Grèves et manifestations témoignent du mécontentement et de l'inquiétude des travailleurs, encore que l'unité du mouvement syndical soit affectée par les querelles opposant les Commissions ouvrières (communistes) à l'Union générale des travailleurs (socialiste). Ces divisions reflètent celles de la gauche espagnole. Le parti socialiste, qui a réélu Felipe Gonzalez à sa tête, se voit reprocher sa « collusion » avec le gouvernement par le PC qui, lui-même retranché dans un eurocommunisme de plus en plus solitaire, se démarque des communistes français et refuse d'assister à la Conférence de la paix organisée à Paris par Georges Marchais et le parti polonais.

Communistes et socialistes, qualifiés d'espagnolistes ou de succursalistes, n'ont pas réussi à s'imposer lors des scrutins autonomistes du Pays basque et de Catalogne. À l'instar du chef du gouvernement, Adolfo Suarez, qui, contesté, attaqué de toutes parts, confie mélancoliquement : « Je ne m'accrocherai pas au pouvoir. »

Finlande

Helsinki. 4 750 000. 14. 0,4 %.
Économie. PIB (77) : 6 365. Productions (77) : A 10 + I 39 + S 51. Énerg. (76) : 5 177. CE (77) : 26 %.
Transports. (*77) : 2 977 M pass./km, 6 399 Mt/km. (*77) : 1 075 400 + 145 000.  : 2 359 000 tjb. (77) : 1 019 M pass./km.
Information. (75) : 60 quotidiens. (76) : 2 179 000. (76) : 1 714 000. (75) : 95 200 fauteuils ; fréquentation : 9,6 M. (77) : 2 032 000.
Santé. (76) : 7 068. Mté inf. (77) : 12.
Éducation. (76). Prim. : 438 804. Sec. et techn. : 431 090. Sup. (75) : 77 206.
Armée.  : 39 000.
Institutions. République indépendante proclamée le 6 décembre 1917. Constitution de 1919. Une réforme constitutionnelle est en préparation. Président de la République : Dr Urho Kekkonen, élu pour un cinquième mandat le 15 février 1978. Premier ministre : Mauno Koïvisto.

Difficultés économiques

Les négociations sur le renouvellement des conventions collectives et l'orientation de la politique économique et sociale au printemps 1980 menacent la cohésion de la coalition quadripartite, mais le Premier ministre, Mauno Koïvisto, manœuvre avec beaucoup de doigté, évite deux crises, et son gouvernement est, en fait, le plus populaire que la Finlande ait connu depuis dix ans. Une grande partie de l'opinion continue de voir dans cet homme, qui ne manque pas de charme et qui le sait, le plus sérieux candidat à la succession de Kekkonen.

Sur le plan économique, l'année 1980 n'est pas aussi bonne que 1979. Le ministère des Finances prévoit un déficit de la balance commerciale de 3,5 milliards de marks et des paiements courants de 2,5 milliards. La dette extérieure représente 15 % du PNB et commence à devenir inquiétante. Néanmoins, la baisse du chômage se confirme : le taux de sous-emploi est ramené de 6 % à 5 % en un an. Pour freiner les importations et se protéger de l'inflation extérieure, la Banque centrale procède à deux réévaluations du mark : 2 % le 21 septembre et 2 % également le 25 mars.

Nucléaire

Le débat sur l'énergie nucléaire, qui passionne le pays voisin, la Suède, commence à contaminer la Finlande ou la contestation prend forme et risque d'avoir des répercussions politiques.

Le Parlement, en novembre 1979, décide à une large majorité (137 voix contre 27) de laisser la porte ouverte à une éventuelle extension du programme électronucléaire. La première centrale finlandaise, située à Lovisa, a été inaugurée en 1977. Celle d'Olkiluoto devait être reliée au réseau l'année suivante, et deux autres tranches sont en voie d'achèvement. Ces quatre réacteurs doivent fournir 20 % des besoins du pays en électricité. Toutefois, aucune décision n'a été prise pour la construction d'une centrale d'un million de kilowatts, qui figure dans l'accord de coopération signé en 1977 avec l'Union soviétique.

La Finlande fixe deux objectifs à sa politique énergétique : renforcement des mesures d'économie, développement des recherches sur les énergies douces et renouvelables. En outre, le problème de la gestion des combustibles nucléaires irradiés devra être réglé avant qu'une extension du programme puisse être envisagée.