Le taux d'inflation est toujours l'un des plus faibles d'Europe. L'indice des prix à la consommation augmente de 5 % seulement entre janvier 1979 et janvier 1980. Le shilling a été réévalué de 1,5 % quatre mois plus tôt. Et le chômage est pratiquement inexistant. On a calculé 7,9 secondes de grève par salarié pour l'année 1979 !

Belgique

Bruxelles. 9 840 000. 321. 0,1 %.
Économie. PIB (77) : 8 058. Productions (77) : A 2 + I 38 + S 60. Énerg. (76) : 6 049. CE (77) : 43 % (avec le Luxembourg).
Transports. (*77) : 7 667 M pass./km, 6 468 Mt/km. (*77) : 2 871 300 + 297 100.  : 1 685 000 tjb. (77) : 4 049 M pass./km.
Information. (75) : 30 quotidiens ; tirage global : 2 340 000 (76) : 4 044 000. (76) : 2 646 000. (75) : 267 700 fauteuils ; fréquentation : 25,7 M. (77) 3 100 000.
Santé. (76) : 18 972. Mté inf. (76) : 14.
Éducation. (76). Prim. : 923 677. Sec. et techn. : 849 937. Sup. (75) : 159 660.
Armée.  : 86 800.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1830. Monarchie constitutionnelle. État communautaire et régional instauré le 18 décembre 1970 par l'amendement de la Constitution de 1831. Souverain : Baudouin Ier ; succède à Léopold III, après son abdication de 1951. Premier ministre : Wilfried Martens.

Un 3e gouvernement Martens

Redevenu Premier ministre, le 18 mai 1980, pour la troisième fois après la crise du début mai 1980, Wilfried Martens, du CVP (sociaux-chrétiens flamands) a montré une patience, une détermination et une imagination politique peu communes ; il s'est battu pied à pied pour faire aboutir le double projet qu'il avait assigné à son équipe : réaliser cette réforme institutionnelle sur laquelle les gouvernements successifs sont tombés lamentablement et assainir les Finances, qui mettent l'État à deux doigts de la faillite.

Hostilité

Théoriquement, W. Martens a été victime du refus de huit des sénateurs de son parti qui n'ont pas voté les articles des projets institutionnels. Mais, pratiquement, le gouvernement a été l'objet, depuis sa constitution, d'une hostilité à peine déguisée de la part d'une fraction importante du parti même du Premier ministre. Léo Tindemans, le prédécesseur de Wilfried Martens à la tête du pays et son successeur à la présidence du CVP, a tout fait pour rendre impossible l'application du pacte gouvernemental.

L. Tindemans, fin juin 1979, lançait au gouvernement un coup de semonce à propos du programme économique et social. La Cité, journal démocrate-chrétien, ne semble pas s'être trompé sur la signification des propos du président du CVP lorsqu'il écrivait que L. Tindemans « n'agirait pas autrement s'il voulait soit neutraliser toute l'action du gouvernement, soit provoquer sa chute sans avoir l'air d'y toucher ».

Le gouvernement de W. Martens continue imperturbablement et laborieusement à traduire en projets de loi le contenu de l'accord passé entre les partis composant la majorité : CVP, PSC (sociaux-chrétiens francophones), PS (parti socialiste), SP (socialistes flamands) et FDF (front démocratique des francophones, représentant la région de Bruxelles). Le grand dessein qui avait présidé à la composition de l'équipe était d'allier des formations politiques, qui assuraient la majorité dans chacune des trois régions du pays : la Flandre, la Wallonie et Bruxelles. Rien ne permettait de prévoir qu'une lutte de tendances au sein du puissant parti chrétien de Flandre allait rendre cette assurance illusoire. Un autre facteur constituait une pierre angulaire de l'édifice gouvernemental : le parallélisme, imposé par les socialistes wallons, entre le vote du projet de réforme constitutionnelle et celui du projet relatif aux mesures d'économies budgétaires. Le capotage sur le texte relatif aux problèmes communautaires a entraîné la nullité des mesures financières prévues.

Position de force

Pourquoi le CVP s'est-il opposé au projet communautaire ? Les sociaux-chrétiens flamands, qui occupent une position de force dans une Belgique unitaire, ne sont pas demandeurs en matière de régionalisation du pays. D'autant moins d'ailleurs qu'ils ont obtenu depuis longtemps leur autonomie culturelle. Le CVP serait prêt à accepter une régionalisation sous certaines conditions jugées inadmissibles par les francophones, et avant tout les francophones bruxellois. Au-delà du CVP, un consensus s'est établi en Flandre sur quelques positions de principe.