La poursuite du programme d'implantation de colonies juives (17 400 colons en Cisjordanie) en Judée et en Samarie se poursuit avec l'aide des militants du Goush Emounim, dont le gouvernement ne peut pas (ou ne veut pas) limiter les débordements. Pourtant, celui-ci réussit, le 22 décembre, à faire ajourner le projet d'annexion du Golan proposé par l'extrême droite.

À l'extérieur, l'isolement diplomatique d'Israël est toujours sensible. La nouvelle administration Reagan, tout en proclamant son soutien à l'État hébreu, ne semble guère pressée de répondre aux demandes de Menahem Begin. Les États-Unis craignent peut-être de donner l'impression de vouloir favoriser celui-ci aux dépens de son concurrent, Shimon Pérès, sur lequel Washington fonde de plus grands espoirs, notamment pour la poursuite du processus de paix arabo-israélien.

Japon

Tokyo. 114 900 000. 308. 0,9 %.
Économie. La croissance s'est poursuivie à un bon rythme (+ 8 % pour la production industrielle), avec une inflation encore relativement modérée (voisine de 5 %), tendant toutefois à s'accélérer. Le chômage reste réduit (2 % de la population active seulement). Cependant, la détérioration de la balance commerciale s'est poursuivie et même sérieusement aggravée, puisque le solde déficitaire approche 8 milliards de dollars. C'est une situation nouvelle. Malgré l'agressivité des exportateurs japonais (plus de 5 millions de voitures vendues à l'étranger), le coût des matières premières importées pèse de plus en plus. Le Japon produit à peine 20 % de l'énergie qu'il consomme. Il ne produit pas de fer et peu de houille, alors qu'il fournit plus de 110 Mt d'acier. Cette situation n'est pas seulement inquiétante pour le pays, elle l'est peut-être davantage pour les autres pays industriels, le rééquilibre des échanges étant probablement l'un des objectifs majeurs du Japon. Comme il ne s'agit pas de réduire les importations (ce qui risquerait de freiner la croissance), il faut encore développer les exportations.
Transports. (*77) : 311 859 M pass./km, 41 317 Mt/km. (*77) : 19 826 000 + 11 553 000.  : 39 182 000 tjb. (77) : 16 510 M pass./km.
Information. (74) : 180 quotidiens ; tirage global : 57 820 000. (76) : *59 650 000. (75) : *26 545 000. (74) : 1 107 000 fauteuils ; fréquentation : 185,7 M. (77) : 48 646 000.
Santé. (76) : 133 416. Mté inf. (77) : 8,9.
Éducation. (77). Prim. : 10 819 656. Sec. et techn. (76) : 9 249 649. Sup. : 2 534 841.
Armée.  : 241 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1947. Souverain : Hiro-Hito ; succède à son père Yoshi-Hito en 1926. Premier ministre : Zenko Suzuki (17 juillet 1980).

Le dynamisme économique provoque des réactions occidentales

Dans un univers assombri par la récession, l'inflation, l'instabilité monétaire et le chômage, le tableau de bord de l'économie japonaise en 1980 paraît limpide : 4,8 % de taux de croissance (8,3 % pour l'industrie), moins de 6 % d'inflation, solidité du yen, plein-emploi. Les chantiers navals nippons monopolisent 80 % des commandes mondiales. Et le Japon détrône les États-Unis comme premier constructeur mondial de voitures, avec une production de plus de 11 millions d'unités.

De telles performances ont pu être obtenues grâce à une véritable invasion des marchés étrangers par les produits japonais : appareils photographiques, horlogerie, radios et télévisions, constructions automobile et navale, etc. En un an, les exportations de machines-outils vers la CEE augmentent de 80 %. Et le déficit commercial franco-japonais dépasse 5 milliards de F entre janvier et octobre 1980.

Cette brutale offensive économique tous azimuts provoque des tensions avec les partenaires occidentaux. Malgré la nomination d'un Monsieur Japon — François Missoffe — et la création d'une bilatérale franco-japonaise dirigée par Michel Poniatowski, plusieurs milliers de voitures made in Japan sont bloquées dans les ports français en 1980 et 1981. Valéry Giscard d'Estaing entend limiter à 3 % les immatriculations d'automobiles japonaises, rendues partiellement responsables de l'extension du chômage.

Alliance

Réunis le 17 février 1981, les ministres des Affaires étrangères des Dix expriment leur préoccupation face à l'invasion des produits nippons. Le Premier ministre Zenko Suzuki, qui a succédé le 17 juillet 1980 à Masayoshi Ito, devenu chef de la diplomatie, refuse le 9 mai 1981 à Ottawa, et lors de sa tournée européenne un mois plus tard, de réduire sensiblement les exportations en direction du Canada et de la CEE. Cependant, Tokyo accepte le 10 juin de limiter à 10 % la progression de ses ventes d'automobiles en Allemagne fédérale et de maintenir à leur niveau de 1980 ses exportations d'automobiles au Benelux.