L'État se rend notamment acquéreur d'une île au large de la Caroline du Sud (septembre 1974), de 14,6 % du capital de la société ouest-allemande Daimler-Benz (décembre), d'importants paquets d'obligations de diverses firmes japonaises, de la tour Manhattan (à Paris) pour une somme de 400 millions de francs (mars 1975) ; il contribue au financement de divers projets de développement en Afrique et en Europe (en particulier l'oléoduc de l'Adriatique qui transportera le pétrole du Moyen-Orient en Yougoslavie, Hongrie et Tchécoslovaquie) ; il accorde des crédits et des prêts à long terme à de nombreux pays arabes et non arabes, notamment au Soudan, à l'Égypte, à la Syrie, au Sénégal, à la Hongrie, au Brésil et au Fonds monétaire international (480 millions de dollars). Cependant, le Koweït détache, le 17 mars 1975, sa monnaie du dollar pour la rattacher aux Droits de tirage spéciaux (DTS).

L'émirat, contrairement à l'Arabie Saoudite et à Abou Dhabi, résiste à la baisse des prix du pétrole et prône, à cet effet, la réduction de la production. Les représentants du gouvernement plaident que cette réduction aurait comme mérites supplémentaires de prolonger l'exploitation des gisements et de se réserver la possibilité, compte tenu de l'inflation persistante, de commercialiser le brut à meilleur prix. C'est ainsi que le gouvernement décide, à la mi-janvier, de réduire de 20 % la production en la ramenant de 2,5 à 2 millions de barils par jour (31 % de baisse en deux ans).

Nationalisations

L'État entend contrôler entièrement les sociétés pétrolières opérant sur son territoire. Il annonce, le 22 décembre 1974, son intention de nationaliser la part de 40 % que détient encore la British Petroleum et la Gulf Oil dans la Kuwait Oil Company. Le 5 mars 1975, le gouvernement s'approprie cette part et offre aux deux sociétés lésées une indemnisation de 80 millions de dollars, qui viendraient s'ajouter aux 112 millions de dollars versés pour les 60 % dont le Koweït avait pris le contrôle en 1974 (Journal de l'année 1973-74). Cependant, des négociations s'engagent le 12 mars 1975 pour déterminer les conditions de la rétrocession.

Dans la perspective de l'épuisement des gisements, le gouvernement décide de doter le pays de centrales nucléaires, dont la construction est confiée, en octobre 1974, au Canada. La nouvelle source d'énergie serait disponible dès 1978. Des investissements massifs sont, d'autre part, effectués dans le développement de l'agriculture et de l'industrie, cette dernière étant axée sur la pétrochimie.

Une main-d'œuvre plus substantielle devient indispensable ; l'Assemblée nationale est saisie en mars 1975 d'un projet de loi libéralisant la loi sur la nationalité. En effet, l'afflux de travailleurs étrangers a réduit la proportion des citoyens à moins de la moitié des habitants de la principauté.

Les négociations se poursuivent avec l'Iraq pour régler le problème frontalier ; des achats massifs d'armement sont effectués en France et aux États-Unis. Pendant le second semestre de 1974, le Koweït signe des contrats pour du matériel militaire américain d'une valeur de 330 millions de dollars et devrait en recevoir pour un demi-milliard de dollars au moins pendant l'année fiscale 1974-75. Quant à la France, elle doit livrer un nombre indéterminé de récents types d'avions et d'hélicoptères équipés d'armes modernes antichars. La construction de deux bases navales est confiée, en février 1975, à une firme britannique.

Laos

Vientiane. 3 180 000. 13. 2,4 %.
Économie. PNB (63) 65. Énerg. (*72) : 79.
Transports. (*72) : 12 700 + 2 250. (72) : 12 M pass./km.
Information. (69) : 8 quotidiens. (71) : 51 000. (69) : 8 200 fauteuils ; fréquentation : 1 M. (72) : 4 000.
Santé. (71) : 228.
Éducation. (70). Prim. : 244 803. Sec. et techn. : 15 453. Sup. : 424.
Institutions. État indépendant le 19 juillet 1949. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1956. Souverain : Savang Vatthana ; succède en 1959 à son père, Sisavang Vong, décédé. Gouvernement provisoire d'union nationale, investi le 5 avril 1974. Premier ministre : Prince Souvanna Phouma (Vientiane). Vice-Premiers ministres : Leuam Insisiengmay (Vientiane) et Phoumi Vongvichit (Pathet Lao). Un protocole d'accord de paix est signé le 14 septembre 1973, à Vientiane, par les représentants du prince Souvanna Phouma et ceux du Pathet Lao. Président du Conseil politique national de coalition : prince Souphanouvong.

Prise du pouvoir par le Pathet Lao

Après le Viêt-nam du Sud et le Cambodge, le Laos se donne à son tour aux forces révolutionnaires. Mais le processus par lequel le Front patriotique (Pathet Lao) prend peu à peu le contrôle du pays est très différent de celui du GRP et des Khmers rouges.