Le général Zia, après ce camouflet, se montre moins décidé que jamais à mener une politique d'apaisement. Il promulgue, le 24 mars, une Constitution provisoire qui demeurera en vigueur tant que le pays restera placé sous le régime de la loi martiale. Le chef de l'État est désormais habilité à dissoudre les partis politiques dont les agissements seraient préjudiciables « à l'idéologie islamique, à l'intégrité, à la souveraineté et à la sécurité du pays ». Le président de la Cour suprême, qui avait confirmé en février 1979 la condamnation à mort de Zulfikar Ali Bhutto, refuse d'approuver ces nouvelles dispositions qui accentuent le pouvoir personnel de Zia ; il est révoqué sur-le-champ avec une dizaine d'autres juges.

Souplesse

L'affaire du détournement envenime les relations entre le Pakistan et l'Afghanistan, qui accuse Islamabad d'aider les résistants anticommunistes. Le général Zia reproche aux autorités de Kaboul d'avoir accueilli les pirates de l'air « comme des hôtes officiels » et d'avoir exploité le drame pour tenter d'obtenir une reconnaissance diplomatique.

Malgré ce contentieux, le général Zia fait preuve de prudence quand Ronald Reagan évoque la possibilité d'une aide américaine à la résistance afghane. Il « ne souhaite pas » que le Pakistan soit « impliqué » dans des livraisons d'armes aux maquis. La visite d'Agha Shahi, ministre des Affaires étrangères à Washington, en avril 1981, amorce toutefois une nette amélioration des relations avec les États-Unis, qui décident le 15 juin d'accorder au Pakistan une aide de trois milliards de dollars s'étalant sur six ans, et s'engagent à défendre son intégrité territoriale.

L'assistance américaine avait été suspendue en 1979 parce que les États-Unis soupçonnaient Islamabad de chercher à se doter de l'arme atomique, avec l'aide financière de pays musulmans producteurs de pétrole. L'administration Reagan fait preuve d'une attitude plus souple à l'égard d'un pays considéré comme un bastion de la stratégie occidentale. Mais rien n'indique qu'Islamabad ait renoncé à ses intentions en matière d'armements nucléaires.

La bonne entente entre Islamabad et les pays islamiques est illustrée par l'exportation du personnel militaire qualifié dans les riches pays du Golfe. Selon des informations publiées à Washington et à New Delhi, plusieurs milliers de soldats pakistanais servent notamment en Arabie Saoudite. Affaire à rattacher au phénomène plus général de l'installation de la diaspora pakistanaise dans les émirats du Golfe, en raison du chômage.

Philippines

Manille. 46 580 000. 155. *2,9 %.
Économie. PIB (77) : 459. Productions (77) : A 28 + I 34 + S 38. Énerg. (76) : 329. CE (77) : 15 %.
Transports. (*77) : 692 M pass./km, 49 Mt/km. (76) : 386 200 + 281 000.  : 1 265 000 tjb. (77) : 2 463 M pass./km.
Information. (75) : 15 quotidiens ; tirage global : *686 000. (76) : *1 875 000. (76) : *800 000. (75) : 569 800 fauteuils ; fréquentation : 318 M. (77) : 567 000.
Santé. (75) : 13 480. Mté inf. (74) : 58,9.
Éducation. (76). Prim. : 7 864 415. Sec. et techn. : 2 346 310. Sup. (75) : 764 725.
Armée.  : 112 800.
Institutions. République indépendante le 4 juillet 1946. Constitution du 17 janvier 1973, approuvée par référendum le 28 juillet 1973, amendée le 11 avril 1981, qui autorise le chef de l'État à rester « indéfiniment » en fonctions. Président de la République : Ferdinand Marcos, réélu le 16 juin 1981. Premier ministre : César Virata (22 juin 1981).

L'opposition gagne du terrain. Visite de Jean-Paul II

Le terrorisme urbain a fait son apparition. Depuis le 22 août 1980, une série d'attentats à la bombe se sont produits en plein centre de Manille. Tous ont été revendiqués par le Mouvement du 6 avril (dénomination qui rappelle les manifestations du 6 avril 1978).

L'opposition traditionnelle se radicalise. Regroupée le 29 août 1980 autour d'un pacte national pour la liberté, elle réclame « la fin immédiate de la dictature ». L'ancien sénateur Begnino Aquino, condamné à mort le 25 novembre 1977 et réfugié aux États-Unis, apparaît comme la cheville ouvrière de ce regroupement. De New York, il entreprend une vive campagne contre le président Marcos et demande la levée de la loi martiale en vigueur depuis le 23 septembre 1972.