La désignation d'un ambassadeur à Washington, début juillet, diverses déclarations de dirigeants syriens affirmant qu'ils seraient prêts, sous certaines conditions, à conclure une paix définitive avec Israël, la décision de reconduire pour six mois, à partir du 31 mai 1975, le mandat des forces de l'ONU dans le Golan, contribuent à améliorer singulièrement les liens entre la Syrie et les États-Unis. Washington accorde en novembre un prêt de 32,5 millions de dollars pour l'achat de produits alimentaires américains ; une aide économique de 25 millions de dollars est octroyée le 1er mars. Le 18 du même mois, le gouvernement de Damas donne son accord de principe à un consortium pétrolier américain pour que celui-ci se livre à des prospections off shore sur une superficie de 4 000 km2.

Aides soviétiques

Les relations entre la Syrie et les puissances communistes ne se relâchent pas pour autant. Le président Assad entreprend en septembre une tournée qui le conduit successivement en Roumanie, en Bulgarie, en URSS et en Corée du Nord. Le 3 octobre, il est de nouveau à Moscou, où il s'entretient avec le président Podgorny. Des délégations politiques, économiques et militaires venant d'URSS se succèdent à Damas. À l'issue d'un séjour à Moscou, du 24 au 26 avril, du ministre des Affaires étrangères Abdel Halim Khaddam, les dirigeants soviétiques s'engagent à renforcer le potentiel militaire de la Syrie et reconnaissent à celle-ci le droit d'avoir recours à tous les moyens pour libérer les territoires occupés. En échange, le président Assad insiste pour que l'URSS soit associée à « toutes les phases et dans tous les domaines relatifs aux négociations de paix ». Le chef de l'État syrien, comme Leonid Brejnev, insiste d'autre part pour que l'OLP soit admise à la conférence de Genève.

Les divergences à cet égard entre Damas, d'une part, Washington et Le Caire, de l'autre, demeurent entières. Malgré la visite de bonne volonté qu'entreprend le président Sadate à Damas les 17 et 18 mai, les dirigeants syriens demeurent méfiants à l'égard de leurs homologues égyptiens, qu'ils soupçonnent de vouloir conclure un accord séparé avec Israël. Le président Assad s'efforce dès lors d'étendre ses amitiés dans le monde arabe, d'autant plus qu'il redoute les conséquences de son conflit avec l'Iraq au sujet des eaux de l'Euphrate.

Le chef de l'État syrien rencontre le président libanais Frangié le 7 janvier, à Chtaura, situé à 40 km de Beyrouth. Un accord de coordination militaire est conclu. Parallèlement, les dirigeants syriens multiplient les démarches en faveur des Palestiniens quand ceux-ci se heurtent aux milices phalangistes du Liban. Damas souhaite conserver intacte la puissance de l'OLP, à laquelle le président Assad offre, le 8 mars, de s'associer à un commandement militaire conjoint syro-palestinien.

Le chef de l'État syrien entreprend une visite officielle en Jordanie du 10 au 13 juin, consacrant ainsi la réconciliation entre les deux pays, qui s'étaient affrontés en septembre 1970 lors de la guerre civile dans le royaume Hachémite (Journal de l'année 1970-71).

Thaïlande

Bangkok. 39 790 000. 77. 3,1 %.
Économie. PNB (72) 210. Production : G (72) 190 + A (72) 122. Énerg. (*72) : 305. C.E. (72) : 14 %.
Transports. (*72) : 66 M pass./km, 7 M t/km. (71) : *253 000 + *191 300.  : 182 000 tjb. (72) : 1 065 M pass./km.
Information. (71) : 38 quotidiens.  : (72) *3 000 000. (71) : *241 000. (70) : 422 200 fauteuils. (72) : 235 000.
Santé. (70) : 4 313.
Éducation. (69). Prim. : 5 382 394. Sec. et techn. : 542 248. Sup. : 55 315.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution du 7 octobre 1974. Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à son père Ananda Mahidol, décédé. Premier ministre : prince Kukrit Pramot.

Nouvelle orientation après la chute de Saigon

Le domino thaïlandais tombe en douceur à la suite des bouleversements d'Indochine. Les fluctuations politiques, les infiltrations communistes, la dégradation sociale et économique accélèrent le virage.

Confusion

Un an après la chute des maréchaux, en octobre 1973 (Journal de l'année 1973-74), qui marque le retour à la démocratie, la population prend conscience de sa liberté, de ses droits et de sa force. La contestation étudiante, les grèves ouvrières, les paysans en colère dénoncent la bureaucratie omnipotente, dominée par l'armée et les intérêts étrangers. À la suite des journées d'émeute, du 4 au 6 juillet 1974 (plus de 30 morts), l'état d'urgence est décrété à Bangkok. Les manifestations paysannes contraignent les députés à adopter une timide réforme agraire (17 janvier 1975).