Les financements pour la recherche, les aménagements fiscaux, les investissements, la réduction du déficit, la maîtrise des dépenses : des manœuvres qui reflètent les vicissitudes de la politique économique française.
Journal de l'année Édition 1967
Un budget d'expansion En présentant le budget de 1967 — son premier budget en tant que ministre de l'Économie et des Finances —, Michel Debré déclarait : « Je suis un fidèle serviteur du Plan. » La loi de finances se caractérise effectivement par l'importance des crédits d'équipement destinés à la réalisation du Ve Plan (1966-1970), qui avait pris un certain retard du fait des séquelles de la politique de stabilisation.
Journal de l'année Édition 1968
Un budget sans cesse corrigé Budget prudent et assez peu original, ambigu par certains aspects, tel est apparu le budget 1968 lors de sa présentation, en septembre 1967. Mais dès le début de 1968, il devait changer d'aspect et l'on pouvait prévoir qu'en fin d'exercice il serait sensiblement différent de sa structure initiale.
Journal de l'année Édition 1970
Journal de l'année Édition 1972
Finances Le budget de 1971 s'est contenté « d'accompagner » une expansion de l'économie française relativement forte par rapport à l'étranger. Mais, en 1972, les risques de contagion par la grisaille environnante se sont aggravés, et le budget a revêtu une physionomie beaucoup plus dynamique, à l'« intersection de la stabilité et de la croissance », selon la formule de Valéry Giscard d'Estaing.
Journal de l'année Édition 1973
Finances Le budget de l'État, en 1972-1973, a étroitement reflété les vicissitudes de la politique économique, elles-mêmes liées à l'évolution contrastée de la conjoncture. Début 1972, le chômage paraissait menaçant et le gouvernement a administré une potion expansionniste sous forme de remboursement de TVA aux entreprises et d'accélération des dépenses publiques ; il a aussi accordé des crédits variés et abaissé les taux d'intérêt ; il a poursuivi dans cette voie pendant tout le premier semestre 1972.
Journal de l'année Édition 1974
Journal de l'année Édition 1975
Budget Le retournement de la conjoncture, en 1974-1975, a eu des répercussions très directes sur le budget. Avec le passage, en quelques mois, du boom dans la crise, les priorités se sont inversées : les lois de finances initiales pour 1974 et pour 1975 visaient à réduire la surchauffe ; leur exécution a au contraire été inspirée, surtout en 1975, par le souci de lutter contre la récession grandissante.
Journal de l'année Édition 1976
Budget La crise économique a creusé un déficit sans précédent dans le budget de l'État. Le trou d'abord subi a encore été approfondi par la politique visant à stopper la récession. Mais, en 1976, les premiers dividendes de la reprise de l'activité ont permis de réduire le déficit.
Journal de l'année Édition 1977
Budget Pour l'économie française, 1976 a été l'année du coup d'arrêt du plan Barre, et 1977 celle du redressement. Le budget a été l'outil privilégié de la manœuvre gouvernementale. Le Premier ministre, ministre de l'Économie et des Finances, a également eu recours au crédit, à l'action directe sur les prix et les revenus ; mais, plus qu'un autre instrument, le budget a subi le renversement de la vapeur qui a caractérisé le passage de la gestion de Jacques Chirac à celle de Raymond Barre.
Journal de l'année Édition 1978
Budget Beaucoup de Français rêvaient d'une politique radicalement nouvelle dont le budget aurait été l'outil. La défaite de la gauche aux élections de mars 1978 a mis un terme à cet espoir. Et l'on s'est retrouvé avec un budget terne, sans imagination, celui que Raymond Barre avait fait voter à l'automne 1977 et que certains avaient pris pour un budget d'attente.
Journal de l'année Édition 1979
Budget Quand il était rapporteur général du budget à la commission des Finances de l'Assemblée nationale, Maurice Papon avait déclaré à Raymond Barre que son projet de loi de finances pour 1978 n'était pas « génial ». Il avait toutefois ajouté que, compte tenu des circonstances, « il était difficile de présenter autre chose »... Sage prudence ! Devenu ministre du Budget, M. Papon n'a pas fait luire l'étincelle du génie dans la loi de finances pour 1979, et la mise au point du budget de 1980 s'est avérée encore plus ardue.
Journal de l'année Édition 1980
Budget Ce qui a marqué la saison 1979-1980, en matière budgétaire, c'est le contraste pittoresque (ou affligeant) entre les péripéties politiques et le fond des choses. La vie parlementaire a été agitée par une fronde sans précédent sous ce régime : pour la première fois depuis le début de la Ve République, l'Assemblée nationale a repoussé les recettes du projet de loi de finances soumis par le gouvernement, puis est passée à l'examen des dépenses. Employant la manière forte, le Premier ministre a alors réussi à faire voter l'ensemble des textes. Mais le Conseil constitutionnel a déclaré cette procédure inconstitutionnelle et a annulé l'ensemble du budget ! Le pays a ainsi commencé l'année 1980 sans loi de finances. Aussi le président de la République a-t-il dû convoquer le Parlement en session extraordinaire pour revoter mais dans le bon ordre, cette fois, le projet gouvernemental.
Journal de l'année Édition 1981
Budget Le budget est au centre du grand renversement de politique qui a suivi l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République. Alors que Jacques Chirac fait une campagne reaganienne, axée sur la nécessité de baisser les impôts et donc de faire des économies budgétaires, le nouveau gouvernement socialiste s'est au contraire lancé dans une politique de dépenses publiques. L'idée, conforme à la théorie de Keynes, est de stimuler l'économie et de sortir, par-là, du sous-emploi. La chose paraissait possible puisque, selon les experts du PS, « les caisses sont pleines, c'est le seul acquis de Raymond Barre »... Au cours de son débat télévisé du 5 mai 1981 avec Valéry Giscard d'Estaing, F. Mitterrand avait concédé : « Le déficit budgétaire par rapport aux pays voisins me laisse une marge suffisante pour (...) pouvoir animer l'économie de mon pays ».
Journal de l'année Édition 1982
Journal de l'année 1er juillet - 31 décembre 1982
Budget Quelques centaines de chefs d'entreprise réunis par le Centre des jeunes dirigeants attendent Jacques Delors, ce samedi 12 juin 1982, dans le décor douillet du casino de Deauville. Mais beaucoup pensent que le ministre ne viendra pas. Il doit être en effet dans l'après-midi à Bruxelles pour négocier avec ses homologues européens les conditions de la dévaluation du franc.
Journal de l'année Édition 1984
Journal de l'année Édition 1985
Budget « Trop d'impôt, pas d'impôt : on asphyxie l'économie, on limite la production, on limite les énergies et je veux absolument revenir à des chiffres plus raisonnables. » Le 13 septembre 1983, François Mitterrand se livrait à cette profession de foi à la télévision. Un an plus tard — presque jour pour jour — Pierre Bérégovoy a la lourde tâche de montrer comment ce choix a été appliqué au travers du projet du budget pour 1985.
Journal de l'année Édition 1986
France : budget La poursuite de la lutte contre l'inflation : l'objectif pour 1986 est de limiter l'inflation à 2,9 %. La gestion rigoureuse des dépenses publiques limite le déficit budgétaire à 3 % du PIB, soit 145 milliards de francs. Le total des dépenses s'établit à 1 030 milliards (+ 3,6 %). Les dépenses totales de fonctionnement augmentent de 5,8 %. Mais les crédits alloués aux administrations diminuent de 3 %. Les dépenses d'intervention (investissements, aides aux entreprises publiques et privées) s'élèvent à 322,5 milliards (321,4 milliards en 1984). La charge de la dette, évaluée à 94 milliards, connaît une progression (12,8 %) plus faible qu'en 1985 (+ 20 %).
Journal de l'année Édition 1987
Journal de l'année Édition 1988
Budget Paré de tous les atouts de la rigueur, mais fiscalement généreux, le budget 1988 réussit un tour de force, à la veille des élections présidentielles.
Journal de l'année Édition 1989
Journal de l'année Édition 1990
Budget Les dépenses publiques sont en assez forte progression (+ 5,3 %) et atteignent 1 217,7 milliards de francs. La hausse s'explique surtout par l'accroissement des dépenses liées au paiement des intérêts de la dette (+ 17,6 %). Par l'affectation des crédits comme par la création d'emplois (solde positif net de 7 800 postes), les efforts portent dans trois directions. La solidarité s'exerce au moyen de mesures prises en faveur du logement social (+ 17 %), de l'emploi, du Revenu minimum d'insertion (RMI) et par l'aide publique au développement. La préparation de l'avenir passe par les efforts consentis en faveur de l'éducation (+ 8,7 % et création de 13 540 postes), de la formation, de la recherche (+ 7 %) de la culture (+ 7,6 %) et par la modernisation et la rénovation du secteur public : un pacte de croissance a été lancé dans la fonction publique et les secteurs privilégiés, dont la justice (+ 7 % et 2 054 nouveaux emplois) et la police (+ 7,2 %).
Journal de l'année Édition 1991
Budget Le budget 1991, baptisé « antichoc », n'a pas remis en cause les grandes orientations politiques (efficacité économique et justice sociale) mais a tenu compte de la crise du Golfe qui a éclaté le 2 août, en envisageant la possibilité d'un troisième choc pétrolier aux effets inflationnistes et récessionnistes. C'est pourquoi il a été légèrement remanié au mois d'août : le gouvernement a procédé à une réduction de 8 milliards de francs des dépenses publiques et a décidé de recycler ces économies vers l'appareil productif, l'objectif essentiel étant de préserver la capacité d'investissement des entreprises.
Journal de l'année Édition 1992
Budget Dans un contexte de croissance ralentie et donc de moindres rentrées fiscales, MM. Bérégovoy et Charasse, en présentant un budget 1992 pour « la compétitivité et l'emploi » n'ont pas voulu céder aux pressions en faveur de la relance et ont préféré maintenir le cap de la rigueur en freinant les dépenses pour éviter un dérapage du déficit.