Cette amélioration ne résout pas pour autant la grave crise économique. À son arrivée au pouvoir en mars 1980 (Journal de l'année 1979-80), le général Tinsulanond s'était donné six mois pour redresser l'économie nationale. Ce délai est passé sans amélioration notable.

Le déficit de la balance commerciale demeure important, l'inflation (18 % en 1980) subsiste, mettant en péril les secteurs les plus dynamiques de l'économie (riz, sucre), accentuant les disparités entre les villes et certaines provinces du Nord et du Nord-Est. Ces difficultés entraînent en mars 1981 l'éclatement de la coalition gouvernementale et la démission de neuf ministres. Pourtant, le général Tinsulanond parvient à constituer une nouvelle équipe gouvernementale, préservant ainsi son poste de Premier ministre.

Putsch

Quelques semaines plus tard, nouvelle alerte pour le régime. Un groupe de colonels, membres du mouvement nationaliste des Jeunes Turcs, déclenche, le 1er avril, un putsch avec l'appui du général Sant Chitpatima, chef d'état-major adjoint de l'armée de terre, qui brigue la succession du général Prem Tinsulanond à la tête de l'armée.

Les Jeunes Turcs suspendent la Constitution, dissolvent le Parlement et constituent un comité révolutionnaire chargé de promouvoir des réformes économiques et sociales et de lutter contre la corruption. Mais leur coup d'État, le quatrième en huit ans que connaît la Thaïlande, n'obtient pas l'appui du roi Bhumibol.

Réfugié à Korat dans le nord-est du pays avec sa famille, son Premier ministre et une partie du gouvernement, le souverain condamne formellement par son attitude l'action des Jeunes Turcs. Fort du soutien royal, le général Prem Tinsulanond obtient le ralliement des principaux chefs de régions militaires, des commandants de la marine et de l'aviation et de la majorité des responsables civils du pays.

Vainqueurs à Bangkok, les colonels révoltés sont isolés du pays, resté fidèle au roi. Devant les opérations de reconquête menées à Bangkok, par l'armée gouvernementale, les troupes des colonels cèdent sans combat et rentrent dans leurs casernes. Le mouvement n'a duré que 56 heures ; il s'achève dans la confusion, la fuite de ses chefs et l'arrestation de 500 militaires. La plupart d'entre eux seront libérés et amnistiés, cinq semaines plus tard. Le général Chitpatima, qui s'était réfugié en Birmanie, regagne Bangkok, le 22 juin 1981.

Turquie

Ankara. 44 420 000. 57. *2,7 %.
Économie. PIB (76) : 999. Productions (76) : A 27 + I 26 + S 47. Énerg. (76) : 743. CE (76) : 5 %.
Transports. (*77) : 5 087 M pass./km, 6 353 Mt/km. (76) : 471 500 + 230 800.  : 1 359 000 tjb. (77) : 1 146 M pass./km.
Information. (70) : 437 quotidiens. (76) : 4 228 000. (76) : *1 769 000. (70) : 1 164 800 fauteuils ; fréquentation : 246,7 M. (76) : 1 131 000.
Santé. (76) : 23 388.
Éducation. Prim. (74) : 5 377 708. Sec. et techn. (73) : 1 516 880. Sup. (75) : 322 965.
Armée.  : 567 000.
Institutions. République proclamée le 20 avril 1924. Constitution provisoire promulguée le 27 octobre 1980. Président de la République : général Kenan Evren, chef du Conseil national de sécurité après le coup d'État militaire du 12 septembre 1980. Premier ministre : amiral Bülent Ulusu (21 septembre 1980).

L'armée au pouvoir tente d'enrayer la vague de violence

Dans la nuit du 11 au 12 septembre 1980, les chars de la 28e brigade de l'armée turque, basée à Mamak, font mouvement vers Ankara. Au même moment, tous les commandements de régions donnent l'ordre à leurs forces d'occuper les points névralgiques du pays. L'opération a été préparée de longue date par l'état-major. En quelques heures, et sans effusion de sang, les militaires sont maîtres du pouvoir.

Le président du Conseil, Suleyman Demirel, le chef du principal parti d'opposition, Bülent Ecevit, et d'autres leaders politiques sont mis en résidence surveillée. Le Parlement est dissous, les syndicats, sauf le plus modéré, interdits, comme les partis politiques. L'état de siège est étendu à l'ensemble du pays. Le général Kenan Evren, chef d'état-major, désormais président du nouveau Conseil national de sécurité, lance un appel à la nation : « Les forces armées, dit-il, ont pris le contrôle du pays pour sauvegarder son intégrité territoriale et son unité nationale. »