La naissance du Kirkjufell n'a causé aucune perte en vie humaine, mais elle pèse très lourd sur l'équilibre économique précaire de tout le pays, fondé en grande partie sur la pêche. Nul ne sait quand l'éruption s'arrêtera, ni si le port de Vestmannaeyjar sera encore utilisable lorsqu'elle aura pris fin en dépit des efforts des sauveteurs qui essaient inlassablement de détourner les coulées de lave de la ville et du port.

Bien que soudaine, la naissance du Kirkjufell n'a pas, vraiment, surpris les spécialistes. L'Islande, située sur la dorsale atlantique, fait partie de cette chaîne de montagnes presque entièrement sous-marine et complètement volcanique où se met en place continuellement le matériau (essentiellement du basalte) qui constitue les fonds océaniques. L'Islande est ainsi entièrement volcanique et sismique, et les éruptions de ses volcans y sont fréquentes. Déjà, en novembre 1963, le volcan Surtsey avait surgi du fond des mers, à une quinzaine de kilomètres au sud-ouest de l'île d'Heimaey, sans causer aucun dommage aux terres islandaises. Il a ainsi créé une île nouvelle dans l'archipel des Vestmann. L'éruption de Surtsey a duré près de quatre ans.

Italie

Rome. 54 080 000. 180. 0,8 %.
Économie. PNB (70) 1 727. Production (70) : G 143 + A *123 + I 150. Énerg. (*70) : 2 681. C.E. (70) : 14 %.
Transports. (*70) : 34 778 M pass./km, 18 129 M t/km. (*70) : 10 209 000 + 923 600.  : 8 139 000 tjb. (*70) : 8 400 118 000 pass./km.
Information. (68) : 70 quotidiens ; tirage global : 6 768 000. (70) : 11 702 000. (70) : 9 717 000. (70). Fréquentation : 600 M. (70) : 9 369 000.
Santé. (70) : 97 003. Mté inf. (70) : 29.
Éducation. (69). Prim. : 4 728 075. Sec. et techn. : 3 640 274. Sup. : 420 417.
Institutions. République proclamée le 10 juin 1946. Constitution de 1947. Président de la République : Giovanni Leone, élu le 24 décembre 1971, succède à Giuseppe Saragat. Premier ministre : Giulio Andreotti, démissionnaire.

Une nouvelle période d'attente

Un an après les élections législatives des 7 et 8 mai 1972 – qui ont été anticipées –, le bilan du cabinet Andreotti se ramène à ce constat : une nouvelle année d'attente, de piétinements. La majorité de centre, allant des libéraux aux sociaux-démocrates, n'a pas fait véritablement ses preuves. Faut-il revenir au centre gauche (avec les socialistes), qui dispose à la Chambre d'une majorité de 50 voix ?

C'est la question qui se pose au début de l'été 1973, à l'issue du congrès de la démocratie chrétienne et de la crise gouvernementale attendue qui s'en est suivie. Elle est en fait rapidement tranchée ; Mario Rumor, pressenti par le chef de l'État, accepte fin juin de former le gouvernement de centre gauche.

Le gouvernement Giulio Andreotti, cependant, est né une année avant avec deux atouts d'abord une évidente confiance populaire. La personnalité de M. Malagodi, ministre du Trésor, qui marque le retour des libéraux au pouvoir après douze ans d'opposition, évoque celle d'Antoine Pinay en France jadis. Il rassure les industriels, les classes moyennes, contre toute application d'une planification autoritaire, contre les gaspillages des deniers publics ; son hostilité de longue date à la réforme régionale donne à penser qu'il restera très réticent pour en faire une application large. Il symbolise enfin, presque mythiquement, la lutte contre les phénomènes génériquement désignés par les termes de « dévaluation » et d'« inflation ».

Giulio Andreotti lui-même bénéficie d'un crédit certain, même dans les milieux politiques qui lui sont le plus hostiles par principe. Sa réputation d'adresse, de subtilité, n'est plus à faire. Il dispose d'antennes et d'amitiés dans tous les camps. En outre – et c'est là le second atout de son gouvernement –, il a pour lui la force que donnent l'inévitable, l'absence d'alternative. Lors de son investiture, ce n'est cependant pas sur la résignation qu'il s'appuie, mais sur une attente telle que même les partis d'opposition commencent par le ménager pendant une période qui se prolongera près de six mois.