La réduction des dépenses militaires, rendue possible par l'effondrement de la révolution kurde, contribue à assainir la situation financière, qui s'améliore d'autant plus que la production pétrolière s'accroît. Malgré la baisse de la demande dans les pays industrialisés, 110 millions de t de brut sont extraits en 1975. La mise en exploitation de nouveaux gisements portera, espère-t-on, la production à 200 millions de t avant 1980. Les revenus du pétrole ont été en 1975 de l'ordre de 8 milliards de dollars.

Cependant, Bagdad, qui entend conserver ses réserves monétaires, évaluées durant l'été de 1975 à plus de 3 milliards de dollars, emprunte encore 500 millions de dollars auprès d'un consortium de banques constitué à Paris.

De nombreux projets de développement sont mis en chantier. Un tiers des crédits leur est affecté dans le budget de l'État pour la période allant du 1er avril au 31 décembre 1975, lequel budget s'élève à plus de 10 milliards de dollars. Le plan quinquennal (1976-1980) prévoit des investissements supérieurs à 34 milliards de dollars.

Contrats

Distinguant l'économie de la politique, les responsables irakiens octroient des contrats selon les seuls critères de la qualité et du prix. La France serait, à cet égard, en bonne position. Deuxième fournisseur de Bagdad après l'Allemagne fédérale, elle consolide sensiblement son implantation en Mésopotamie. La visite du vice-président irakien Saddam Hussein à Paris du 5 au 11 septembre 1975 et celle du Premier ministre Chirac à Bagdad les 26 et 27 janvier contribuent à donner un nouvel essor aux échanges entre les deux pays. La valeur des exportations françaises en 1975 (1,75 milliard de F) est cinq fois plus élevée qu'en 1973 (370 millions de F) et atteindra probablement le chiffre de 2 milliards en 1976. Lors du séjour de Saddam Hussein à Paris, un cadre de coopération privilégié a été élaboré dans les domaines du nucléaire, de l'informatique et de la télévision. Divers autres projets étaient à l'étude durant l'été de 1976.

USA

Malgré l'absence de relations diplomatiques avec Washington, Bagdad n'hésite pas à faire appel au concours de firmes américaines pour la réalisation de projets économiques. Les exportations de produits américains en Irak sont deux à trois fois plus importantes en 1975 que l'année précédente.

Les responsables baasistes nient vigoureusement que cette heureuse évolution ait un rapport quelconque avec le rôle joué par la Maison-Blanche et par H. Kissinger dans l'affaire kurde. Des fuites dans la presse américaine, à l'automne, ont révélé, en effet, qu'en accord avec le chah d'Iran les États-Unis avaient interrompu brutalement les livraisons d'armement aux maquisards du général Barzani. Dans diverses déclarations, faites notamment à Beyrouth et à Londres, des dirigeants kurdes ont soutenu que les dirigeants baasistes avaient conclu un accord secret avec Washington et Téhéran aux termes duquel ils s'étaient engagés à ne pas entraver la diplomatie de Henry Kissinger en Proche-Orient et à prendre leurs distances avec l'Union soviétique.

URSS

Pourtant, les relations entre Bagdad et Moscou demeurent cordiales, voire étroites, puisque divers accords de coopération dans les domaines économique, pétrolier, scientifique et technique sont conclus entre les deux capitales en juillet, octobre et décembre 1975. La visite qu'entreprend en Irak Alexis Kossyguine, le chef du gouvernement soviétique, du 29 mai au 1er juin 1976 paraît devoir, à en croire le communiqué final, « consolider les liens d'amitié » entre les deux pays.

Israël

Jérusalem. 3 300 000. 159. 3 %.
Économie. PNB (73) : 2 883. Production : G(73) 130 + A(73) 176 + I(72) 123. Énerg. (*73) : 2 868. C.E. (73) : 15 %.
Transports. (*73) : 355 M pass./km, 445 M t/km. (*73) : 238 000 + 113 400. : 611 000 tjb. (73) : 3 354 M pass./km.
Information. (72) : 26 quotidiens. (72) : *680 000. (72) : 370 000. (72) : 165 000 fauteuils ; fréquentation : 32,1 M. (73) : 685 000.
Santé. (72) : 8 453. Mté inf. (72) : 22,1.
Éducation. Prim. (71) : 499 705. Sec. et techn. (71) : 141 981. Sup. (70) : 52 136.
Institutions. État indépendant le 14 mai 1948. République. Des lois fondamentales tiennent lieu de Constitution. Président de la République : Ephraïm Katzir, élu le 10 avril 1973. Premier ministre : Itzhak Rabin.

Brutal réveil des Arabes de l'intérieur

Moins de deux ans après son éviction au lendemain de la guerre du Kippour, Golda Meir, 78 ans, surprend le monde par une nouvelle rentrée politique. Revanche pour elle. Aveu d'échec pour son successeur, le Premier ministre Itzhak Rabin, qui l'appelle à la rescousse. Elle accepte de présider un comité restreint du parti travailliste au pouvoir. Il promet de ne rien faire sans le consulter.