Américains et Britanniques tentent, de concert, de briser la résistance de Smith, mais sans succès. En septembre 1976, H. Kissinger visite toutes les capitales d'Afrique australe, et le chef du gouvernement de Salisbury fait lever un timide espoir en affirmant qu'il accepte « sous réserve » le plan de règlement anglo-américain. Il est vrai que les Africains rejettent ce plan et que Smith lui-même le remet très vite en cause. Cependant, après la conférence de Genève, il semble que la proposition britannique de transfert du pouvoir aux Noirs, le 1er mars 1978, a été entérinée par tous.

Envoyé spécial du gouvernement de Londres, Ivor Richard est fort mal reçu à Salisbury en décembre, et, en janvier 1977, I. Smith rejette un nouveau plan britannique. En février, il refuse même toute négociation avec les nationalistes africains, et ses rencontres avec J. Vorster, au Cap, en février et en mars, contribuent moins à fléchir sa détermination qu'à la renforcer. Ni la visite du diplomate américain André Young en février, dans les pays de la « ligue de front », ni celle de David Owen en avril, dans ces mêmes pays et en Rhodésie, ni la décision prise par Carter, en avril également, de rétablir l'embargo sur le chrome n'amènent Smith à composition.

En mai, il rejette un nouveau plan anglo-américain prévoyant l'indépendance du Zimbabwe en septembre 1978. La nouvelle tournée de Young en Afrique australe et la rencontre entre Vorster et le vice-président américain W. Mondale à Vienne, en mai 1977, restent également sans effet concret. Comme la conférence du Commonwealth réunie à Londres en juin... Pourtant, le ton monte contre les séparatistes blancs dans toutes les capitales, y compris à Paris. V. Giscard d'Estaing, recevant H. Kissinger, se prononce pour l'application de la règle de la majorité et, en juin suivant, accueillant le président de Zambie Kaunda, il proclame : « Il faut que la Rhodésie soit décolonisée le plus rapidement possible. »

Affrontements

Sur le terrain, les affrontements se multiplient et deviennent plus meurtriers ; aussi les Rhodésiens augmentent-ils de 40 % le budget de la défense. En juillet 1976, Salisbury admet officiellement un accrochage entre soldats rhodésiens et mozambicains, incident qui sera suivi de nombreux autres, dont le plus sanglant a lieu le 9 août et fait 618 morts dans les rangs mozambicains (les Rhodésiens ont invoqué le droit de suite contre l'armée mozambicaine, mais Maputo affirme que les morts sont des réfugiés civils rhodésiens noirs). Du 31 octobre au 3 novembre, un deuxième raid rhodésien fait plusieurs centaines de morts au Mozambique. En mai, au cours d'un troisième raid semblable, trois bases de guérilleros nationalistes sont détruites.

Violations

Il semble impossible de stopper désormais l'escalade de la violence. En août, puis en janvier, le Botswana accuse la Rhodésie de violer ses frontières, mais c'est précisément au Botswana que, le 31 janvier, les guérilleros emmèneront en otage 384 écoliers noirs rhodésiens. Jugé pour avoir refusé de dénoncer des nationalistes africains, l'évêque catholique Donal Lamont est condamné, en octobre, à dix ans de travaux forcés et, en février, il est déchu de sa nationalité, avant d'être expulsé, le mois suivant.

En décembre, les nationalistes massacrent 27 travailleurs africains sur une plantation de thé, et 45 personnes trouvent la mort pendant les fêtes de fin d'année. Le 17 janvier, 8 nationalistes noirs sont pendus, et, en février, sept missionnaires blancs sont assassinés. Ni les regroupements des paysans africains dans les villages fortifiés, ni la proclamation de l'état de guerre avec la Rhodésie par la Zambie en mai ne permettent de penser que des négociations sérieuses vont s'engager entre les nationalistes et Smith.

Rwanda

Kigali. 4 200 000. 159. 2,8 %.
Économie. PIB (71) : 62. Énerg. (*74) :13. C.E. (71) : 8 %.
Transports. (*74) : 5 900 + 4 200.
Information. (71) : *31 000. (68) : 800 fauteuils. (74) : 2 000.
Santé. (73) : 76.
Éducation. (73). Prim. : 397 752. Sec. et techn. : 10 535.
Institutions. État indépendant le 1er juillet 1962. République (28 janvier 1961). Constitution présidentielle de 1962. Président de la République et chef de l'exécutif : général Juvénal Habyarimana, auteur du coup d'État militaire qui renverse, le 5 juillet 1973, Grégoire Kayibanda.

São Tomé et Principe

São Tomé. 80 000. 82. 3,4 %.
Économie. Énerg. (*74) : 104.
Transports. (73) : 1 600 + 400.
Information. (73) : *7 500. (72) : 1 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M.
Santé. (73) : 12. Mté inf. (72) : 64,3.
Éducation. Prim. (72) : 12 518. Sec. et techn. (71) : 2 000.
Institutions. Indépendance proclamée le 12 juillet 1975 (ancienne colonie portugaise). Chef de l'État : Manuel Pinto da Costa. Premier ministre : Miguel Tronvoado.

Sénégal

Dakar. 4 320 000. 22. 2,4 %.
Économie. PIB (72) : 253. Production : I(74) 120. Énerg. (*74) : 169. C.E. (72) : 21 %.
Transports. (*74) : 220 M pass./km, 392 M t/km. (*74) : 44 800 + 25 000.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : *25 000. (73) : *285 000. (73) : *1 700. (74) : 36 000.
Santé. (73) : 287.
Éducation. Prim. (71) : 269 997. Sec. et techn. (71) : *60 000. Sup. (73) : 6 656.
Institutions. État indépendant le 20 août 1960. République le 25 novembre 1958. Constitution de 1963, modifiée en 1970 et en 1976. Président de la République : Léopold Sédar Senghor, réélu pour la quatrième fois le 28 janvier 1973. Premier ministre : Abdou Diouf.

Limites

Poursuivant une expérience politique qu'ils savent originale, les dirigeants sénégalais reconnaissent officiellement, en août, la légalité du Parti africain de l'indépendance (PAI), mouvement procommuniste dissous en juillet 1960. Mahjemout Diop, fondateur et ancien secrétaire général du parti, qui a regagné Dakar en janvier après quatorze ans d'exil, est autorisé à reprendre la totalité de ses activités ; il recouvre ses droits politiques après l'amnistie votée en avril 1976.