Les relations sino-japonaises s'intensifient. Un traité de paix et d'amitié est élaboré, mais les pressions de l'URSS retardent la signature. Le Japon n'a toujours pas ratifié le traité de paix avec l'URSS en raison de l'épineux problème de la restitution de la partie méridionale de l'archipel des Kouriles, occupée par les Soviétiques depuis 1945. L'équilibre est difficile a maintenir entre Moscou et Pékin, pourtant clients prometteurs pour l'économie nippone, avide de matières premières et de débouchés pour son industrie. Du fait de sa dépendance énergétique, le Japon est amené à imiter la politique française, en traitant directement avec les pays arabes producteurs de pétrole, tels l'Arabie Saoudite, le Koweït et l'Iraq. L'attentat contre le président sud-coréen Park, perpétré par un Coréen procommuniste venu du Japon, envenime, en août et septembre 1974, les relations avec la Corée du Sud. En réponse à cet attentat, des manifestants sud-coréens saccagent en partie l'ambassade nippone à Séoul. Washington se pose en médiateur pour rétablir la situation entre ses deux alliés.

Jordanie

Amman. 2 560 000. 26. 3,4 %.
Économie. PNB (72) 272. Énerg. (*72) : 331. C.E. (72) : 7 %.
Transports. (*72) : 18 300 + 6 000. (72) : 209 M pass./km.
Information. (72) : 4 quotidiens ; tirage global : 58 000. (72) : *500 000. (72) : *70 000. (72) : 22 000 fauteuils. (72) : 35 000.
Santé. (71) : 826. Mté inf. (66) : 36,3.
Éducation. (70). Prim. : 277 619. Sec. et techn. : 107 612. Sup. : 4 518.
Institutions. État indépendant le 22 mars 1946, sous le nom de royaume Hachémite de Jordanie. Constitution de 1951. Souverain : Hussein ibn Talal ; succède à son père en 1952. Premier ministre : Zeid Rifaï.

Nouvelle réalité

La conjoncture est dominée par le problème palestinien. Contrairement aux assurances qu'il donne publiquement, le roi Hussein n'a pas renoncé, de toute évidence, à récupérer la Cisjordanie, partie de son royaume avant la conquête israélienne de 1967.

Après la Conférence des chefs d'État arabes (qui se tient à Rabat du 26 au 29 octobre 1974), au cours de laquelle il a failli se faire assassiner par un commando palestinien, appréhendé in extremis, le roi Hussein prend une série de mesures qui ressemblent fort à des représailles.

Il dissout, le 23 novembre, le Parlement et remanie son gouvernement pour se « conformer à la nouvelle réalité » découlant de la décision de Rabat consacrant l'OLP comme l'unique représentant du peuple palestinien.

Son intention est d'exclure de la future assemblée les représentants de la Cisjordanie, ainsi que tous les Palestiniens qui n'auraient pas été confirmés dans leur nationalité jordanienne. Le nouveau gouvernement de Zeid Rifaï ne comprend plus que quatre des dix Palestiniens qui faisaient partie de l'équipe précédente. Des ambassadeurs, des hauts fonctionnaires sont révoqués. Cependant, le roi Hussein donne un coup d'arrêt à la jordanisation de son royaume, de crainte de perturber gravement la vie politique et économique. En effet, plus de la moitié de la population de Transjordanie est constituée de Palestiniens qui contrôlent environ 70 % des activités industrielles et commerciales du pays.

Paradoxalement, le roi Hussein n'a jamais été autant courtisé que depuis qu'il a été lâché par ses alliés au sommet de Rabat. Les États-Unis portent leur aide financière au royaume Hachémite à 94 millions de dollars. Le chah d'Iran, en visite officielle à Amman, le 6 janvier 1975, fait don (avec l'accord de Washington) de 20 chasseurs-intercepteurs FA et s'engage à contribuer aux plans de développement du royaume. Dix jours plus tard, le roi Fayçal d'Arabie Saoudite offre 57 millions de dollars, qui viennent s'ajouter aux 10 millions de dollars qu'il verse annuellement à la trésorerie jordanienne.

L'Égypte et la Syrie, qui tentent de réconcilier le roi Hussein et Yasser Arafat, soutiennent discrètement le souverain hachémite dans ses efforts pour se faire admettre comme l'un des interlocuteurs d'Israël. L'Union soviétique (malgré ses liens étroits avec l'OLP) entretient de bonnes relations avec le gouvernement d'Amman et souhaite, laisse-t-on entendre à Moscou, que la Jordanie souscrive à un règlement global du conflit au Proche-Orient.

Koweït

Koweït. 910 000. 56. 9,8 %.
Économie. PNB (71) 4 809. Énerg. (*72) : 10 441. C.E. (71) : 63 %.
Transports. (71) : *131 000 + *42 500.  : 677 000 tjb. (72) : 674 M pass./km.
Information. (71) : 6 quotidiens ; tirage global : 55 000. (71) : *110 000. (72) : *125 000. (72) : 11 300 fauteuils ; fréquentation : 3,7 M. (72) : 85 000.
Santé. (71) : 744. Mté inf. (72) : 38,5.
Éducation. (70). Prim. : 57 414. Sec. et techn. : 67 040. Sup. : 2 449.
Institutions. Émirat indépendant. Pleine souveraineté reconnue par la Grande-Bretagne le 19 juin 1961. Souverain : cheikh Sabah el Salem al Sabah. Premier ministre : cheikh Jaber el-Ahmed.

Investissements

Le gouvernement poursuit une politique économique orientée essentiellement vers quatre objectifs :
– faire durer l'exploitation pétrolière en restreignant la production ;
– jeter les bases d'une industrialisation en prévision de l'épuisement des gisements ;
– protéger la monnaie des aléas de la dévaluation ;
– investir judicieusement à l'étranger les revenus pétroliers.