Ce qui affaiblit la rébellion, c'est non seulement le coup de boutoir de l'armée éthiopienne, mais la persistance de ses divisions internes et la diminution de ses soutiens extérieurs. Au mois de novembre 1978, de nouveaux affrontements opposent sur le terrain les partisans d'Ahmed Mohammed Nasser (FLCR) et ceux d'Ousmane Sabeh Saleh (FLE-FLP), tandis que les partisans de Ramadan Mohammed Nour (FPLE) refusent de prendre parti.

Le Soudan, qui souhaite se rapprocher de l'Éthiopie, a expulsé de Khartoum, dès juin, 20 000 réfugiés érythréens. Et, en février, Nemeiry, qui a rencontré Mengistu à Freetown grâce à la médiation de Siaka Stevens, se réconcilie avec son adversaire d'hier. Presque simultanément, le Yémen du Sud, qui avait soutenu les Érythréens autrefois par haine de l'empereur, les abandonne. Seul l'Iraq poursuit son effort, tandis qu'en Europe les dirigeants des partis communistes se posent publiquement des questions sur l'attitude des Soviétiques dans le conflit. Le PCF parle d'« aspiration légitime du peuple érythréen à l'identité nationale ». Le parti communiste italien ne ménage pas ses critiques à l'adresse de Moscou.

Les Cubains, qui continuent à entraîner des troupes éthiopiennes, n'interviennent plus à leurs côtés dans les combats comme par le passé. La Croix-Rouge et les organismes humanitaires des pays scandinaves se préoccupent du sort des populations érythréennes, dont une partie a fui vers Djibouti et est concentrée dans la région d'Ali Sabieh.

Ogaden

L'armée éthiopienne, qui a repris en Ogaden ses raids aériens en novembre 1978, passe à l'offensive en avril avec le concours d'officiers sud-yéménites. Le gouvernement somalien n'ayant pas renoncé à ses revendications territoriales dans cette région, la paix y est de nouveau troublée. Au Tigré, une autre guérilla autonomiste s'intensifie, après que le Front de Libération du Tigré eut tenu son premier congrès en mars à Khartoum.

En politique extérieure, l'Éthiopie révolutionnaire reste farouchement attachée à son alliance avec La Havane et Moscou. En septembre 1978, Fidel Castro séjourne dix jours à Addis-Abeba. En novembre, Mengistu se rend en visite officielle à Moscou (la deuxième en moins d'un an) et signe avec L. Brejnev un traité d'amitié et de coopération, tandis qu'en avril les Soviétiques accordent un crédit supplémentaire de 85 millions de dollars aux Éthiopiens — remboursable en douze ans, après un délai de grâce d'un an, à un taux annuel de 2,5 %. En revanche, les relations avec Pékin se détériorent et, en mars, les autorités éthiopiennes ferment les bureaux de l'agence Chine nouvelle à Addis-Abeba.

Gabon

Libreville. 530 000. 2. *1 %.
Économie. PIB (75) : 4 071. Production (75) : A 9 + I 64 + S 27. Énerg. (76) : 1 279. CE (75) : 45 %.
Transports. (*74) : 10 100 + 7 300.  : 99 000 tjb.
Information. (75) : 1 quotidien. (75) : 92 000. (75) : 8 000. (71) : 1 700 fauteuils ; fréquentation : 0,4 M. (73) : 11 000.
Santé. (71) : 96.
Éducation. (75). Prim. : 128 552. Sec. et techn. : 22 542. Sup. (74) : 986.
Armée.  : 1 250.
Institutions. État indépendant le 17 août 1960. République (28 novembre 1958). Nouvelle Constitution du 15 avril 1975 : régime présidentiel. Président de la République : Omar Bongo, réélu le 25 février 1973. Premier ministre : Léon Mebiame.

Gambie

Banjul. 550 000. 48. *1,9 %.
Économie. PIB (70) : 101. Énerg. (76) : 84. CE (70) : 39 %.
Transports. (74) : 3 000 + (73) : 2 500.
Information. (75) : *61 000. (76) : 3 000.
Éducation. (75). Prim. : 24 617. Sec. et techn. : 6 618.
Institutions. État indépendant le 18 février 1965. République. Constitution promulguée le 23 avril 1970. Chef de l'État et de l'exécutif : Daouda Kairaba Jawara depuis 1965 et réélu le 5 avril 1977.

Ghana

Accra. 10 480 000. 44. *2,7 %.
Économie. PIB (74) : 422. Production (74) : A 51 + I 19 + S 30. Énerg. (76) : 157. CE (74) : 16 %.
Transports. (72) : 431 M pass./km, 305 Mt/km. (*76) : 64 000 + 46 000.  : 183 000 tjb. (76) : 164 M pass./km.
Information. (75) : 4 quotidiens ; tirage global : 500 000. (75) : *1 060 000. (75) : 33 000. (75) : 13 900 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (76) : 62 000.
Santé. (75) : 999.
Éducation. (75). Prim. : 1 157 303. Sec. et techn. : 548 924. Sup. : 9 079.
Armée.  : 17 700.
Institutions. État indépendant le 6 mars 1957. République. Constitution du 22 août 1969. L'État est dirigé depuis le 5 juin 1979 par un Conseil révolutionnaire des forces armées, présidé par le capitaine Jerry Rawling. Ce conseil est mis en place après le coup d'État militaire du 4 juin 1979, qui renverse le chef de l'État, le général William Fred Akuffo, lui-même successeur (coup d'État, le 5 juillet 1978) du général Ignatius Kutu Acheampong.

Deux putschs en moins d'un an

La brutalité du putsch du 4 juin 1979, qui place au premier rang de la scène politique le capitaine d'aviation Jerry Rawling et le quarteron de sous-officiers qui l'appuie pour chasser du pouvoir le général William Fred Akuffo, jette le voile de l'oubli sur les conditions dans lesquelles ce dernier a accédé au pouvoir, moins d'une année plus tôt.