass./km, 3 143 Mt/km. (*76) : 347 400 + 145 700.  : 270 000 tjb. (76) : 1 230 M pass./km.
Information. (75) : 9 quotidiens ; tirage global : 360 000. (75) : 1 600 000. (75) : 460 000. (73) : 129 200 fauteuils ; fréquentation : 26,1 M. (76) : 204 000.
Santé. (75) : 1 238.
Éducation. (75). Prim. : 1 547 647. Sec. et techn. : *475 000. Sup. : 45 322.
Armée.  : 89 000.
Institutions. État indépendant le 2 mars 1956 (le 8 avril 1956 pour l'ex-zone nord espagnole). Monarchie constitutionnelle. Nouvelle Constitution du 1er mars 1972, approuvée par référendum. Souverain : Hassan II, succède le 3 mars 1961 à son père Mohammed V, décédé. Premier ministre : Maati Bouabid.

La lutte contre le Polisario et la crise cimentent l'unité autour d'Hassan II

Trois ans après la Marche verte (Journal de l'année 1975-76), qui avait consacré l'union nationale retrouvée, les partis politiques marocains se restructurent, s'organisent et annoncent leurs programmes face à une situation intérieure rendue difficile à la fois par la crise économique qui affecte le Maroc et par le poids sans cesse plus lourd de la guerre contre le Polisario, dans les nouvelles provinces du Sud.