Hassan Gouled, président de la République, crée, le 4 mars, un nouveau parti dont il devient le chef, le Rassemblement populaire pour le progrès, qui se substitue à l'ancienne Ligne populaire pour l'indépendance africaine, dont il partageait la direction avec l'ancien Premier ministre Ahmed Dini.

Djibouti, en politique extérieure, se range dans le camp de l'intransigeance pour le règlement du conflit israëlo-arabe. Très lié aux pays arabes, dont il dépend à peu près entièrement pour l'équilibre de ses finances gravement compromis par l'afflux massif de réfugiés d'Érythrée et de l'Ogaden, l'État djiboutien rompt, le 3 mai, les relations diplomatiques avec l'Égypte.

C'est la France, ancienne puissance tutrice, qui, au terme d'accords bilatéraux, assure la défense de l'intégrité territoriale de Djibouti. En février, une escadrille de dix Mirage III vient renforcer les escadrilles de F 100 Super Sabre, qui seront progressivement remplacés.

En novembre 1978, une éruption dans la région du lac Assal est à l'origine de la formation du volcan Ardoukala.

Égypte

Le Caire. 38 740 000. 41. 2,3 %.
Économie. PIB (75) : 334. Production (75) : A 30 + I 26 + S 44. Énerg. (76) : 473. CE (75) : 12 %.
Transports. (75) : 8 831 M pass./km, 2 260 Mt/km. (*76) : 245 600 + 57 400.  : 408 000 tjb. (76) : 1 601 M pass./km.
Information. (75) : 14 quotidiens ; tirage global : 773 000. (75) : *5 120 000. (75) : *620 000. (71) : 140 900 fauteuils ; fréquentation : 65 M. (74) : 503 000.
Santé. (75) : 8037. Mté inf. (74) 101,3.
Éducation. (75). Prim. : 4 120 936. Sec. et techn. : 2 107 891. Sup. (74) : 408 235.
Armée.  : 395 000.
Institutions. République proclamée le 18 juin 1953, après le coup d'État du 26 juillet 1952 qui renverse le roi Farouk. Nouvelle Constitution proclamée, après référendum, le 11 septembre 1971. Président de la République : Anouar el-Sadate, élu pour un second mandat le 16 septembre 1976 ; succède au colonel Gamal Abdel Nasser, décédé. Vice-président : général Hosni Moubarak. Premier ministre : Mustapha Khalil.

Sadate paie le prix de la paix avec Israël par un isolement grandissant dans le monde arabe

Les railleries de Sadate à l'égard des « gnomes » du Front de la fermeté dissimulent mal les risques que le raïs a pris en se lançant, par son traité avec Israël, dans une position en flèche au sein du monde arabe.

Le pari du président, c'est que d'autres régimes arabes et des Palestiniens monteront progressivement dans le « train de la paix ». Mais, en attendant, il lui faut éviter l'asphyxie économique et la déstabilisation politique.

Qui isole qui ? C'est le jeu qui s'est mis en place au Proche-Orient au fur et à mesure que se dessinait la paix israélo-égyptienne. Au Caire, en tout cas, les responsables du plus grand pays arabe estiment que des pays comme la Syrie ou des organisations comme l'OLP s'isolent eux-mêmes en s'enfermant dans leur Front de la fermeté. Sadate ne conserve plus guère comme interlocuteurs parmi les dirigeants arabes que le président Nemeiry du Soudan et le roi Hassan du Maroc, ainsi que le sultan d'Oman.

Mauvaise humeur

Deux pôles de dissidence considérable font face à l'Égypte. D'une part, l'alliance Damas-Bagdad, qui paraissait « contre nature » quand elle fut lancée le 26 octobre 1978, mais qui a quand même progressé vers la création d'un commandement unifié.

D'autre part, et surtout, les réserves de plus en plus accentuées de l'Arabie Saoudite. Au troisième sommet de la fermeté, le 29 mars 1979, à Bagdad, le délégué saoudien a été à l'origine d'un geste de mauvaise humeur de la part des durs (Syrie, Libye, OLP), qui ont claqué la porte. Mais cela n'a pas empêché le gouvernement de Riyad de souligner que « la sécurité, la paix et la stabilité au Proche-Orient dépendent d'un retrait israélien de tous les territoires arabes occupés, y compris Jérusalem, et de l'octroi au peuple palestinien du droit à l'autodétermination ». Le régime du roi Khaled s'est donc déclaré tenu par les engagements pris en novembre 1978 au premier sommet de Bagdad : rupture diplomatique avec l'Égypte, transfert du siège de la Ligue arabe du Caire à Tunis et boycott économique du régime de Sadate. Toutefois, l'Arabie Saoudite décide de se montrer sélective dans les sanctions, qui ne doivent pas affecter le peuple égyptien et ne concerneront donc que les sociétés et institutions égyptiennes engagées dans des relations commerciales avec Israël. Cependant, l'hostilité de Riyad à la paix séparée égypto-israélienne entraîne celle d'autres modérés comme la Jordanie, le Koweït et le Yémen du Nord.