La Cour suprême d'Allahabad (Uttar-Pradesh) annule, le 12 juin 1975, pour fraude électorale, l'élection en 1971 d'Indira Gandhi à la Chambre basse du Parlement et condamne le Premier ministre à ne plus exercer de mandat public pendant cinq ans. Les partis d'opposition demandent sa démission. Le 24 juin, la Cour suprême de l'Union lui retire son droit de vote au Parlement, mais l'autorise à demeurer à son poste en attendant l'examen de son pourvoi en appel.

Coup de force

Le 26 juin, Indira Gandhi entreprend une sorte de coup de force légal en proclamant l'état d'urgence, ce qui lui permet de faire arrêter plus de 900 militants de l'opposition (parmi lesquels J. Narayan et le socialiste R. Narain) et d'instaurer la censure. Un profond malaise secoue tout le pays.

Les difficultés alimentaires se sont accrues au cours de l'année. Des inondations catastrophiques (dans le Bihar, le Bengale et l'Assam) une sécheresse exceptionnelle (dans l'Orissa) ruinent les espoirs d'une bonne récolte. Des millions d'Indiens sont menacés de famine. Les rations alimentaires quotidiennes sont, à nouveau, diminuées. La récolte de céréales (105 millions de tonnes au lieu des 120 prévus) replace le pays dans une situation de dépendance : le gouvernement décide, en octobre 1974, d'importer 4,5 millions de tonnes de grains.

La hausse des prix pétroliers pèse lourdement sur les activités économiques. La découverte d'un important gisement pétrolier, au large de Bombay, n'empêche pas l'Inde de multiplier les ouvertures en direction des pays arabes.

Normalisation

La visite de H. Kissinger (27-30 octobre 1974) marque une détente entre Washington et New Delhi, dont les relations s'étaient détérioriées depuis le conflit avec le Pakistan. La question des armes nucléaires, la reprise de l'aide alimentaire américaine sont les deux points importants de cette rencontre.

La normalisation des rapports avec le Pakistan progresse momentanément avec le rétablissement des relations commerciales (30 novembre 1974) et des liaisons maritimes régulières (15 janvier 1975). Ce pas en avant est remis en cause par le problème du Cachemire : le 25 février 1975, le cheikh autonomiste Abdullah est nommé chef du gouvernement de Jammu-et-Cachemire (sous administration indienne). Ce compromis habile consolide la mainmise de l'Inde sur la région, et place Islamabad devant le fait accompli. Mais la reprise éventuelle des livraisons d'armes américaines au Pakistan risque de relancer la course aux armements ; New Delhi s'aligne sur Moscou dans le domaine militaire (visite officielle du maréchal Gretchko, ministre soviétique de la Défense, du 24 au 26 février 1975).

Après avoir associé le Sikkim à l'Union indienne (septembre 1974), la Chambre basse du Parlement adopte, le 23 avril 1975, un amendement constitutionnel portant abolition de la monarchie au Sikkim et son rattachement à l'Inde.

Défi

L'agitation politique, partie de l'État du Bihar et conduite par un vieux disciple du mahatma Gandhi, Narayan, leader du Mouvement Sarvodaya (Mouvement du peuple), prend un caractère de défi contre le Premier ministre Indira Gandhi ; l'opposition lui reproche son autoritarisme grandissant. Lors de la 6e élection présidentielle (17 août 1974), elle impose à la tête de l'Union un de ses disciples les plus fidèles, Fakhruddin Ali Ahmed, du Parti du congrès.

Après l'assassinat, le 2 janvier 1975, à Samastpur (Bihar), de Lalit Narain Mishra, ministre des Chemins de fer, impliqué dans une affaire de corruption, I. Gandhi déclare qu'il s'agit de la « répétition » d'un attentat dirigé contre elle.

Le 6 mars 1975, un demi-million de manifestants défilent à New Delhi, à l'appel de J. Narayan, pour protester contre la politique du gouvernement et la corruption du pouvoir. Trois mois plus tard, cette accusation vise directement le Premier ministre.

Indonésie

Djakarta. 127 641 700. 84. 2,2 %.
Économie. PNB (72) 124. Production : G (72) 154 + A (72) 127. Énerg. (*72) : 133. C.E. (72) : 10 %.
Transports. (*72) : 3 302 M pass./km, 1 042 M t/km. (*72) : 277 200 + 157 700.  : 669 000 tjb. (72) : 540 M pass./km.
Information. (70) : *13 796 000. (71) : *95 000. (72) : 240 000.
Santé. (71) : 4 561.
Éducation. (70). Prim. : 13 395 000. Sec. et techn. : 1 930 630. Sup. : 236 892.
Institutions. République indépendante proclamée le 17 août 1945 sous le nom d'État unitaire de la république d'Indonésie. Constitution de 1945. Président de la République et président du Conseil : général Suharto, réélu le 22 mars 1973.

Iran

Téhéran. 31 300 000. 19. 3 %.
Économie. PNB (72) 556. Production (72) : G 264 + A 150 + I 356. Énerg. (*72) : 954. C.E. (72) : 17 %.
Transports. (*72) : 1 955 M pass./km, 3 693 M t/km. (*72) : 393 900 + 87 600.  : 192 000 tjb. (72) : 461 M pass./km.
Information. (72) : 39 quotidiens ; tirage global : 750 000. (72) : *7 000 000. (72) : *1 000 000. (72) : 282 000 fauteuils ; fréquentation : 28,2 M. (72) : 447 000.
Santé. (71) : 9 470.
Éducation. (70). Prim. : 3 002 858. Sec. et techn. : 1 056 787. Sup. : 74 708.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1906. Souverain : Mohammed Reza Pahlevi, depuis l'abdication de son père en 1941. Premier ministre : Amir Abbas Hoveyda.

Le chah joue l'équilibre et le développement

Le chah poursuit et développe l'application d'une stratégie politique qui consiste à consolider l'influence de l'Iran dans le golfe, à diversifier, en les équilibrant, les relations de Téhéran avec les grandes puissances, à accélérer le rythme de développement grâce à l'accroissement des revenus pétroliers, à éliminer toute velléité d'opposition dans l'empire des Pahlavi.

Kurdes

L'accord qu'il conclut avec le vice-président iraqien le 6 mars 1975 à Alger, accord qui devait sceller la réconciliation entre les deux pays, lui permet précisément d'atteindre plusieurs de ses objectifs.