Coup de théâtre le 4 avril : le parti démocrate (droite modérée, pro-américaine), dirigé par Séni Pramot (frère de l'ex-Premier ministre, battu dans sa circonscription), l'emporte largement, démentant toutes les prévisions.

Le nouveau cabinet, où le parti démocrate détient 19 portefeuilles sur 35, affirme au mois de mai qu'il respectera les engagements pris par le gouvernement précédent, notamment ceux qui concernent le retrait des troupes américaines. Les observateurs s'attendent toutefois à un resserrement des liens entre Bangkok et Washington.

Timor

Dili. 660 000. 44.
Économie. PNB (70) : 107. Énerg. (*73) : 16.
Information. (71) : 600 fauteuils ; fréquentation : 0,07 M.
Santé. (71) : 24. Mté inf. (72) : 29,4.
Institutions. Indépendance proclamée unilatéralement par le Fretilin, le 28 novembre : Francisco de Amaral. Parallèlement, les affrontements avec les mouvements rivaux (Apodeti et UDT), favorables au rattachement de l'enclave portugaise à l'Indonésie, provoquent l'intervention armée de Djakarta le 7 décembre. Un gouvernement pro indonésien est formé le 18 décembre. L'Indonésie annexe officiellement le territoire, le 24 juin 1976 (voir Indonésie).

Turquie

Ankara. 38 270 000. 49. 2,5 %.
Économie. PNB (73) : 546. Production (73) : G 122 + A 131. Énerg. (*73) : 625. C.E. (73) : 6 %.
Transports. (*73) : 5 219 M pass./km, 6 799 M t/km. (*73) : 234 600 + 210 800.  : 972 000 tjb. (73) : 966 M pass./km.
Information. (72) : 433 quotidiens. (73) : 4 033 000. (73) : 257 000. (70) : 1 164 800 fauteuils ; fréquentation : 246,7 M. (73) : 807 000.
Santé. (72) : 17 365.
Éducation. (71). Prim. : 5 099 694. Sec. et techn. : 1 429 654. Sup. : 169 672.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution de 1961, amendée en 1971 et 1973. Président de la République : Fahri Koruturk, élu le 6 avril 1973, succède à Cevdet Sunay. Président du Conseil : Suleyman Demirel.

Affrontements

Le gouvernement conservateur que préside Suleyman Demirel est accablé par des problèmes extérieurs et intérieurs qui rendent son avenir incertain.

La polarisation politique, qui s'accentue, se manifeste notamment par les affrontements sanglants entre étudiants de gauche et de droite, qui font une quarantaine de morts et des centaines de blessés. Plusieurs universités à Istanbul et à Ankara sont fermées. Des commandos armés livrent bataille aux forces de l'ordre en province. Cinq guérilleros sont tués le 28 janvier dans la province de Mardin, limitrophe de la Syrie.

Dégradation

La répression s'intensifie dans tous les domaines. Le Syndicat national des écrivains turcs s'élève avec véhémence, fin janvier, contre la censure qui frappe les œuvres de nombreux auteurs, dont Dickens, Camus, Dostoievsky, Gogol, Jean-Paul Sartre et André Malraux. L'opposition accuse le gouvernement de favoriser les menées de l'extrême droite et lui reproche, entre autres, la corruption qui sévit dans l'administration (laquelle met en cause un neveu de Demirel) et la dégradation de la situation économique. Il est vrai que Demirel a réussi à réduire l'inflation, de 30 % en 1974 à 18 % en 1975, à donner une impulsion aux entreprises industrielles et commerciales en autorisant les banques turques à contracter des emprunts d'environ un milliard de dollars sur le marché européen. Le taux de croissance de la production nationale brute s'est élevé en 1975 à 7,9 %. Cependant, le chômage s'étend et le déficit de la balance commerciale atteint le chiffre record de 3,5 milliards de dollars, malgré la dévaluation de la livre de 1,72 % en août 1975.

Trésorerie

Le budget de l'État pour l'année fiscale 1976-1977 (qui est entré en vigueur en mars) comporte des dépenses en augmentation de 40,2 % par rapport à l'exercice précédent : 10,2 milliards de dollars, dont 3 milliards (29 % du total) iront à la Défense nationale. La hausse des dépenses militaires (65,6 % plus élevées que celles engagées en 1975-1976) est jugée nécessaire en raison des conflits qui opposent la Turquie à ses voisins.

Selon un rapport confidentiel de la Banque mondiale, le corps expéditionnaire envoyé dans l'île de Chypre en juillet 1974 a déjà coûté à la trésorerie turque plus de 10 milliards de livres turques. Le risque de la reprise des hostilités est d'autant plus présent que l'impasse politique est totale et que Demirel est contraint à observer une certaine attitude intransigeante pour ne pas être débordé par l'opposition de gauche. Il tient compte, en effet, de la victoire aux élections sénatoriales du 12 octobre 1975 du parti républicain du peuple, dont les suffrages passent de 33 à 44 % (contre 41 % au parti de S. Demirel).

Contentieux

Aucune solution n'est en vue non plus au sujet du volumineux contentieux qui oppose la Turquie à la Grèce. Le désaccord reste entier, notamment sur la délimitation du plateau continental en mer Égée. Demirel rejette le 17 avril l'offre du Premier ministre grec Constantin Caramanlis, formulée le même jour, de conclure un pacte de non-agression. De toute évidence, Ankara n'exclut pas un conflit armé avec la Grèce.