Afrique

Afrique du Sud

Le Cap. 26 130 000. 22. *2,8 %.
Économie. PIB (76) : 1 238. Production (76) : A 8 + I 44 + S 48. Énerg. (76) : *3 000. CE 15 %.
Transports. (*76) : 69 336 Mt/km. (*76) : 2 169 000 + 821 000.  : 476 000 tjb. (76) : 4 028 M pass./km.
Information. (75) : 24 quotidiens ; tirage global : 1 776 000. (75) : *2 337 000. (71) : 498 000 fauteuils. (76) : 2 064 000.
Santé. (73) : 12 060.
Éducation. Prim. et Sec. et techn. (72) : 4 653 452. Sup. (73) : 98 577.
Armée.  : 65 500.
Institutions. État indépendant le 31 mai 1910. République proclamée le 31 mai 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Marais Viljoen, élu le 19 juin 1979 : succède à Balthazar Johannes Vorster, démissionnaire. Premier ministre : Pieter Willem Botha.

Une grave affaire de corruption contraint le chef de l'État à démissionner

Le scandale de l'information, ou Watergate sud-africain, qui amène J. B. Vorster à démissionner le 3 juin 1979, l'élection le 19 juin du nouveau président de la République Marais Viljoen, la pendaison de Salomon Mahlungu, la mise à l'index en France de l'équipe des Springboks sont quelques-uns des événements les plus importants cette année.

Ancien secrétaire à l'Information, Eschel Rhoodie est mis à la retraite anticipée le 1er juillet 1978. C'est le début d'une grave affaire de détournement de fonds secrets dans laquelle il est compromis ainsi que Connie Mulder, ancien ministre de l'Information, longtemps considéré comme l'héritier présomptif du Premier ministre J. B. Vorster. Il semble que des crédits aient été spécialement affectés par le gouvernement de Pretoria à l'achat de journaux et de journalistes, anglophones et francophones, avec l'accord des plus hautes autorités de l'État.

En novembre, le scandale rebondit. L'opposition exploite l'affaire contre le gouvernement, et il y a sérieuse menace de crise. Connie Mulder doit abandonner son poste ministériel le 7 novembre, puis son mandat parlementaire en janvier. Le général Hendrik Van den Berg, qui a cédé la direction du Bureau of State Security (BOSS) à Alec Van Wyck, est chargé d'enquêter sur le nouveau Watergate.

En février, un journal de Johannesburg met nommément en cause diverses personnalités françaises, dont Léon Delbecque, ancien député gaulliste. En mars, le gouvernement décide de poursuivre Eschel Rhoodie pour vol, mais celui-ci multiplie les déclarations et les révélations, accuse l'ancien Premier ministre Vorster — accusations confirmées par Connie Mulder, mais qualifiées d'« affabulations » par Vorster, pourtant implicitement mis en cause quelques semaines plus tard par une commission d'enquête.

Le décès, le 21 août, dans un hôpital du Cap, de Nicolaas Diederichs, âgé de 75 ans, pose le problème de la succession à la présidence de la République. Le 20 septembre, J. B. Vorster, après avoir occupé pendant douze ans le poste de Premier ministre, démissionne. Tandis que Pieter Wilhem Botha, ancien ministre de la Défense, 63 ans, choisi par le Parti national, est élu comme nouveau Premier ministre, le 28, le lendemain, le Parlement du Cap porte J. B. Vorster à la présidence de la République. Il prête serment le 10 octobre à Pretoria.

Répression

Sans atteindre les proportions de l'affaire Steve Biko (Journal de l'année 1977-78), la pendaison, le 6 avril 1979, de Salomon Mahlungu, déchaîne une vaste campagne internationale d'hostilité contre les Sud-Africains. Accusé de port illégal d'armes, Mahlungu a été arrêté lors des manifestations de juin 1977 à Johannesburg et condamné à mort. Malgré la multiplicité des appels à la clémence, J. B. Vorster s'est refusé à faire usage du droit de grâce présidentiel et a laissé mener celui que la loi sud-africaine considère comme un simple condamné de droit commun à la potence. C'est le 132e pendu de l'année et le 131e Noir exécuté par pendaison au cours de cette période.

Le boycottage de la tournée en France des Springboks n'est évidemment pas sans rapport avec l'exécution de Mahlungu. Dès avril, les municipalités de Dax, La Voulte et Nice annulent les rencontres sportives prévues dans leur commune. Quelques jours plus tard, le ministre Jean-François Poncet déclare « inopportune » la visite des Springboks, ce qui provoque une mise en garde du Comité olympique international, mais reçoit l'approbation enthousiaste des milieux politiques libéraux d'Afrique du Sud et du président du Comité de l'ONU contre l'apartheid, le Nigérian Harriman.