Dans le domaine des avions de transport, le Mercure mis en service sur le réseau d'Air Inter a donné satisfaction, mais la série est restée limitée à 10 exemplaires. Les bureaux d'études ont commencé à travailler sur un Super-Mercure, doté du nouveau moteur civil de 10 tonnes de poussée CFM-56, développé conjointement par la SNECMA et General Electric, et qui tourne au banc à Cincinnati et à Villaroche. Le lancement effectif du Super-Mercure reste cependant à décider. D'autant plus que l'Aérospatiale étudie un projet concurrent (AS-200) et que J. Chirac a confirmé au Bourget le désir du gouvernement français de promouvoir un projet européen.

L'Airbus A-300 B2 a commencé sa carrière chez Air France, puis chez Air Siam en donnant entière satisfaction. La commercialisation de l'appareil (25 avions vendus ferme, plus une vingtaine d'options) se poursuit toutefois difficilement, la pression américaine étant particulièrement vive pour garder l'actuel quasi-monopole de fait. Airbus Industrie a décidé, dès l'attribution (obtenue en mars) du certificat de navigabilité à la version B-4, capable de franchir 5 000 kilomètres, de mettre désormais l'accent sur la possibilité qu'a l'Airbus de desservir de nombreuses étapes des réseaux long-courriers et de succéder ainsi aux quelque 1 300 B-707 ou DC-8 en service.

Iberia a refusé, pour des raisons économiques, de prendre livraison de ses appareils, mais ce refus a été compensé par une commande équivalente de Korean Air Lines. Plusieurs compagnies importantes (Lufthansa, Indian Airlines) ont confirmé leurs commandes ; d'autres (Swissair, South African Airways) ont commencé à s'intéresser à l'Airbus, proposé aussi en version cargo ou en version mixte.

Concorde, enfin, dont six exemplaires sont aux essais, a commencé en mai une campagne de vols d'endurance qui devrait conduire à la certification vers la fin de l'été 1975. Les autorités américaines ont fini par adopter une position assez favorable à la mise en œuvre de l'avion supersonique entre Londres ou Paris et New York ou Washington. En attendant, Air France et les British Airways ont décidé de mettre l'avion en service dès janvier 1976 sur Paris-Rio de Janeiro et Londres-Bahrein.

Électricité-électronique

Construction électrique : bonne résistance

Mieux que les autres professions, les industries de la construction électrique et électronique ont résisté aux conséquences du plan de refroidissement de l'économie française. Ce n'est qu'à la veille de l'automne de 1974 qu'elles les ont ressenties. Tous les secteurs ont été plus ou moins atteints, hormis le gros matériel électrique (bien pourvu en commandes de centrales électronucléaires) et l'électronique professionnelle. Cependant, pour l'ensemble de cette profession, on ne pouvait parler de recul, mais d'expansion sensiblement moins rapide.

Expansion

Le chiffre d'affaires de la profession s'est élevé en 1974 à 52 milliards de francs, en augmentation de 25 % par rapport à 1973 ; la production en volume s'est accrue de 11 % (la tendance d'expansion à long terme de la profession est de l'ordre de 10 %).

La hausse moyenne des prix (13 %) des produits de cette branche a été légèrement inférieure à celle de la moyenne des prix industriels. En dépit de la tendance sensible à la baisse sur les cours du cuivre (matière première dont les industries électriques et électroniques sont les principales consommatrices), ceux-là ont augmenté d'environ 26 % en 1974. Toutefois, la baisse régulière du prix de ce métal se poursuit durant les premiers mois de 1975.

Les effectifs (450 000 travailleurs) ont diminué de 0,50 % en un an, par le jeu des départs volontaires ou de mise à la retraite. Au début de 1975, deux entreprises sur trois ont suspendu l'embauche ; les horaires de travail hebdomadaires ont été réduits de trois quarts d'heure. À ce moment, 12 % du personnel ont des horaires inférieurs à quarante heures par semaine.

Les bons résultats obtenus sur les marchés extérieurs ont permis aux industries électriques et électroniques de compenser en partie la diminution de la demande intérieure. Les exportations (16 milliards de francs) ont progressé de 37,5 %. Elles représentaient 30 % du chiffre d'affaires. Dans le total des ventes à l'étranger et par rapport à 1973, la part des pays du Marché commun et celle des États-Unis ont diminué légèrement ; celle des autres pays industrialisés (et aussi des pays de l'Est et de l'Afrique du Nord) a progressé. Le record (73 %) revient aux pays exportateurs de pétrole (Algérie et Libye surtout).