Le problème des transports en commun est en large partie la conséquence du déséquilibre croissant entre la localisation des logements et la création des emplois. Le VIe Plan, au sujet des transports parisiens, a boudé les banlieues Nord et Est, où l'on continue à construire beaucoup, et loin.

Les données tiennent en quelques chiffres. 80 % des Parisiens ont leur emploi à Paris. Mais 30 % seulement des salariés de la proche banlieue travaillent dans leur localité de résidence, et 10 % parmi ceux qui habitent en grande banlieue : ce sont précisément ceux-là qui ont les trajets les plus longs.

Chaque jour la RATP (métro et bus) assure 8 000 000 de déplacements, les automobiles privées 5 500 000, les taxis 500 000. Nul doute que les pouvoirs publics aient pris ces difficultés au sérieux au cours des derniers mois. Le 25 mai 1971, M. Doublet, préfet de la région parisienne, publie un livre blanc sur les transports.

Priorité est accordée aux 800 000 salariés qui viennent chaque jour de la moyenne et de la grande banlieue (en moyenne une heure de trajet). Maurice Doublet admet que c'est le développement urbain qu'il faut d'abord orienter. Mais comment ?

Fin mai, le gouvernement fait adopter, non sans grogne, la création d'une taxe sur les entreprises de la région, dont le montant sera affecté à la RATP et à la SNCF. En 1971, ce sont 300 millions de francs qui sont consacrés à l'amélioration des transports existants. En attendant, c'est à l'infrastructure routière (boulevard périphérique, sorties autoroutières) que va l'essentiel des crédits.

Mais, au printemps 1972, un certain nombre de décisions importantes pour l'avenir ont été prises : lancement de l'Aérotrain sur le parcours très critiqué de Pontoise à la Défense ; liaison du réseau SNCF et du RER ; renforcement du réseau SNCF dans certaines zones (au nord, notamment). Suffiront-elles ?

Centre

Faite de pièces et de morceaux, pourrait-on dire, la région du Centre (Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher et Loiret) n'a guère d'unité économique et, partant, l'évolution de son marché de l'emploi est hétérogène. Certains départements (l'Eure-et-Loir et le Loiret) vivent comme par symbiose avec la capitale dont ils sont tout proches et bénéficient au premier chef de l'effet d'entraînement des activités économiques de la capitale. D'autres (l'Indre-et-Loire, le Cher), plus éloignés de Paris, ont en revanche un développement moins rapide et moins brillant.

Dans la région du Centre, la situation de l'emploi, caractérisée par une inadaptation qualitative importante de la demande et de l'offre, s'est légèrement améliorée à la fin de 1971 et au cours du premier semestre 1972. À la veille de l'été, les disponibilités en main-d'œuvre étaient relativement élevées alors que certaines entreprises ne trouvaient pas le personnel qualifié dont elles avaient besoin. Dans ces conditions, les effectifs ne s'accroissaient que lentement, d'autant que dans certains cas des gains de productivité étaient obtenus simplement par une meilleure utilisation des capacités de fabrication.

L'ouverture, en avril 1972, de trois bureaux départementaux de l'Agence nationale de l'emploi (dans le Loir-et-Cher, le Loiret et l'Indre-et-Loire) va vraisemblablement accroître à court terme le nombre de demandes d'emploi. Certaines personnes momentanément sans emploi (mères de famille, jeunes à la veille du départ au service militaire) vont être ainsi encouragées à se présenter dans les bureaux de la main-d'œuvre. Trois autres bureaux de l'Agence nationale de l'emploi seront ouverts en 1973 dans les départements suivants : Cher, Indre et Eure-et-Loir.

Le nombre d'emplois, qui avait augmenté d'un tiers entre mars 1970 et mars 1971 (respectivement 6 400 et 9 333 demandes), a encore progressé jusqu'au printemps de 1972, mais à un rythme trois fois moins rapide.

Comme dans les autres régions, les demandes d'emploi des travailleurs de moins de 25 ans ont diminué. De 25,40 % en mars 1971, elles sont passées à 24,70 % douze mois plus tard.

Chômeurs secourus

Contrairement à la tendance notée dans presque toutes les autres régions, les travailleurs de 25 à 49 ans recherchaient, en moins grand nombre qu'en mars 1971, un autre employeur ; la différence est faible il est vrai : 35,80 % en mars 1971 et 35 % un an plus tard. Enfin, les demandes de salariés de plus de 50 ans sans travail avaient aussi tendance à progresser (38,80 % et 40,20 % respectivement en mars 1971 et mars 1972).