Dictionnaire de l'économie 2000Éd. 2000
C

Cournot (Antoine Augustin)

Mathématicien, probabiliste et philosophe français (1801-1877).

Il s'intéressa à l'économie dans son œuvre principale, les Recherches sur les principes mathématiques de la théorie des richesses, publiée en 1838. Ce livre était le premier à utiliser les mathématiques pour traduire l'ensemble des idées qu'il s'agissait d'exposer. Mais il n'a exercé aucune influence avant que les marginalistes, une génération plus tard, y découvrent les fondements de l'analyse microéconomique.

On parle aujourd'hui de « duopole de Cournot » pour honorer son premier analyste et, plus généralement, d'« équilibre de Cournot » : il s'agit d'une situation dans laquelle chaque entreprise adopte la stratégie qui lui permettra de maximiser son profit, en sachant que toutes les autres se comporteront de la même façon

F. E.

➙ Duopole, équilibre, marginalisme, microéconomie, jeux

Cours

Valeur à un instant donné d'un bien vendu sur un marché.

Les cours évoluent en permanence, en fonction des ordres d'achat et de vente. Le terme s'applique aux matières premières (sucre, viande de porc ou pétrole), aux titres (cours de Bourse) ou aux monnaies (cours des changes).

Les cours des actions d'une société cotée en Bourse dépendent, bien sûr, de la qualité de la firme concernée, de ses performances ou contre-performances, mais aussi de l'environnement dans lequel elle évolue. Le climat économique et politique a de ce fait une grande importance. Les yeux des analystes financiers sont rivés sur plusieurs indicateurs comme l'inflation, le chômage, le taux de croissance et l'évolution des taux d'intérêt ; leur tâche est d'anticiper en permanence.

La recherche d'une prévision scientifique

Le cours de l'action est donc un pari sur l'avenir. Les réactions sont parfois choquantes. Lorsqu'une entreprise annonce un programme de suppressions d'emplois, les marchés accueillent favorablement la nouvelle et on assiste à une hausse des cours. En effet, les investisseurs anticipent les économies que procureront ces réductions d'effectifs. Parfois, lorsqu'une société annonce des bénéfices très élevés, les cours ne bougent pas. Cette nouvelle était anticipée depuis plusieurs semaines par les analystes. « C'est dans les cours », entend-on alors chez les opérateurs des marchés. L'évolution de la Bourse déroute. Au début des années 1990, alors que l'économie américaine était en pleine récession, Wall Street bondissait de record en record. Les courtiers vivaient dans le futur : avec deux ans d'avance, ils jouaient la reprise. Les indices boursiers sont la synthèse de l'évolution des cours des principales valeurs. Certains analystes, dits chartistes, cherchent à donner un caractère scientifique à ces évolutions en étudiant leurs représentations graphiques (en anglais charts), censées révéler des régularités statistiques

D. G.

➙ Bourse

Courtier

Intermédiaire qui achète et vend des titres pour le compte de clients.

Trois types d'acteurs interviennent sur les marchés : les traders (courtiers), les analystes et les employés du back-office. Les premiers passent leur journée à acheter et à vendre pour leurs clients : le regard en permanence fixé sur les écrans de cotation et sans cesse au téléphone, ils sont à l'affût de la moindre rumeur et se fondent sur les conseils donnés par les analystes financiers. Ces derniers étudient les entreprises cotées, rencontrent les dirigeants, épluchent la presse et se font un jugement sur telle ou telle valeur. Enfin, informatisation oblige, un nouveau métier s'est développé, celui du back-office. Tout un personnel qualifié et hautement diplômé intervient en soutien logistique pour régulariser les transactions.

Dans le palmarès mondial des firmes de courtage, la palme revient aux Américains, suivis par les Japonais. Avec le développement d'Internet, une véritable industrie du courtage boursier en ligne est en train de naître en Europe, suivant ainsi le modèle américain où la Bourse sur le Web a pris un essor considérable

D. G.

➙ Bourse

Coût

Dépense qu'il faut engager pour rémunérer les facteurs (travail, capital, matières premières...) nécessaires à une production.

Plus le niveau de la production augmente et plus le coût associé augmente. Mais cette relation n'est pas proportionnelle, ce qui justifie les trois définitions suivantes :

• le coût moyen représente le coût total rapporté au volume de la production, ce que les commerçants appellent plutôt prix de revient ;

• le coût marginal représente l'accroissement du coût quand la production augmente, à la limite d'une seule unité. Il permet de savoir s'il convient ou non d'augmenter la quantité produite. Si, par exemple, le coût d'une chemise supplémentaire est égal à 140 F alors que cette chemise est vendue 130 F, il est clair qu'il ne faut pas augmenter la production. On montre ainsi que, quand une entreprise maximise son profit, elle égalise en général le coût marginal au prix de vente de son produit, car elle fait un profit sur toutes les unités précédentes, dont le prix était supérieur au coût marginal (en d'autres termes, l'augmentation de sa production lui a permis d'abaisser ses coûts unitaires) ;

• le coût fixe représente la partie du coût qui ne dépend pas du niveau de la production. Ainsi, une entreprise, quelle que soit sa production, doit payer la location de ses bureaux, de ses usines, de son personnel de gardiennage, etc., l'ensemble constituant ses coûts fixes. Par analogie, un abonné au téléphone qualifiera sa dépense d'abonnement de coût fixe ; les autres dépenses, qui varient avec le nombre de communications, sont des coûts variables

F. E.

➙ Capital, emploi, prix, production

Crédit

Opération financière par laquelle un agent prête une somme d'argent à un autre. Somme d'argent ainsi prêtée.

Octroyer un crédit signifie prêter une somme d'argent. Le prêteur est le créancier, l'emprunteur est le débiteur. Lorsque le prêteur est un établissement financier, on parle de crédit bancaire. Lorsqu'un fournisseur accorde un délai de paiement à une entreprise cliente, on parle de crédit interentreprises ou de crédit commercial.