Une année de retrouvailles franco-israéliennes jalonnées des réflexions amères de l'ambassadeur à Paris, Asher Ben Natan, et de petites phrases-cactus des dirigeants israéliens (« divergences profondes », « fossé infranchissable »). « Après huit années de vent frais soufflant de l'Élysée, a dit Ygal Allon, aujourd'hui la nouveauté c'est que nous sommes d'accord pour n'être pas d'accord dans une atmosphère amicale. »

Japon

Tokyo. 108 350 000. 293. 1,1 %.
Économie. PNB (72) 2 823. Production (72) : G 245 + A 120 + I 290. Énerg. (*72) : 3 251. C.E. (72) : 10 %.
Transports. (*72) : 297 888 M pass./km, 59 872 M t/km. (*72) : 12 532 000 + 9 598 000.  : 36 785 000 tjb. (72) : 9 540 M pass./km.
Information. (72) : 172 quotidiens ; tirage global : 5 845 000. (72) : *70 794 000. (72) : 24 134 000. (72) : 1 249 000 fauteuils : fréquentation : 187 M. (72) : 34 021 000.
Santé. (71) : 121 254. Mté inf. (72) : 11,7.
Éducation. (70). Prim. : 9 630 815. Sec. et techn. : 9 097 462. Sup. : 1 684 296.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Takeo Miki, élu le 9 décembre 1974 ; succède à Kakuei Tanaka, démissionnaire le 26 novembre 1974.

La récession après le miracle

Pour la première fois depuis la guerre, en 1974 le produit national brut a diminué de près de 20 %. Cette baisse contraste violemment avec la forte expansion des années précédentes et même avec la croissance de 1973 (environ 10 %), année qui a été celle de la crise de l'énergie (si durement ressentie au Japon) et celle de l'inflation généralisée.

La récession, qui traduit un ralentissement de l'activité économique, est autant le résultat du marasme des pays occidentaux que celui d'une lutte particulièrement énergique pour casser une hausse des prix qui dépassait allègrement le rythme annuel de 20 % au premier semestre 1974. Ce ralentissement de l'activité a permis une réduction relative des importations malgré la hausse des prix d'un pétrole acheté presque en totalité à l'étranger (il a coûté au pays la bagatelle de quelque 13 milliards de dollars en 1973). Dans le même temps, malgré une baisse sensible de l'indice de la production industrielle, les exportations ont continué à progresser. Les ventes à l'exportation d'automobiles, surtout celles des véhicules utilitaires dont le Japon est le deuxième producteur mondial, ont augmenté de près de 20 % en 1974, performance exceptionnelle dans le contexte mondial connu de cette branche. Pour l'année fiscale 1974 (terminée le 31 mars 1975), l'excédent de la balance commerciale a dépassé 4 milliards de dollars, soit cinq fois l'excédent de 1973, ce qui a permis un spectaculaire redressement de la balance des paiements, dont le déficit a été seulement de 3,4 milliards de dollars en 1974 (environ 10 milliards de dollars de moins que l'année précédente).

Chômeurs

La hausse des prix de détail s'est sensiblement atténuée vers la fin de l'année 1974. Le rythme annuel de progression est tombé, en janvier 1975, pour la première fois depuis un an, au-dessous du seuil de 20 %, première étape vers le niveau (déjà élevé) de 15 %, fixé par le gouvernement, mais proche de celui des économies occidentales. La rançon de ce quasi-rééquilibre des échanges et du recul de l'inflation est, comme partout, la montée du chômage, inhabituel, au moins par son ampleur, au Japon. Les statistiques sont fortement controversées. Il y aurait, au début de l'année 1975, 1 million de chômeurs selon les estimations officielles (à peine 2 % de la population active), chiffre qui traduit une situation relativement favorable, comparée à celles des États-Unis, de l'Allemagne fédérale ou de la France ; les syndicats parlent de 2 millions de chômeurs totaux. Si l'on y ajoute les chômeurs partiels, le chiffre serait encore plus élevé.

Face à l'opinion, le gouvernement se trouve en position de force pour imposer un ralentissement dans la pression des salaires.

Scandale

Le règne du Premier ministre Tanaka a été plus court que celui de son prédécesseur E. Sato (mort le 2 juin 1975), et s'est terminé d'une manière peu glorieuse, par un départ que l'on a comparé à celui du président Nixon. Le Premier ministre est tombé le 26 novembre 1974. Les révélations fracassantes de journalistes, l'accusant, preuves à l'appui, de spéculations foncières et boursières, l'ont obligé à démissionner. Ces attaques ont achevé un homme déjà sérieusement ébranlé par le recul relatif de son parti, en juillet 1974, à la Chambre haute. Les conservateurs gardent, d'extrême justesse, la majorité, provoquant une crise gouvernementale, avec les démissions du vice-Premier ministre Takéo Miki et du ministre des Finances Fukuda. La révélation, en octobre, de la présence d'armes nucléaires à bord de navires américains relâchant régulièrement dans l'archipel a ébranlé la situation de Tanaka, aggravée encore par la permanence d'une inflation, toujours galopante à l'automne. La visite du président Ford, à la mi-novembre, lui accorde un sursis de quelques jours. Il est remplacé, le 9 décembre 1974, par l'ex-vice-Premier ministre Takéo Miki, qui, le 26 décembre, rend public le montant et la composition de sa fortune.