Ses arrières ainsi assurés, l'armée syrienne, qui pénètre au Liban par le nord et l'est, se déploie en forme d'éventail, occupe en moins d'une semaine les départements limitrophes de l'Akkar et de la Bekea et s'installe à des positions stratégiques sur les routes conduisant aux principales villes : Tripoli et Beyrouth. L'invasion paraît devoir être couronnée de succès : les forces de Damas évitent de se heurter à la population et se contentent, pour commencer, de camper aux abords des grandes agglomérations.

Leur progression est d'autant plus aisée que l'opposition de l'OLP et des formations progressistes se limite à de véhémentes protestations et à une grève générale le 4 juin. Le même jour, les organisations palestiniennes et celles de la gauche libanaise constituent un commandement militaire unifié. Quant aux dirigeants du front conservateur, ils observent, pour la plupart, le silence. Certains, comme le chef suprême des Phalanges, Pierre Gemayel, expriment leurs réserves (le 3 juin), d'autres, tel Bechir Gemayel, commandant des milices, ne cachent pas leur hostilité à l'invasion syrienne.

Les chrétiens, d'une manière générale, se méfient des visées d'hégémonie du régime baasiste, qui avait laissé entendre qu'il pourrait annexer le Liban, lequel faisait partie de la Syrie sous l'occupation ottomane (déclaration du ministre des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam, le 7 janvier).

Tout change, cependant, le 6 juin, quand l'armée syrienne déclenche une offensive générale de grande envergure dont l'objectif évident est de placer sous son contrôle l'ensemble du pays. La plupart des dirigeants chrétiens, en tête desquels figure le président Frangié, persuadés désormais de la volonté du président Assad de mettre au pas sinon de liquider la résistance palestinienne, décident aussitôt de donner leur caution à l'intervention syrienne. Les forces palestino-progressistes résistent par les armes à l'offensive et parviennent à ralentir, souvent à arrêter, la progression des colonnes blindées, malgré les pilonnages de l'artillerie lourde et de l'aviation de Damas.

Beyrouth est néanmoins assiégé et soumis à un blocus alimentaire. L'aéroport est fermé le 7 juin. Cependant, les défenseurs de Tripoli et de Saida parviennent à repousser plusieurs assauts des unités syriennes, leur infligeant de lourdes pertes. Le 14 juin, une colonne blindée de Damas pénètre dans l'Arkoub, le Fatahland, ainsi désigné par les Israéliens en raison de l'implantation massive de Fedayin palestiniens dans cette partie méridionale du Liban.

Casques verts

Ce n'est que le 8 juin que Yasser Arafat obtient la réunion du Conseil des ministres de la Ligue arabe. Sans condamner explicitement l'invasion syrienne, le Conseil recommande, ce jour-là, un cessez-le-feu et la relève de l'armée de Damas par une force de paix arabe. La décision demeure sans effet jusqu'au 21 juin, quand un accord de cessez-le-feu, conclu sous les auspices du Premier ministre libyen, Abdal Salam Jalloud, entre la Syrie et le commandement conjoint palestino-progressiste, entre en vigueur. L'accord prévoit le repli des forces syriennes sur l'Akkar et la Bekea, le reste du pays devant être mis sous le contrôle de casques verts arabes, qui comprendraient un contingent syrien. Cependant, dès le lendemain, le 22 juin, les miliciens conservateurs déclenchent à Beyrouth une offensive de grande envergure contre trois camps palestiniens, situés en secteur chrétien. Le but principal de l'opération paraît être défaire échec à l'accord du cessez-le-feu. Devant l'ampleur des combats, les forces de Damas ralentissent leur retrait, et tout paraît indiquer que la guerre civile au Liban ne débouchera pas de si tôt sur un compromis élaboré autour d'une table ronde, dont le principe, pourtant, a été accepté par tous les belligérants.

Malaysia

Kuala Lumpur. 11 700 000. 35. 3,7 %.
Économie. PNB (73) : 523. Production : A(73) 187. Énerg. (*73) : 495. C.E. (73) : 54 %.
Transports. (*73) : 824 M pass./km, 1 157 M t/km. (*73) : 382 600 + 123 800. (73) : 402 M pass./km.
Information. (72) : 39 quotidiens ; tirage global : *927 000. (73) : 462 000. (73) : 359 000. (72) : 385 000 fauteuils ; fréquentation : 90 M. (73) : 234 000.
Santé. (71) : 2 054. Mté inf. (71) : *38,5.
Éducation. (71). Prim. : *1 720 000. Sec. et techn. : *660 000. Sup. : *19 700.
Institutions. État fédéral (Malaisie, indépendante le 31 août 1957, Sabah et Sarawak, indépendants le 16 septembre 1963). Constitution de 1957, amendée le 3 mars 1971. Souverain : sultan Abdul Halim Mu'azzam chah ; succède le 21 septembre 1970 au sultan Ismaïl Nasiruddin chah. Premier ministre : Hussein Onn.

Transition

À cinquante-quatre ans, Tun Abdul Razak, Premier ministre de la Fédération malaysienne depuis 1970, meurt d'un cancer dans une clinique londonienne, le 14 janvier 1976. Son beau-frère et successeur, Hussein Onn, malade, limite d'emblée ses ambitions : il ne sera qu'un homme de transition. Nouveau leader du Front national, coalition gouvernementale multiraciale qui regroupe neuf partis, Hussein Onn hérite d'un pays en pleine mutation économique et sociale, confronté de surcroît au regain de l'insurrection communiste.