Près de la moitié (49,90 %) des demandes concernaient des métiers ou des emplois industriels ; 45,30 % des emplois du commerce et des services. Le reste — près de 5 %, ce qui est un pourcentage élevé — émanait d'ouvriers agricoles ou de bûcherons.

Les difficultés particulières du marché de l'emploi dans la région du Centre sont reflétées par le nombre de chômeurs bénéficiant d'une aide publique. En effet, si l'on met à part des régions comme Rhône-Alpes, Provence-Côte d'Azur, Nord, le Centre est l'une de celles qui connaissent le plus de chômeurs secourus (4 200 en mars 1972). De surcroît, cette région est, avec le Languedoc-Roussillon et la Corse, l'une de celles où le plus grand nombre de demandeurs d'emploi mettent plus d'un mois à retrouver du travail (78 % d'entre eux sont dans ce cas).

Si, au printemps de 1972, le nombre d'emplois offerts était en légère augmentation (3 155 en mars 1971, 3 630 un an plus tard), il était sans changement par rapport à son niveau de mars 1969. Près de quatre propositions d'emploi sur cinq (79,70 %) étaient relatives à des métiers industriels et 17,6 % — le plus faible pourcentage parmi toutes les régions — concernaient des emplois du commerce et des services. Ce dernier taux est à rapprocher de celui de la moyenne nationale — 29,50 % — ; il souligne bien l'effort à faire pour que certains départements du Centre puissent offrir à leurs habitants un nombre accru d'emplois tertiaires auxquels pourrait répondre plus particulièrement la main-d'œuvre féminine.

Évaluation

Dans cette région aussi les entreprises qui y sont installées ou d'autres qui s'y établissent créent plusieurs milliers d'emplois nouveaux chaque année. Il est difficile cependant, sauf lors des recensements nationaux, de les comptabiliser exactement.

Georges Chatain, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et collaborateur de la mission régionale, a, dans la revue Regards sur l'économie de la région du Centre (1972 — 1er trimestre 1972), essayé d'évaluer le nombre de nouveaux emplois créés entre 1970 et 1972 pour la région du Centre. Il a dépouillé les déclarations des employeurs auprès de l'URSSAF (Union régionale de la sécurité sociale et des allocations familiales). Ces déclarations ne couvrent pas toutes les entreprises (en sont exclues celles de moins de 10 salariés, les coopératives, les administrations de l'État, etc.). La moitié environ des emplois industriels et tertiaires apparaissent dans cette comptabilité, et l'évolution est représentative de la tendance générale.

Coup de frein

En deux ans — de février 1970 à février 1972 —, le nombre d'emplois créés a augmenté de 18 700, soit de 6,08 %. Deux départements, l'Eure-et-Loir et le Loiret (7,77 %), ont obtenu des résultats supérieurs à cette moyenne.

– L'Eure-et-Loir présente un cas spécial. Son développement au cours de ces dernières années a été particulièrement explosif. Cette expansion à la japonaise — due en grande partie au voisinage de la région parisienne — a été brusquement freinée au printemps de 1971, les effectifs diminuant dans les industries de consommation (les industries radio-électriques sont particulièrement importantes dans le département). En revanche, à l'inverse des autres départements de la région, le bâtiment et les travaux publics ont augmenté leurs effectifs.

– Loiret : la croissance économique est notable et équilibrée ; l'industrie a contribué pour plus des quatre cinquièmes à l'augmentation du nombre des emplois (surtout dans les industries de consommation) ; en revanche, les effectifs des industries de base ou intermédiaires et ceux du secteur du bâtiment et des travaux publics sont restés à peu près stables.

– Cher : l'augmentation du nombre des emplois a été de l'ordre de 4,25 % de février 1970 à février 1972. Les effectifs dans le bâtiment et les travaux publics ont été stables. Dans l'industrie (celle de base ou des biens intermédiaires), ils ont augmenté modérément ; la croissance a été plus forte dans le secteur tertiaire.