Deux éléments auraient pu servir la cause de Franz Josef Strauss : la poussée de l'électorat écologique et l'effondrement des libéraux. Or ces espoirs sont vite déçus. Pays fortement industrialisé mais d'étendue géographique limitée, la RFA est très réceptive aux impératifs de la protection de l'environnement, surtout quand les usines nucléaires sont construites dans des zones fortement urbanisées. Les Verts se font remarquer par leurs résultats aux élections régionales de Brème (6,5 % des voix) et du Bade-Wurtemberg (5,3 %), qui leur donnent plusieurs élus (il faut 5 % pour être représenté dans une assemblée parlementaire).

Mais le mouvement écologique reste très hétérogène, et il est souvent manipulé par les gauchistes. Le programme adopté en mars 1980 à Sarrebruck marque un net glissement à gauche, qui remet en cause la crédibilité des écologistes et accentue les luttes de tendances qui les paralysent. Ainsi s'expliquent les médiocres résultats de Rhénanie du Nord-Westphalie (3,0 %). Franz Josef Strauss souhaitait une poussée des écologistes au détriment des électeurs SPD-FDP. Il espérait que, sans détenir la majorité absolue des voix au Bundestag, la CDU-CSU y obtiendrait cependant la majorité absolue des sièges.

Prudent

La popularité du chancelier Helmut Schmidt et la relative réussite de sa politique gouvernementale ne favorisent pas les ambitions de Franz Josef Strauss. Helmut Schmidt a réussi à contenir l'opposition de l'aile gauche de son parti, le SPD, contre la politique nucléaire, si bien que les sociaux-démocrates se présentent relativement unis et homogènes aux élections du 5 octobre 1980.

La gestion économique du chancelier ne prête guère à contestation. Le taux d'inflation et de chômage reste un des plus faibles en Europe. La monnaie et l'économie allemandes poursuivent leurs bonnes performances sur le plan mondial. Pour la première fois en 1979, la facture pétrolière a contribué à créer un énorme déficit dans la balance des paiements, mais de telles considérations n'interviennent que faiblement dans une campagne électorale.

Plus gestionnaire que réformiste, Helmut Schmidt rassure aussi ses compatriotes par son comportement d'homme d'État prudent dans les crises internationales. En décembre 1979, la RFA a contribué à faire admettre le principe d'une modernisation de l'armement nucléaire de l'Alliance atlantique en Europe, tout en proposant aux Soviétiques une négociation sur la limitation des missiles.

Après l'affaire d'Afghanistan, la RFA condamne l'invasion soviétique et boycotte les jeux Olympiques de Moscou. Mais elle plaide pour le maintien du dialogue entre les grandes puissances et avec les pays de l'Europe de l'Est. La RFA assume désormais d'importantes responsabilités dans le relèvement économique de la Turquie et elle joue discrètement un rôle de médiateur dans le conflit entre l'Angleterre et la Communauté européenne.

Andorre

Andorre. 28 000. 61. *1,1 %.
Information. (76) : *6 600. (76) : *3 000.
Éducation. (75). Prim. : 3 802. Sec. et techn. : 1 753.
Institutions. Coprincipauté indépendante. Statut réglé par les paréages de 1278. Coprinces : Valéry Giscard d'Estaing, président de la République française, et Mgr Marti y Alanis, évêque de Seo de Urgel. Syndic du Conseil général des Vallées : Estanislau Sangra Font, élu le 29 décembre 1978 ; succède à Julia Reig. Approuvée par une consultation populaire le 27 octobre 1977, une réforme des institutions est en instance.

Autriche

Vienne. 7 510 000. 89. – 0,1 %.
Économie. PIB (77) : 6 377. Productions (77) : A 5 + I 42 + S 53. Énerg. (76) : 4 013. CE (77) : 21 %.
Transports. (76) : 6 712 M pass./km, 10 685 Mt/km. (*77) : 1 856 300 + 472 100. (77) : 905 M pass./km.
Information. (75) : 30 quotidiens ; tirage global : 2 405 000. (76) : 2 185 000. (76) : 1 772 000. (75) : 179 700 fauteuils ; fréquentation : 20,8 M. (77) : 2 443 000.
Santé. (76) : 16 941. Mté inf. (77) : 16,9.
Éducation. (76). Prim. : 492 723. Sec. et techn. : 770 575. Sup. : 104 525.
Armée.  : 38 000.
Institutions. République fédérale indépendante le 27 juillet 1955. Constitution de 1920 remise en vigueur le 14 mai 1945. Président de la République : Rudolf Kirchschlaeger, réélu le 18 mai 1980 ; succède à Franz Jonas, décédé. Chancelier : Bruno Kreisky.

Continuité

Stabilité et prospérité marquent, plus que jamais, le paysage politico-économique autrichien. Animé par la forte personnalité du chancelier Bruno Kreisky, le parti socialiste est loin de ressentir l'usure du pouvoir, qu'il exerce pourtant depuis dix ans. Le président socialiste Rudolf Kirchschlaeger entame un nouveau mandat de six ans. Il a bénéficié, lors des élections du 18 mai 1980, de 79,9 % des suffrages de ses concitoyens, le parti populiste (opposition) s'étant abstenu de présenter un candidat contre lui.