Il est en tout cas remarquable de constater que ni l'OUA ni l'ONU auxquelles le maréchal Idi Amin avait pourtant lancé un appel à l'aide désespéré n'ont cru nécessaire de lui répondre ; malgré la violation évidente du droit international que représente l'invasion de l'Ouganda par la Tanzanie, nulle voix ne s'est élevée pour condamner l'agresseur. Seuls les Libyens et les Palestiniens ont, sans succès, tenté de voler au secours des Ougandais. Le dénouement de la guerre ougando-tanzanienne constitue d'ailleurs pour le colonel Khadafi — qui prétendait agir au nom d'une fallacieuse « solidarité musulmane » (l'Ouganda ne compte pas 5 % de musulmans) — une cuisante défaite militaire et diplomatique. Au Tchad comme en Ouganda, les Libyens, en dépit de leurs moyens financiers pratiquement illimités, ont spectaculairement échoué devant un adversaire pourtant affaibli par ses divisions.

Économie exsangue

Les successeurs du dictateur déchu ont, dès leur accession au pouvoir, à faire face à de sérieuses difficultés. En mai 1979, ils ont encore à combattre dans la région septentrionale du pays contre les dernières forces restées fidèles au maréchal Amin, qui se livrent à de graves exactions contre la population civile. Politiquement, il faut à Lule de sérieux efforts pour préserver l'unité d'action définie par le Front national de libération de l'Ouganda (FNLO), qui regroupe dix-huit mouvements divers, des royalistes partisans du Kabaka du Bouganda aux socialistes proches de l'ancien président Obote, en passant par divers groupuscules marxistes-léninistes. Le 20 juin, Yusuf Lule est d'ailleurs écarté de la présidence au profit de Godfrey Binaisa et doit prendre le chemin de l'exil, malgré les manifestations de rues organisées par ses partisans. La fin de la dictature n'implique apparemment ni retour automatique à la démocratie ni début d'une ère de stabilité politique.

L'économie ougandaise est particulièrement exsangue. Hier deuxième exportateur africain de café, l'Ouganda a vu sa production décliner et pillée par le maréchal, qui en vendait une partie à l'étranger pour son propre compte. La production de canne à sucre a chuté de 30 % en 1978 par rapport à l'année précédente. Les ressources cynégétiques des somptueux parcs nationaux de l'Ouganda ont été en grande partie détruites par les trafiquants de peaux et d'ivoire. Deux éléments parmi d'autres ont beaucoup contribué à ruiner l'Ouganda : l'expulsion des Asiatiques en 1972 et le fait que les hauts salaires des forces armées et de la police absorbaient jusqu'au tiers de la totalité du budget.

La levée dès mai par le Sénat américain des sanctions décrétées contre l'Ouganda par le président Carter et l'aide immédiate de nombreux pays amis devraient faciliter une relance rapide de l'activité économique.

Rwanda

Kigali. 4 370 000. 165. *2,9 %.
Économie. PIB (75) : 79. Production (74) : A 59 + I 9 + S 32. Énerg. (76) : 17. CE (75) : 13 %.
Transports. (75) : 6 500 + 4 800.
Information. (75) : 1 quotidien ; tirage global : 200. (74) : *133 000. (75) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (71) : 4 000.
Santé. (75) : 104.
Éducation. (75). Prim. : 401 521. Sec. et techn. : 12 046. Sup. (74) : 1 023.
Armée.  : 3 750.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République (28 janvier 1961). Nouvelle Constitution promulguée le 17 décembre 1978. Chef de l'État et de l'exécutif : général Juvenal Habyarimana, réélu pour 5 ans, le 24 décembre 1978.

São Tomé et Principe

São Tome. 80 000. 82. 3,4 %.
Économie. PIB (74) : 361. Production (74) : A 57 + I 8 + S 35. Énerg. (76) : 139.
Transports. (73) : 1 600 + 400.
Information. (75) : *10 000. (72) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M.
Santé. (73) : 12.
Éducation. Prim. (72) : 12 518. Sec. et techn. (71) : *2 000.
Institutions. Indépendance proclamée le 12 juillet 1975 (ancienne colonie portugaise) Chef de l'État : Manuel Pinto da Costa. Premier ministre : Miguel Tronvoado.

Sénégal

Dakar. 5 120 000. 26. *2,4 %.
Économie. PIB (75) : 346. Énerg. (76) : 156. CE (75) : 27 %.
Transports. (*76) : 180 M pass./km, 164 Mt/km. (74) : 44 800 + 25 000.
Information. (75) : 2 quotidiens ; tirage global : *25 000. (75) : *287 000. (74) : *35 000. (75) : 33 500 fauteuils ; fréquentation : 5,2 M. (76) : 39 000.
Santé. (75) : 307.
Éducation. Prim. (75) : *311 800. Sec. et techn. (73) : *65 000. Sup. (75) : 8 213.
Armée.  : 6 550.
Institutions. État indépendant le 20 août 1960. République le 25 novembre 1958. Constitution de 1963, modifiée en 1970 et en 1976. Président de la République : Léopold Sédar Senghor, réélu pour la cinquième fois le 26 février 1978. Premier ministre : Abdou Diouf.

L'irrésistible ascension d'Abdou Diouf

La vie politique est à la fois dominée par l'irrésistible ascension du ministre Abdou Diouf et par l'ancrage de plus en plus solide de la démocratie dans le pays.