Quelle que soit la détermination du gouvernement mozambicain de jouer un rôle au sein de l'ensemble des États de la ligne de front, il doit faire preuve de réalisme. Or, la situation économique est très précaire et la multiplication des raids rhodésiens de représailles contre les maquisards du Front patriotique opérant à partir de leurs sanctuaires mozambicains constitue une grave menace permanente pour le pays.

Niger

Niamey. 4 860 000. 4. *2,7 %.
Économie. PIB (70) : 90. Énerg. (76) : 35. CE (70) : 11 %.
Transports. (*76) : 9 900 + 11 800.
Information. (75) : 2 quotidiens. (70) : *145 000. (70) : 3 800 fauteuils ; fréquentation : 0,8 M. (76) : 8 000.
Santé. (75) : 83.
Éducation. (75). Prim. : 142 182. Sec. et techn. : 14 462. Sup. : 541.
Armée.  : 2 050.
Institutions. État indépendant le 3 août 1960. République (18 décembre 1958). Constitution de 1960 ; régime présidentiel. Chef de l'État, avec le titre de président du Conseil militaire suprême : lieutenant-colonel Seyni Kountche, qui évince le président Diori Hamani par un coup d'État, le 15 avril 1974.

Nigeria

Lagos. 80 000 000. 69. *2,7 %.
Économie. PIB (75) ; 399. Production (75) : A 26 + I 14 + S 60. Énerg. (76) : 94. CE (75) : 34 %.
Transports. (74) : 785 M pass./km, 972 Mt/km. (*73) : 150 000 + 82 000.  : 336 000 tjb. (76) : 290 M pass./km.
Information. (75) : 12 quotidiens ; tirage global : *613 000. (75) : *5 000 000. (74) : *110 000. (74) : *60 000 fauteuils ; fréquentation : *30 M. (76) : 121 000.
Santé. (75) : 4 248.
Éducation. (73). Prim. : 4 889 857. Sec. et techn. : 568 303. Sup. (75) : 32 971.
Armée.  : 231 500.
Institutions. État fédéral indépendant le 1er octobre 1960. République proclamée le 1er octobre 1963. Nouvelle Constitution en préparation Président du Conseil militaire supérieur : général Olusegun Obasanjo ; succède au général Murtala Ramat Mohammed, tué lors d'une tentative de coup d'État le 13 février 1976.

Une diplomatie de plus en plus active

L'état d'urgence en vigueur depuis 1966 est levé le 21 septembre 1978 par les autorités de Lagos, qui entendent rester fidèles à leur programme de retour progressif à un régime civil. Conformément aux engagements pris par le conseil militaire suprême, c'est en effet le 1er octobre 1979, date du dix-neuvième anniversaire de la proclamation de l'indépendance, qu'une nouvelle Constitution doit être promulguée. Cette mesure a pour objectif, notamment, d'améliorer à l'étranger l'image de marque du plus peuplé et du plus riche des États d'Afrique de l'Ouest. Le général Obasanjo entend mener une politique extérieure de plus en plus active, directement en rapport avec les importantes ressources financières que les Nigérians tirent de leur capital pétrolier.

Tables rondes

La diplomatie nigériane a été partout présente en Afrique : en Ouganda et en Tanzanie, où deux délégations nigérianes se sont rendues en novembre pour tenter, mais en vain, de réconcilier les présidents Nyerere et Idi Amin Dada ; sur la Rhodésie, le Premier ministre Callaghan et le président zambien Kaunda se sont rencontrés à Kano, au Nord Nigeria le 22 septembre 1978, pour y débattre de la décolonisation du Zimbabwe ; au Sahara occidental, question qui figurait au centre des entretiens que, les 3 et 4 mai 1979, les présidents Obasanjo et Traore du Mali ont eus à Alger avec les dirigeants du Front Polisario en vue de l'éventuelle convocation d'un « sommet » extraordinaire de l'OUA exclusivement consacré à la question sahraouie ; au Tchad enfin, où les initiatives nigérianes se sont parfois trouvées en concurrence avec celles d'autres pays africains. C'est à Kano, du 10 au 14 mars et du 3 au 11 avril 1979, et à Lapos, le 26 mai, que se sont déroulées les trois conférences regroupant les différentes tendances politiques tchadiennes autour de tables rondes destinées à ouvrir la voie à la réconciliation nationale. Tout en exerçant une action beaucoup moins ambiguë que celle de la Libye, le Nigeria ne cesse, depuis le mois de janvier, d'interférer de plus en plus étroitement dans les affaires du Tchad. Après avoir encouragé la constitution d'un gouvernement placé sous la double autorité de Goukouni Oueddeï et d'Hissène Habré, et après avoir fait admettre le principe de l'envoi d'une force permanente d'intervention à N'Djamena, le Nigeria est, après la France, le principal médiateur dans la guerre civile, au règlement de laquelle prétendent également aider, outre la Libye, le Soudan, le Cameroun, le Niger, l'Empire centrafricain et l'OUA.