Le président Macias Nguema, qui exerce un pouvoir sans partage sur l'île depuis 1968, y fait régner la terreur. Dans les églises, l'hymne national a remplacé le chant grégorien, et la célébration du culte n'est plus tolérée qu'« au nom du père Macias, notre rédempteur, notre sauveur, Amen. » Une répression féroce s'est abattue sur les prêtres et les fidèles récalcitrants qui tentent de s'opposer aux pratiques qu'entend imposer le dictateur.

Au cours des derniers mois, les assassinats politiques sont érigés en mode de gouvernement. Le président Macias a fait disparaître le ministre des Finances, le directeur de la Banque centrale, tandis que le ministre de l'Éducation et le secrétaire général de la présidence étaient tués, à coups de bâton, dans la cour de la prison de Bata. Des listes portant les noms de plusieurs centaines de disparus circulent à l'extérieur du pays, diffusées par l'opposition, installée notamment en Suisse.

Le travail forcé a été établi par le président fou, qui entendait ainsi suppléer au déficit en main-d'œuvre sur les plantations de cacao. Les travailleurs agricoles nigérians qui, à l'époque coloniale, constituaient l'essentiel du personnel de ces plantations, ont été expulsés après la proclamation de l'indépendance.

Après avoir un moment songé à évacuer ses ressortissants de Guinée équatoriale, le gouvernement espagnol suspend, en mars 1977, ses relations diplomatiques avec son ancienne colonie. D'autre part, l'exode des populations fuyant le régime du président Macias se poursuit à une telle cadence que près du quart de la population réside à l'étranger, notamment au Gabon et au Cameroun, tandis que l'économie va à la dérive : le cacao, qui représente plus de 70 % de la valeur des exportations, tombe de 45 000 à 10 000 tonnes.

Haute-Volta

Ouagadougou. 6 030 000. 22. 2 %.
Économie. PIB (70) : 59. Énerg. (*74) : 14. C.E. (70) : 6 %.
Transports. (*74) : 8 800 + 9 300.
Information. (73) : 1 quotidien ; tirage global : 2 000. (73) : *100 000. (71) : *6 000. (69) : 2 000 fauteuils ; fréquentation : 1 M. (74) : 6 000.
Santé. (74) : 99.
Éducation. (73). Prim. : 124 966. Sec. et techn. : 14 416. Sup. : 436.
Institutions. Indépendance le 5 août 1960. République (11 décembre 1958). La Constitution de 1970 est suspendue et l'Assemblée nationale dissoute le 8 février 1974. Président de la République et chef du gouvernement : général Sangoulé Lamizana.

Kenya

Nairobi. 13 400 000. 23. 3 %.
Économie. PIB (74) : 207. Production (74) : G 123 + I 137. Énerg. (*74) : 177. C.E. (74) : 18 %.
Transports. (*74) : 130 900 + 23 800. (74) : 675 M pass./km.
Information. (73) : 3 quotidiens ; tirage global : 97 000. (*73) : 508 000. (73) : 36 000. (71) : 18 800 fauteuils. (74) : 114 000.
Santé. (73) : 766. Mté inf. (70) : 55.
Éducation. (73). Prim. : 1 816 017. Sec. et techn. : 186 467. Sup. : 2 009.
Institutions. État indépendant le 12 décembre 1963. République proclamée le 12 décembre 1964. Constitution de 1963, révisée en 1964. Président de la République et Premier ministre : Jomo Kenyatta, réélu pour un 3e mandat le 20 septembre 1974.

Lesotho

Maseru. 1 040 000. 35. 1,8 %.
Économie. PIB (70) : 74.
Transports. (*74) : 2 300 + 2 000.
Information. (73) : 11 000. (71) : 800 fauteuils. (74) : 4 000.
Santé. (74) : 50.
Éducation. (72). Prim. : 176 204. Sec. et techn. : 10 021. Sup. : 368.
Institutions. Indépendant le 4 octobre 1966. Monarchie. Constitution de 1965 suspendue. Souverain : Moshoeshoe II. Premier ministre : Leabua Jonathan, qui exerce tous les pouvoirs.

Liberia

Monrovia. 1 710 000. 16. 2,9 %.
Économie. PIB (73) : 334. Production (73) : G 113. Énerg. (*74) : 432. C.E. (73) : 58 %.
Transports. (*74) : 12 100 + 10 000.  : 65 820 000 tjb.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 7 000. (71) : *155 000. (73) : *8 500. (71) : 14 900 fauteuils ; fréquentation : 1 M. (73) : 3 000.
Santé. (73) : 132. Mté inf. (71) : 159,2.
Éducation. Prim. (72) : 139 045. Sec. et techn. (72) : 22 624. Sup. (73) : 1 710.
Institutions. République présidentielle, indépendante depuis le 26 juillet 1847. Constitution de 1847. Président de la République et chef de l'exécutif : William Richard Tolbert ; succède, le 23 juillet 1971, à Tubman, décédé.

Libye

Tripoli. 2 440 000. 1. 3 %.
Économie. PIB (74) : 5 236. Production : A(74) 200. Énerg. (*74) : 975. C.E. (74) : 65 %.
Transports. (*74) : 227 500 + 104 900. (74) : 256 M pass./km.
Information. (73) : 6 quotidiens. (73) : 100 000. (72) : 2 500. (71) : 42 000.
Santé. (73) : 1 736.
Éducation. (73). Prim. : 488 882. Sec. et techn. : 107 233. Sup. : 9 590.
Institutions. État indépendant le 24 décembre 1951. République proclamée par le coup d'État militaire du 1er septembre 1969, qui renverse la monarchie constitutionnelle du roi Idriss Ier. Devient République arabe populaire libyenne, le 22 novembre 1976. Président de la République et président du conseil du commandement de la révolution : colonel Moammer el-Kadhafi. Président du Conseil : commandant Abdel Salam Jalloud.

Rapports tendus avec l'Égypte et le Soudan ouverture vers l'URSS

Les relations de Tripoli se détériorent avec Khartoum et Le Caire à la suite de la tentative de coup d'État militaire du 2 juillet 1976 dans la capitale soudanaise. Le président Nemeiry accuse le colonel Kadhafi d'avoir été à l'origine du coup de force et rompt ses relations diplomatiques avec la Libye. Réunis à Djedda à la mi-juillet, les chefs d'État saoudien, soudanais et égyptien mettent au point une sainte alliance afin de provoquer un changement de régime en Libye, sans toutefois envisager un éventuel recours à une invasion militaire.

Tension

Le Caire renforce sensiblement son dispositif militaire aux frontières de la Libye, malgré la mise en garde du colonel Kadhafi, qui donne au président Sadate jusqu'au 1er septembre pour qu'« il revienne à la raison ».