Le nouveau gouvernement, constitué avec un grand souci de conciliation, se met rapidement à l'œuvre : il modifie le budget, qui sera déflationniste, impose de nouvelles taxes indirectes, entreprend enfin une réforme fiscale. Un abattement de 10 % en moyenne est consenti aux contribuables, les prestations sociales sont augmentées de 20 à 25 %. Et, surtout, les exploitants agricoles sont désormais soumis à l'impôt. L'autorité de Charles Haughey s'affirme : le congrès du parti, fin février, est une véritable consécration pour lui.

Négociation

C'est en France, le 13 mars, que le nouveau Premier ministre effectue son premier voyage officiel en Europe. Les deux pays ont des positions très proches sur les problèmes de la CEE et les entretiens sont chaleureux. Charles Haughey plaide en faveur de l'Irlande du Nord : il souhaite que la France et ses partenaires européens fassent pression sur Londres pour l'ouverture d'une négociation avec Dublin. « Le problème de l'Irlande du Nord déclare-t-il avec force, n'est pas l'apanage exclusif de l'IRA ou des organisations terroristes. »

Islande

Reykjavik. 220 000. 2. 0,7 %.
Économie. PIB (77) : 8 715. Énerg. (76) : 4 556. CE (77) : 27 %.
Transports. (*77) : 70 100 + 7 900.  : 175 000 tjb. (77) : 1 802 M pass./km.
Information. (75) : 5 quotidiens ; tirage global : 94 000. (76) : 64 000. (76) : *53 000. (75) fréquentation : 2,3 M. (77) : 95 000.
Santé. (74) : 372. Mté inf. (77) : 9,5.
Éducation. (75). Prim. : 26 418. Sec. et techn. : *26 000. Sup. : 2 970.
Institutions. République indépendante le 27 juin 1944. Constitution de 1944. Présidente de la République : Mme Vigdis Finnbogadottir, élue le 29 juin 1980 ; succède à Kristjan Eldjarn. Premier ministre : Gunnar Thoroddsen.

Nouveau gouvernement

Les sociaux-démocrates, les communistes de l'Alliance du peuple et les progressistes agrariens, au pouvoir depuis septembre 1978, ne font pas bon ménage, et, un an plus tard, le 5 octobre, le gouvernement de coalition tombe. Il n'a pas atteint son objectif qui était de ramener le taux d'inflation annuel de 50 % à 30 %.

Les sociaux-démocrates refusent de poursuivre une politique d'austérité infructueuse qui provoque la colère des syndicats. Ils gouvernent cependant le pays en minorité, jusqu'aux législatives des 2 et 3 décembre 1979.

Ces élections réservent des surprises : elles marquent, contre toute attente, un net recul de la gauche, qui perd sept sièges, tandis que les progressistes en gagnent cinq et les conservateurs (parti de l'indépendance) un. Le résultat n'est pas de nature à clarifier la situation et les leaders des quatre partis échouent successivement dans leurs tentatives de former un gouvernement majoritaire.

L'idée d'un cabinet d'union nationale n'a pas plus de succès. Finalement, le 8 février 1980, le vice-président des conservateurs, Gunnar Thoroddsen, rompt avec son parti et constitue, avec deux autres dissidents, les progressistes et l'Alliance du peuple, une coalition de centre gauche qui peut compter sur le soutien de 31 des 60 députés de l'Allting. La collaboration entre la gauche, les agrariens et la droite, au niveau du gouvernement, n'est pas du tout inhabituelle en Islande.

Le gouvernement Thoroddsen présente un budget excédentaire de 5 milliards de couronnes, porte la TVA à 23,5 % et dévalue la monnaie de 8 % par rapport au dollar, le 31 mars, pour renforcer la compétitivité des exportateurs, surtout dans le secteur des pêcheries, qui répond de 80 % des exportations islandaises. Le principal point de son programme est la lutte contre l'inflation, qui tourne au rythme annuel de 60 %. Au lieu des augmentations des salaires, qui relancent la hausse des prix, les travailleurs se voient offrir divers avantages sociaux.

Candidate de la gauche, Vigdis Finnbogadottir est élue le 29 juin président de la République.

Italie

Rome. 56 700 000. 188. 0,3 %.
Économie. Le rétablissement de l'équilibre de la balance commerciale s'est confirmé malgré une faible progression du produit intérieur brut (limitant la progression des importations). Cependant, le PIB (et son évolution) apparaît difficile à apprécier réellement en raison de l'essor d'un secteur clandestin de l'économie, non comptabilisé dans le volume et la valeur de la production. Il est ainsi impossible de préciser le taux réel du chômage, officiellement voisin de 8 %. La forte croissance des exportations a permis un large excédent de la balance des paiements, grâce aux revenus du tourisme et aux revenus des travailleurs émigrés.
PIB (76) : 3 040. Productions (76) : A 8 + I 43 + S 49. Énerg. (76) : 3 284. CE (76) : 23 %.
Population active (78) : 19 932 000, dont A : 15,5 % ; I : 38,3 % ; D 46,2 %. Prix à la consommation (évolution 78) : 12 %. Balance commerciale (78) exp. : 56 MM$, imp. : 56,4 MM$. Balance des paiements : + 7,8 MM$. Productions (78) : blé 8,8 Mt, vin 65 Mhl, pétrole brut importé 108 Mt, gaz naturel 13,3 Gm3, électricité 167 TWh, automobiles (voit. part.) 24,2 M d'unités, touristes 15,2 M.
Transports. (*77) : 38 361 M pass./km, 17 100 Mt/km. (*77) : 16 371 200 + (76) : 1 682 000.  : 11 492 000 tjb. (77) : 10 455 M pass./km.
Information. (75) : 78 quotidiens ; tirage global : *6 296 000. (76) : 13 024 000. (76) : 12 377 000. (75) fréquentation : 515,7 M. (77) : 16 125 000.
Santé. (76) : 114 244. Mté inf. (77) : 17,6.
Éducation. (76). Prim. : 4 741 650. Sec. et techn. : 5 058 303. Sup. : 976 712.
Armée.  : 365 000.
Institutions. République proclamée le 10 juin 1946. Constitution de 1947. Président de la République : Alessandro Pertini, élu le 8 juillet 1978 ; succède à Giovanni Leone, démissionnaire. Premier ministre : Francesco Cossiga.

Premiers succès contre les réseaux terroristes

Après Cossiga, Cossiga. Le dimanche 5 août 1979, quand le démocrate-chrétien Francesco Cossiga parvient péniblement à former un gouvernement, rares sont ceux qui croient en son succès. Et pourtant, neuf mois plus tard, après une nouvelle crise, c'est à nouveau le même homme qui apparaît seul capable de diriger le pays, cette fois avec l'appui des socialistes.

Juin 1979

L'Italie vient de voter et, comme prévu, la vérité n'est pas sortie des urnes. La situation apparaît alors plus bloquée que jamais. Les démocrates-chrétiens (38,7 % des suffrages) conservent pratiquement le même poids face à un parti communiste (30,7 %) en baisse sensible, puisqu'il perd 27 députés et un million et demi d'électeurs. Les socialistes, eux, progressent légèrement, mais sans parvenir à franchir la barre des 10 %. Du côté des petites formations, seuls les radicaux réalisent une véritable percée : 4 fois plus de suffrages et 18 députés au lieu de 4.