À l'étonnement général, au lendemain de ce référendum qu'il avait proposé, le Premier ministre Jens Otto Krag démissionnait, souhaitant se retirer. Il était immédiatement remplacé par un autre social-démocrate, Anker Joergensen, officiellement entré en fonctions le 5 octobre, sans que la composition du gouvernement soit autrement changée.

L'une des grandes surprises de ce référendum a été la netteté du « non » des Groenlandais (à 70 % environ) : le Groenland souhaite prendre ses distances à l'égard de Copenhague, obtenir un régime d'autonomie interne.

Espagne

Madrid. 34 130 000. 67. 1,1 %.
Économie. PNB (70) 964. Production : G (69) 147 + A (*70) 110 + I (70) 205. Énerg. (*70) : 1 495. C.E. (70) : 8 %.
Transports. (*70) : 13 293 M pass./km, 9 034 M t/km. (*70) : 2 377 700 + 740 900.  : 3 934 000 tjb. (*70) : 5 874 053 000 pass./km.
Information. (70) : 116 quotidiens ; tirage global : 3 450 000. (69) : *7 042 000. (70) : *5 800 000. (70) : 4 925 400 fauteuils ; fréquentation : 330,9 M. (70) : 4 569 000.
Santé. (69) : 44 102. Mté inf. (70) : 28.
Éducation. (68). Prim. : 3 664 823. Sec. et techn. : 1 602 532. Sup. : 178 255.
Institutions. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Monarchie dotée d'un conseil de régence, instituée par la loi de succession de 1947. Chef de l'État à vie : général Francisco Franco. Successeur désigné le 22 juillet 1969 : le prince don Juan Carlos, qui portera le titre de roi. Premier ministre : amiral Luis Carrero Blanco.

Franco installe l'après-franquisme

Le principal pilier de l'après-franquisme est en place ; le 8 juin 1973, en désignant comme Premier ministre son dauphin et son plus ancien collaborateur l'amiral Carrero Blanco, le général Franco laisse en bonnes mains son héritage politique. Choisi par le chef de l'État pour diriger le gouvernement pendant cinq ans, le nouveau Premier ministre n'est révocable par le chef de l'État (demain, le prince Juan Carlos) que s'il y a accord du Conseil du royaume, organe suprême responsable de l'État. Double verrou pour garantir l'orthodoxie. L'amiral Carrero Blanco est hostile à toute libéralisation. La constitution du nouveau gouvernement, le premier dans l'histoire du régime à ne pas être dirigé par le Caudillo, réduit l'influence des technocrates de l'Opus Dei (départ, notamment, de Lopez Bravo, ministre des Affaires étrangères) sans pour autant que la vieille garde phalangiste qui réclamait « l'armée au pouvoir » obtienne satisfaction.

Cependant, le miracle espagnol continue. Il y a près de quinze ans qu'il dure et il inspire une telle foi que, dans l'affolement d'une possible victoire de la gauche aux élections législatives en France, les capitaux français ont afflué en Espagne au cours du mois de février 1973.

Ainsi, en dépit de toutes les prévisions pessimistes, le taux de croissance de l'Espagne maintient sa dynamique (8 % en 1972) et demeure l'un des plus forts du monde, au point que la firme américaine McGraw-Hill estime que la croissance économique espagnole sera la plus rapide d'Europe au cours de la prochaine décennie. La hausse du coût de la vie, qui a approché 10 % au cours de la même période, a annulé pour beaucoup de citoyens le bénéfice de cette expansion.

Automobile

L'économie espagnole progresse à pas de géant. Il est devenu banal de mentionner le développement du tourisme : cependant comment ne pas citer les 31 millions de visiteurs étrangers en 1972 (accroissement de 21 % par rapport à 1971) qui, à ce rythme, seront 45 millions en 1975 ?

À côté de l'appoint de cette industrie, l'Espagne a su se lancer dans la grande industrie de consommation. On a brusquement pris conscience, au cours des douze mois écoulés, de la naissance d'une nation automobile. Le 26 novembre 1972, le prince don Juan Carlos d'Espagne inaugurait à Valladolid la deuxième chaîne de montage de l'usine FASA-Renault. La régie Renault est le deuxième producteur de voitures de la péninsule, derrière SEAT, filiale de Fiat, et devant Citroën-Hispania, Chyrsler-Espana et Authi, rattaché au groupe anglais British-Leyland. Ford a l'intention de s'installer dans la région de Valence, afin d'assembler 300 000 véhicules par an. Volkswagen serait prêt à en faire autant.