L'engagement syrien au Liban aux côtés des maronites conservateurs favorise, d'autre part, la contestation politique dans de larges couches de la société.

À droite, les cléricaux musulmans reprochent au président Assad de s'être allié à des chrétiens, creusant davantage le fossé entre les sunnites (musulmans « orthodoxes », majoritaires dans le pays) et les alaouites, secte schismatique, à laquelle appartient le chef de l'État syrien. À gauche, les groupements clandestins dénoncent le complot syro-américain visant à neutraliser les progressistes libanais et à mettre au pas l'OLP en vue d'un règlement du conflit du Proche-Orient conforme aux vues de Washington.

Agitation

La contestation politique prend diverses formes au cours du premier semestre de 1976 : des Palestiniens de souche désertent en masse les forces armées de Damas, des officiers syriens refusent de rejoindre le corps expéditionnaire à Damas, de vifs débats se multiplient au sein du parti Baas, les formations du front progressiste, membres delà coalition gouvernementale, renâclent, des musulmans intégristes critiquent le régime du haut des chaires des mosquées, le chef des services de sécurité de Damas est tué par des fanatiques musulmans, les étudiants manifestent à Damas et à Alep. Le régime réagit en opérant de nombreuses arrestations, en particulier au sein du Baas et de l'armée, et renforce les restrictions sur les libertés publiques, qui frappent surtout les milieux de gauche.

Engrenage

En butte à l'agitation intérieure, le président Assad voit son isolement grandir sur la scène internationale. L'URSS, qui paraissait soutenir son action au Liban comme l'attestent les déclarations chaleureuses d'Alexeï Kossyguine, qui séjourne à Damas du 1er au 4 juin, finit par critiquer l'intervention militaire syrienne le 9 juin dans une déclaration diffusée par l'agence Tass. La visite qu'entreprend le président en France du 17 au 19 juin se solde par un demi-échec. Il transparaît, en effet, du communiqué conjoint que Paris souhaite le retrait des forces syriennes du Liban si celles-ci ne parviennent pas à assainir la situation à brève échéance.

On se demandait, fin juin, comment le président Assad s'y prendra pour se soustraire de l'engrenage libanais sans mettre son règne en péril.

Thaïlande

Banghok. 41 020 000. 79. 3,2 %.
Économie. PNB (73) : 228. Production (73) : G 119 + A 150. Énerg. (*73) : 303. C.E. (73) : 16 %.
Transports. (*73) : 4 694 M pass./km, 2 070 M t/km. (71) : *253 000 + *191 300.  : 176 000 tjb. (73) : 1 613 M pass./km.
Information. (71) : 38 quotidiens. (73) : *3 009 000. (70) : 422 200 fauteuils. (73) : 255 000.
Santé. (70) : 4 313. Mté inf. (71) : 22,5.
Éducation. Prim. (70) : 5 634 782. Sec. et techn. (70) : 626 573. Sup. (71) : 63 823.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution du 7 octobre 1974 ; le Parlement est dissous le 13 janvier 1976. Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Ananda Mahidol, décédé. Premier ministre : prince Seni Pramot.

Instabilité

Le gouvernement thaïlandais doit faire face, à la fin novembre, à de graves incidents de frontière avec le Laos, tandis que ses relations avec Hanoi se dégradent. En même temps, Kukrit Pramot, soutenu au Parlement par une coalition hétéroclite où l'extrême droite conteste ses initiatives, voit son autorité peu à peu battue en brèche par ceux-là même qui devraient la soutenir.

Voulant clarifier la situation, le Premier ministre obtient du roi, en janvier 1976, la dissolution de l'Assemblée : « Il est nécessaire, dit-il, qu'un parti obtienne la majorité absolue pour parvenir à la stabilité politique. » Dans son esprit, c'est évidemment son propre parti (Parti de l'action sociale) qui doit l'emporter. Les élections sont fixées au 4 avril 1976. La campagne se déroule dans un climat de violence assez rare (aux assassinats et aux attentats contre des syndicalistes ou des hommes de gauche répond une activité de plus en plus intense des maquisards communistes et de l'opposition).

Nouvelle majorité

En outre, l'affrontement entre les différentes forces politiques est encore accru par l'affaire du retrait définitif des troupes américaines prévu pour le 20 mars. Soutenus par plusieurs généraux thaïlandais, les Américains avaient fait savoir à Bangkok qu'ils souhaiteraient conserver 3 000 hommes environ. Sans enthousiasme, Kukrit Pramot était prêt à accepter cette demande, à condition toutefois d'exercer un certain contrôle sur leurs activités. Devant le refus américain, il exige leur départ immédiat. Washington s'incline.