De l'équipement des forêts domaniales aux adductions d'eau, en passant par l'assainissement, le remembrement, l'électrification, le programme de petits campings ruraux, l'aménagement des lacs, l'achèvement de la Maison des arts et traditions populaires à Château-Chinon, la réglementation de la chasse et de la pêche, le projet intéresse directement 80 communes et des dizaines de milliers de touristes.

Parallèlement, une vaste campagne est engagée pour la défense de l'environnement. Plusieurs conseils municipaux et des associations de protection de la nature ont entrepris une campagne pour la protection des essences et celle des espèces animales.

Le déversement de produits toxiques dans les rivières a eu un retentissement profond (notamment la pollution de la Saône sur des dizaines de kilomètres par du cyanure de potassium, menaçant l'alimentation en eau de Dijon).

Enfin, à Dijon, plusieurs associations ou partis politiques ont constitué un comité pour l'amélioration des transports urbains, allant jusqu'à demander leur gratuité et l'interdiction de la circulation des voitures particulières dans le centre de l'agglomération.

Franche-Comté

En Franche-Comté, le malaise persiste sur le marché de l'emploi. Les départements les plus touchés par le chômage sont : le Jura, la Haute-Saône, le Territoire de Belfort. Seul le Doubs semble épargné.

Depuis le début de 1969 jusqu'au mois de septembre 1971, les offres d'emploi étaient supérieures aux demandes. Dès le mois d'octobre 1971, les demandes non satisfaites font un bond en avant, accusant ainsi la nette détérioration du marché.

Comme dans le reste de la France, les catégories socioprofessionnelles les plus atteintes sont les ouvriers non qualifiés et les jeunes de moins de vingt-cinq ans. Les femmes, surtout employées dans l'horlogerie (Morteau, Besançon), subissent également les effets de la crise relative de cette spécialité.

Attachement local

À une époque où la mobilité de la main-d'œuvre se révèle indispensable, le placement des candidats au travail prend une singulière importance. Or, le Franc-Comtois répugne à abandonner sa province, voire à quitter Besançon pour Montbéliard où Peugeot doit faire appel à la main-d'œuvre étrangère (450 Yougoslaves ont ainsi été importés).

Néanmoins, depuis le début de 1972, dans le Doubs tout au moins, la situation s'est relativement stabilisée. Le nombre des demandes d'emploi non satisfaites (corrigées des variations saisonnières), qui était de 3 404 en Franche-Comté à la fin décembre 1971, est de 3 385 fin février 1972, tandis que remonte celui des offres d'emploi.

La Haute-Saône, l'un des déserts français, est le département le plus touché par le chômage. La désertion de la campagne, la faible industrialisation des villes expliquent un phénomène lié à une politique de bas salaires.

Le nœud du problème

Cinquante pour cent des demandes d'emploi non satisfaites proviennent du secteur tertiaire, tandis que 80 % des offres non satisfaites ont pour origine le secteur secondaire. Ce déséquilibre est le nœud du problème. Pour tenter de le dénouer, des efforts considérables ont été réalisés sur le plan de la formation professionnelle, afin de mieux adapter l'offre à la demande.

Une collaboration fructueuse s'est instaurée entre l'Agence nationale de l'emploi et les services de l'Éducation nationale ; elle doit permettre d'informer et d'orienter les jeunes en direction des meilleurs débouchés. Les réticences pour certains métiers (bâtiment, industrie métallurgique) ne facilitent guère le rétablissement de l'équilibre. Enfin, la formation professionnelle continue, poursuivie avec le concours des entreprises de plus de 10 salariés, dégagera pour 1972 en Franche-Comté une somme totale de 30 millions. On estime à 5 000 le nombre de personnes qui pourront suivre simultanément des cycles de formation continue.

Pour pallier les inconvénients de la situation, les plus grandes entreprises franc-comtoises font appel à la main-d'œuvre étrangère. Peugeot en particulier a consenti, dans le domaine du logement, des efforts considérables, aidé par les pouvoirs publics et les associations privées.

En vase clos

Des foyers d'accueil confortables ont été construits à Sochaux, à Valentigney, à Audincourt, à Montbéliard, à Besançon ; ils facilitent l'intégration progressive des travailleurs étrangers. Mais un profond clivage subsiste entre la population locale et la main-d'œuvre étrangère, qui a tendance à vivre en communauté. À Montbéliard, par exemple, il existe de véritables colonies de Yougoslaves qui vivent en vase clos.