Un gouvernement qui comprend onze civils et quatre militaires est formé le 13 novembre ; le lieutenant-colonel Édouard Nzambimana occupe le poste de Premier ministre. Cette révolution de palais, au cours de laquelle pas un coup de feu n'est tiré, est le résultat de divisions et de rivalités au sein de l'armée. La population, qui ne se sent pas concernée par ce règlement de comptes entre officiers, reste totalement à l'écart des événements.

C'est moins le phénomène classique de l'usure du pouvoir que les intrigues de Cour, transposées dans les rangs des prétoriens, et l'impéritie personnelle du général Micombero qui ont eu raison du régime. Pour une fois, les traditionnelles oppositions tribales entre Tutsis et Hutus, ou régionales entre Tutsis du Nord et Tutsis du Sud, ne semblent avoir joué aucun rôle. Le nouveau chef de l'État est en effet originaire de la même commune, Rutovu, que son prédécesseur Michel Micombero.

Cameroun

Yaoundé. 6 400 000. 14. 2 %.
Économie. PIB (73) : 303. Énerg. (*74) : 86. C.E. (73) : 26 %.
Transports. (*74) : 245 M pass./km, 407 M t/km. (72) : 39 100 + 37 300. (74) : 146 M pass./km.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 18 000. (73) : 225 000. (72) : 15 600 fauteuils ; fréquentation : 6,2 M. (73) : 22 000.
Santé. (71) : 225.
Éducation. Prim. (73) : 1 014 135. Sec. et techn. (73) : 108 405. Sup. (72) : 4 484.
Institutions. État fédéral (Cameroun ex-français, indépendant le 1er janvier 1960, et Cameroun méridional ex-britannique, indépendant le 1er octobre 1961). République fédérale proclamée le 1er octobre 1961. Constitution de 1961. Président de la République : Ahmadou Ahidjo, réélu pour un quatrième mandat le 5 avril 1975. Premier ministre : Paul Biya.

Cap-Vert

Praia. 290 000. 72. 2 %.
Économie. Énerg. (*74) : 90.
Transports. (73) : 2 300 + 700.
Information. (72) : 5 200. (72) : 2 800 fauteuils ; fréquentation : 0,3 M. (73) : 1 000.
Santé. (69) : 13. Mté inf. (74) : 78,9.
Éducation. Prim. (72) : 70 905. Sec. et techn. (71) : 4 096.
Institutions. Indépendance proclamée le 5 juillet 1975 (ancienne province portugaise). État souverain, les îles du Cap-Vert sont cependant administrées en commun avec la Guinée-Bissau par le PAIGC (Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et des îles du Cap-Vert.) Chef de l'État : Aristide Pereira. Premier ministre : Pedro Pires.

Le drame de la sécheresse

Dans cet archipel dont les seules ressources sont agricoles (si l'on excepte le sel, qui a donné son nom à l'île de Sal), pas une goutte de pluie n'est tombée sur Saint-Vincent depuis neuf ans, sur Saint-Nicolas depuis douze ans.

Parfois la pénurie d'eau prend des proportions dramatiques. Ainsi à Saint-Vincent, où se ravitaillent traditionnellement les navires, l'eau manquant dans le port de Mindelo, les compagnies de navigation désertent l'archipel du Cap-Vert pour celui des Canaries, privant les Capverdiens d'appréciables ressources. Il est vrai que les habitants de Saint-Vincent sont eux-mêmes tributaires de l'extérieur pour leur propre ravitaillement en eau potable ; elle est amenée par bateau-citerne de l'île Saint-Antoine.

Le gouvernement a mis au point, fin 1976, un programme d'urgence prévoyant la réalisation de 28 projets modestes permettant l'emploi de 8 595 personnes à Saint-Nicolas, Brava, Fogo, et San Tiago. Il s'agit à la fois de conserver les sols et de retenir les eaux... qui viendraient à tomber du ciel. En septembre, les stocks de maïs, céréale qui constitue la base de l'alimentation locale, n'atteignaient pas 2 000 t, soit quinze jours de consommation dans l'archipel.

Famines

En 1900, une sécheresse avait fait 11 000 morts, et, en 1940, 20 000 personnes étaient mortes de faim par suite d'un désastre analogue. Selon un rapport publié en 1976 à Praïa, capitale de l'archipel, « en 227 ans, de 1744 à 1974, le Cap-Vert a subi plus d'un demi-siècle de famine aiguë, faisant un nombre de victimes estimé à 210 000 au total. La dernière famine en date, commencée en 1968, se prolonge encore aujourd'hui malgré une légère amélioration en 1975. »