En empêchant Tel-Aviv de sévir, les États-Unis espèrent rapprocher Damas du camp occidental, au détriment de Moscou, comme le souligne le message du président Reagan à Anouar el-Sadate, le 15 juin 1981. De son côté, Hafez el-Assad souhaite que Washington reconnaisse à la Syrie un rôle prééminent non seulement au Liban, mais aussi dans la recherche d'une solution globale au problème israélo-arabe.

Taiwan

T'ai-pei. 16 814 000. 467. *1,9 %.
Armée.  : 438 200.
Institutions. République nationaliste de Chang Kaï-chek (réfugié dans l'île de Taiwan [Formose] après la victoire communiste de 1949). Président de la République : Chiang Ching-Kuo, élu le 21 mars 1978 ; succède à Yen Chia-Kan. Premier ministre : Y. S. Sun. Les propos électoraux du candidat Ronald Reagan, qui envisageait d'établir entre les États-Unis et Taiwan des « relations officielles », n'ont pas été suivis d'effet après son élection, mais le président Chiang Ching-Kuo se félicite de l'arrivée à la Maison-Blanche d'un homme plus compréhensif pour son régime. La vente à T'ai-pei par les Pays-Bas de deux sous-marins, malgré les protestations de Pékin, témoigne elle aussi des meilleures dispositions de l'Occident à l'égard de la république nationaliste. Pour sa part, la France, représentée à T'ai-pei par les responsables de deux associations, culturelle et commerciale, sans statut diplomatique mais composées de fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères, marque son intérêt pour l'île en y ouvrant deux succursales bancaires.

Thaïlande

Bangkok. 46 140 000. 89. *2,8 %.
Économie. PIB (77) : 412. Productions (77) : A 28 + I 28 + S 44. Énerg. (76) : 308. CE (77) : 19 %.
Transports. (76) : 5 628 M pass./km, 2 505 Mt/km. (75) : 266 100 + 266 700.  : 335 000 tjb. (77) : 3 244 M pass./km.
Information. (75) : 56 quotidiens. (75) : *5 500 000. (76) : *761 000. (73) : 389 000 fauteuils ; fréquentation : 71 M. (77) : 367 000.
Santé. (75) : 5 000. Mté inf. (76) : 25,5.
Éducation. (76). Prim. : 6 810 747. Sec. et techn. : 1 259 082. Sup. (75) : 130 965.
Armée.  : 230 000.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Nouvelle Constitution adoptée le 18 décembre 1978 (treizième Constitution depuis 1932). Souverain : Bhumibol Adulyadej ; succède en 1946 à Ananda Mahidol, décédé. Premier ministre : général Prem Tinsulanond ; succède le 3 mars 1980 au général Kriangsak Chamanand, démissionnaire, auteur du coup d'État militaire du 20 octobre 1977 qui évince Thanin Kraivichien.

Entre le marteau et l'enclume

Entre l'enclume chinoise et le marteau vietnamien, la Thaïlande poursuit tant bien que mal une politique d'équilibre, s'efforçant de préserver ses frontières de la menace vietnamienne et de constituer un front uni défensif avec ses alliés de l'ASEAN : Indonésie, Malaysia, Philippines, Singapour.

Dans cette région du monde constamment menacée de déstabilisation, deux blocs se font face désormais : celui des pays d'Indochine — Cambodge, Laos, Viêt-nam —, soutenus par l'URSS, et celui des nations de l'ASEAN, prooccidental, appuyé également par la Chine.

Affrontements

De graves affrontements opposent, en juillet 1980 et en janvier 1981, l'armée thaïlandaise aux forces vietnamiennes qui pourchassent les Khmers rouges et tentent de résoudre à leur façon le problème des camps de réfugiés illégaux stationnés sur la frontière. La frontière lao-thaïlandaise elle aussi, est fermée durant deux mois.

Les Vietnamiens et leurs alliés cambodgiens et laotiens proposent, en juillet 1980, au gouvernement de Bangkok, la création d'une zone démilitarisée entre le Cambodge et la Thaïlande et l'ouverture de « négociations directes » entre Phnom Penh et Bangkok. La Thaïlande rejette ces offres, qu'elle considère comme une manœuvre pour l'obliger à reconnaître le régime provietnamien de Phnom Penh.

La fermeture des camps de réfugiés de la frontière, l'interruption, en décembre 1980 par la Croix-Rouge et l'Unicef, de plusieurs opérations d'aide humanitaire aux réfugiés (Journal de l'année 1979-80), une certaine normalisation de la situation au Cambodge soulagent les Thaïlandais qui, en janvier 1981, ne comptent plus qu'environ 250 000 réfugiés sur leur territoire.