Éd. 1980La politique d'austérité économique n'est pas étrangère au recul des socialistes. Pendant quinze mois en effet, les prix et les salaires sont restés bloqués, ce qui a permis de limiter l'inflation à 5 %, en 1979, de renforcer la compétitivité des entreprises sur le marché international et de ramener le déficit des échanges à 16 milliards de couronnes. Mais le gouvernement se voit dans l'obligation de desserrer la ceinture d'un cran pour ne pas se heurter aux syndicats.
Les salaires sont ainsi relevés au total de 11,3 % en avril 1930, tandis que les prix continuent d'être étroitement surveillés.
Le pétrole de la mer du Nord commence à donner des dividendes : ses revenus représentent entre 20 et 25 % du PNB. Comme prévu, les forages d'exploration de pétrole et de gaz, au nord du 62e parallèle, débutent peu avant l'été. L'avarie de la plate-forme Alexander Kielland ne remet pas ces projets en question.
En matière de politique étrangère, la tension internationale vaut à la Norvège d'être sévèrement critiquée, à plusieurs reprises, par la presse soviétique qui l'accuse de basculer dans le camp américain et de renoncer à sa politique de sécurité traditionnelle. Oslo est habitué à ce genre de critiques, qui reviennent à intervalles réguliers, mais note cette fois que le ton s'est nettement durci. Raisons de la querelle : les grandes manœuvres Anorak-Express des forces de l'OTAN dans le nord du pays et les discussions avec les Américains sur le stockage de matériel militaire lourd dans les régions septentrionales pour faciliter les opérations de l'Alliance atlantique en cas de conflit international.
Sérénité
En temps de paix, la Norvège, membre de l'OTAN, n'autorise pas le stationnement de troupes étrangères sur son territoire ni l'installation d'armes nucléaires. Le gouvernement Nordli prend ces critiques avec sérénité et le comité olympique norvégien est l'un des premiers, dans le monde occidental, à annoncer que ses athlètes ne participeront pas aux jeux Olympiques de Moscou, pour protester contre l'invasion de l'Afghanistan.
Enfin, toujours dans le domaine des relations extérieures, il convient de retenir le voyage du Premier ministre français, R. Barre, du 26 au 28 mai 1980. C'est la première visite, à Oslo, d'un chef de gouvernement français. En conclusion des nombreux entretiens qui se sont déroulés durant ces trois jours, les deux gouvernements sont tombés d'accord sur trois objectifs : une approche commune des grands problèmes internationaux, une intensification des relations bilatérales et le développement de la coopération économique.
La catastrophe de la plate-forme Alexander Kielland
123 morts, 89 survivants. L'avarie de la plate-forme norvégienne Alexander Kielland, sur le gisement pétrolier d'Ekofisk en mer du Nord, est le plus grave accident qui ait frappé jusqu'ici l'exploitation pétrolière off-shore. Dans la soirée du 27 mars 1980, en pleine tempête, la plate-forme d'habitation, de type semi-submersible, s'est retournée en quelques minutes à la suite de la rupture de l'un de ses cinq pieds. Le lendemain, seuls quatre flotteurs gisaient à la surface de l'eau. Les quelque deux cents travailleurs à bord se trouvaient dans leurs chambres, à la cantine ou dans la salle de cinéma au moment du crame. Une trentaine d'entre eux y sont restés enfermés. Quarante-sept navires, norvégiens et britanniques, deux avions et vingt-cinq hélicoptères ont participé aux opérations de sauvetage rendues difficiles par la houle et la mauvaise visibilité. Il faudra attendre les rapports des commissions d'enquête désignées par le gouvernement pour connaître les causes exactes de la catastrophe, qui a été pour la Norvège une tragédie nationale. Selon plusieurs experts, la rupture du pied du pentagone serait due à une usure du métal. À ce jour, l'exploitation pétrolière en mer du Nord a fait plus de deux cents victimes.
Pays-Bas
Amsterdam. 13 940 000. 339. 0,4 %.
Économie. PIB (77) : 7 683. Productions (70) : A 6 + I 39 + S 55. Énerg. (76) : 6 224. CE (77) : 41 %.
Transports. (*77) : 8 013 M pass./km, 2 805 Mt/km. (*77) : 3 851 000 + 355 000. : 5 180 000 tjb. (77) : 11 693 M pass./km.
Information. (70) : 95 quotidiens ; tirage global :*4 100 000. (76) : 3 997 000. (76) : 3 774 000. (75) : 169 200 fauteuils ; fréquentation : 28,3 M. (77) : 5 846 000.
Santé. (76) : 22 913. Mté inf. (77) : 9,5.
Éducation. (76). Prim. : 1 448 084. Sec. et techn. : 1 330 981. Sup. (75) : 288 026.
Armée. : 114 820.
Institutions. Royaume des Pays-Bas, monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814, modifiée à plusieurs reprises. Souveraine : Beatrix ; succède le 30 avril 1980 à sa mère Juliana. Premier ministre : Andreas Van Agt.
Couronnement
Après trente-deux ans de règne, la reine Juliana annonce, le 31 janvier 1980, sa décision d'abdiquer le 30 avril en faveur de sa fille Beatrix. À Amsterdam, ville qui connaît une très grave crise du logement — 50 000 personnes sont inscrites sur les registres municipaux comme étant à la recherche d'un appartement —, des affiches apparaissent : « Pas de logements, pas de couronnement. » Celui-ci a pourtant lieu comme prévu, mais des affrontements extrêmement violents se produisent dans plusieurs villes. Vitrines brisées, pavés arrachés, voitures incendiées, magasins pillés : certains quartiers sont livrés à l'émeute. On relèvera quelque 160 blessés parmi les forces de l'ordre et une centaine du côté des manifestants. Les dégâts s'élèveront à plusieurs millions de florins.