La création d'un nouvel aéroport international à proximité de Téhéran, qui devait coûter environ 500 millions de dollars, a été retardée pour au moins deux ans. Il faudra désormais attendre 1980 pour l'extension et la modernisation du réseau téléphonique, qui devaient être achevées en 1977.

Les planificateurs, qui se sont rendu compte qu'ils avaient voulu aller trop vite, prennent conscience des obstacles qui empêchent un pays sous-développé comme l'Iran de se hisser au rang des grandes puissances industrielles en l'espace de quelques années.

La pénurie de main-d'œuvre qualifiée et le danger que présente pour l'équilibre démographique l'absorption massive de travailleurs immigrés, les délais relativement longs nécessaires à la formation de techniciens, les goulets d'étranglement provoqués par l'absence d'infrastructures adéquates contribuent (outre les difficultés de trésorerie) à ramener les ambitions du chah à des proportions plus réalistes.

Le souverain, cependant, retient comme l'un des objectifs prioritaires la construction d'une vingtaine de centrales nucléaires, lesquelles coûteraient au pays, d'ici à 1994, plus de 20 milliards de dollars. Deux d'entre elles ont déjà été commandées à la France. L'extension de la coopération entre les deux pays dans ce domaine a été l'un des sujets abordés par le Premier ministre A. Hoveyda lors de la visite qu'il a effectuée à Paris du 24 au 28 mars.

Malaise

La politique de relative austérité que pratique le gouvernement suscite, cependant, un malaise dans les classes moyennes et populaires, d'autant plus que le taux d'inflation passe pour être supérieur à 25 % l'an. Les révélations faites aux États-Unis concernant les pots-de-vin versés à de hauts fonctionnaires iraniens, voire à des membres de la famille impériale, suscitent l'indignation générale ; on y voit une des causes de la hausse vertigineuse des prix.

Divers scandales de prévarication, impliquant des centaines de millions de dollars, éclatent au grand jour. Dès août 1975, le gouvernement lance une vaste campagne contre la corruption. Quelque 8 000 personnes sont appréhendées aux fins d'enquête. Des grands commis de l'État, des officiers supérieurs sont traduits en justice. Le général Ramzi Abbas Attaï, commandant en chef des forces navales, est condamné en février à 5 ans de prison ferme et à une amende de 3,7 millions de dollars.

La presse, sous contrôle gouvernemental, se déchaîne contre les sociétés étrangères, qu'elle rend responsables de l'ampleur de la corruption qui sévit dans l'appareil de l'État. Un sentiment d'insécurité se répand dès lors dans les milieux d'affaires, nationaux et étrangers.

Répression

Le climat s'alourdit avec l'extension que prend la guérilla urbaine menée par des groupements oppositionnels, malgré la sévère répression qu'exercent les autorités : 9 terroristes, dont une femme, sont exécutés le 24 janvier ; dix jours plus tard, 2 militants sont fusillés et, le 7 mars, 2 autres sont pendus ; une vingtaine de guérilleros sont abattus dans diverses batailles rangées qui se produisent, entre janvier et mai, à Téhéran et en province. Cependant, durant la même période, le 18 mars, 300 détenus politiques sont graciés.

Le chah, qui a démenti les informations faisant état d'une centaine de milliers d'internés politiques, soutient que le nombre de prisonniers « manipulés par des puissances étrangères » est inférieur à 3 000.

Le souverain, qui entend combattre la subversion dans tous les pays du golfe Persique, intensifie l'assistance militaire qu'il accorde au sultan d'Oman pour écraser la rébellion du Dhofar.

La gigantesque station d'écoutes qui sera édifiée en Iran avec l'aide technique des services de renseignements américains, et dont le coût total s'élèvera à plus de 500 millions de dollars, permettra aux autorités de Téhéran d'intercepter les communications civiles et militaires dans l'ensemble du golfe Persique et, bien entendu, sur toute l'étendue du territoire iranien.

L'étroite collaboration qui continue à se développer entre Téhéran et Washington ne paraît pas compromettre les relations avec l'Union soviétique.

Iraq

Bagdad. 10 770 000. 24. 3,3 %.
Économie. PNB (71) : 429. Production : G(71) 156 + A(73) 133. Énerg. (*73) : 724. C.E. (71) : 36 %.
Transports. (72) : 604 M pass./km, (71) 1 514 M t/km. (*73) : 77 300 + 46 000.  : 230 000 tjb. (73) : 231 M pass./km.
Information. (72) : 5 quotidiens. (72) : *520 000. (65) : 62 600 fauteuils : fréquentation : 8,3 M. (73) : 129 000.
Santé. (73) : *4 123. Mté inf. (72) : 28,2.
Éducation. (71). Prim. : 1 195 530. Sec. et techn. : 325 115. Sup. : 48 994.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1932. République proclamée le 14 juillet 1958. Constitution provisoire du 16 juillet 1970, amendée le 13 juillet 1973 ; un Conseil national (Parlement) ainsi qu'un Conseil des ministres sont créés aux côtés du Conseil de commandement de la révolution (CCR). Régime présidentiel. Président de la République et Premier ministre : Ahmed Hassan el-Bakr, qui succède au général Aref après le coup d'État du 17 juillet 1968.

Pour Bagdad le développement est l'objectif prioritaire

La fin de la rébellion kurde permet au régime de mieux équilibrer ses relations avec les puissances étrangères, d'intensifier le développement économique du pays et d'infléchir sa politique intérieure dans un sens favorable au parti Baas. Ce dernier consolide sa position aux dépens de ses alliés au sein de la coalition gouvernementale, en particulier des communistes, qui sont soumis à de nouvelles et sévères restrictions.

Kurdes

Le gouvernement du général Bakr abandonne virtuellement son projet d'accorder une large autonomie aux provinces kurdes du nord de l'Irak, où des milliers de paysans arabes sont implantés en lieu et place de dizaines de milliers de Kurdes qui sont déportés dans les provinces du Sud. Les Kurdes ne sont plus acceptés dans les écoles de l'armée et de la police ; leur langue n'est plus enseignée dans les écoles secondaires des régions arabes.