Londres publie, le 30 octobre, un Livre vert, résumé des positions – passablement divergentes – des partis en présence, mais qui reconnaît, fait nouveau, la dimension irlandaise du problème ulstérien. Il annonce qu'un nouveau statut sera prochainement proposé à la province sous la forme d'un Livre blanc.

Référendum

L'automne et le début de l'hiver s'écoulent au rythme monotone de deux ou trois assassinats, qu'on baptise sectaires faute de mieux, et de trois ou quatre attentats à la bombe par jour. L'arrestation de Sean Mac-Stiofain, l'un des leaders les plus connus des provisoires, le 20 novembre à Dublin, provoque une émotion considérable à Belfast qui y voit, avec raison, le début d'une chasse aux sorcières de l'IRA en république d'Irlande, terre d'asile des provos depuis plusieurs mois. Le vote, le 2 décembre, par le Parlement irlandais, de la loi réprimant les activités des organisations illégales, renforce les provisoires dans leur certitude qu'il existe désormais une honteuse collusion entre Londres et Dublin.

Un référendum sur la réunification éventuelle de l'Irlande a lieu le 8 mars 1973. Deux questions sont posées : « Voulez-vous que l'Irlande du Nord reste partie intégrante du Royaume-Uni ? » et « Voulez-vous que l'Irlande du Nord soit réunie à la république d'Irlande en dehors du Royaume-Uni ? » Les catholiques, qui trouvent que les questions manquent de nuances et qui ont reçu des consignes d'abstention de tous leurs leaders, boycottent massivement la consultation : 41,4 % des 1 030 000 électeurs inscrits refusent de se rendre aux urnes. 57,56 % des inscrits répondent « oui » à la première question, 0,62 % « oui » à la seconde.

Le résultat était prévu, mais la consultation, promise par Londres pour rassurer les protestants au moment de la dissolution du Stormont, le Parlement d'Ulster, à la fin de mars 1972, s'est déroulée dans le calme. Du moins en Ulster, car le 8 mars, à Londres, rappelle les pires jours de la bombing campaign déclenchée par l'IRA au début de la Seconde Guerre mondiale : une voiture piégée explose devant le tribunal d'Old Bailey et fait un mort et plus de 200 blessés.

Détente

Le Livre blanc est publié le 20 mars dans le calme, mais au milieu d'un luxe de précautions extraordinaires.

S'il va moins loin que les catholiques l'espéraient et que les protestants le redoutaient, il contient des suggestions précises, propres – si elles sont appliquées – à mettre un terme à l'hégémonie politique de la majorité protestante. L'accueil de Dublin est plutôt bon, ainsi que celui des catholiques et des protestants modérés de Belfast.

Les élections municipales ont lieu – pour la première fois à la représentation proportionnelle – le 30 mai 1973 et les législatives, également à la proportionnelle, le 28 juin. Tandis que les provos et les activistes protestants tempêtent, une certaine détente se manifeste à Belfats. Deux indications intéressantes se dégagent des élections municipales : malgré les consignes d'abstention des extrémistes des deux bords, la participation au scrutin a voisiné 70 à 80 % selon les circonscriptions ; les candidats unionistes arrivent largement en tête (ce qui n'est pas surprenant puisqu'il y avait, à peu près, deux électeurs protestants pour un catholique) et battent souvent les activistes de W. Craig et du pasteur Paisley. À Londonderry, pour la première fois depuis cinquante ans, les catholiques sont en majorité.

Le 28 juin, les Irlandais du Nord sont appelés une nouvelle fois aux urnes. La nouvelle Assemblée, qui remplace celle qui avait été dissoute en mars 1972, ne paraît cependant pas changer grand-chose à la situation. Les unionistes de Brian Faulkner ont une majorité un peu moins monolithique et les catholiques du SDLP gagnent un nombre de sièges important. Mais les loyalistes de W. Craig et du pasteur Paisley vont constituer un groupe de pression important. Les deux partis du centre, le Parti travailliste d'Irlande du Nord et celui de l'Alliance – seule formation interconfessionnelle – essuient un échec.

Grèce

Athènes. 8 850 000. 67. 0,7 %.
Économie. PNB (69) 933. Production : G (69) 153 + A (*70) 130 + I (70) 195. Énerg. (*70) : 1 259. C.E. (69) : 7 %.
Transports. (*70) : 1 531 M pass./km, 688 M t/km. (*70) : 226 500 + 117 200.  : 13 066 000 tjb. (*70) : 2 126 482 000 pass./km.
Information. (70) : 110 quotidiens ; tirage global : 705 000. (67) : *985 000. (69) : *86 000. (70) : 1 045 000.
Santé. (69) : 13 711. Mté inf. (70) : 29.
Éducation. (68). Prim. : 960 812. Sec. et techn. : 498 426. Sup. : 74 962.
Institutions. République instaurée le 1er juin 1973. Le roi Constantin XIII, en exil, est déchu. Constitution de 1968 partiellement en vigueur, complétée par 15 lois institutionnelles le 5 janvier 1971. Georges Papadopoulos assure provisoirement la présidence de la République.

Abolition de la monarchie

Le régime du général Papadopoulos, malgré les signes de stabilité, traverse une grave crise aux causes multiples qui aboutit, le 1er juin 1973, à l'abolition de la monarchie et à l'annonce d'élections législatives pour 1974.