La quatrième conférence franco-africaine, tenue le 20 et le 24 avril, à Dakar, au moment où se poursuivent au Shaba des combats meurtriers auxquels participent des troupes marocaines, est l'occasion pour Giscard d'Estaing de recevoir l'approbation de ses pairs africains, pour l'attitude adoptée par la France au Zaïre. En effet, les dirigeants francophones estiment que l'intervention française est susceptible de « décourager l'expansionnisme soviétique en Afrique » et ils se sentent rassurés par l'initiative de Paris.

Fin du conflit

Dès le début de la deuxième quinzaine d'avril, la fortune des armes abandonne les envahisseurs. Zaïrois et Marocains amorcent une offensive, à laquelle leurs adversaires n'opposent aucune résistance sérieuse. Après la reprise de Mutshaha, pratiquement sans combat, suit celle de Kapanga. Au fur et à mesure que le gouvernement de Kinshasa reprend confiance en lui-même, les envahisseurs cèdent du terrain. Or, tout concourt à rassurer Mobutu. Le Fonds monétaire accorde au Zaïre un prêt de 85 millions de F ; Paris expulse Antoine Gizenga, principal leader de l'opposition zaïroise, résidant en Belgique, venu en France pour y contacter d'autres opposants ; le 1er mai, Sadate, dont la politique africaine est dominée par le souci de faire obstacle à l'Union soviétique, annonce que l'Égypte prend en charge le fonctionnement de toute l'armée de l'air zaïroise.

La reprise de Kasaji, puis celle de Dilolo et de Kapanga avant la fin du mois de mai marquent la fin du conflit. Le 28 mai, Mobutu, après avoir passé cinq semaines à Kolwezi, transformé en capitale provisoire, regagne Kinshasa, où il annonce une prochaine réorganisation de l'armée, puis des réformes profondes. L'opération des gendarmes katangais a fait long feu ; reste à savoir si elle a été déclenchée avec l'approbation de Neto ou non, voire même contre son gré, ce qui, selon le cas, lui donnerait évidemment une signification différente.

Mobutu déjeune à l'Élysée, le 10 juin ; il est venu, dit-il, remercier V. Giscard d'Estaing « pour son aide courageuse ». Après un bref voyage à Bruxelles, le président zaïrois est à Rabat, en visite officielle au Maroc pour quatre jours, où il exprime sa gratitude pour l'aide militaire reçue. Les liens tissés avec les États qui ont accepté de lui prêter un concours, direct et immédiat, sont renforcés. La France, qui a déjà pris une part importante sur le marché zaïrois, y consolide sa position. (Lors du 11e anniversaire de la prise du pouvoir par Mobutu, en novembre 1976, avait déjà été inauguré à Kinshasa le plus vaste complexe radio-télévision du continent, investissement de 400 millions de F, réalisé par des firmes françaises.)

En revanche, les véritables réformes et la libéralisation du régime semblent remises à plus tard. Avant les événements du Shaba pourtant, en février, avait eu lieu un important remaniement ministériel, et Bisengima Rwema, directeur du cabinet présidentiel, principal collaborateur de Mobutu, véritable numéro deux zaïrois, avait été mis à l'écart. Mais le président du Zaïre est plus soucieux de revanche, et donc de répression, que d'authentique remise en ordre.

Zambie

Lusaka. 4 900 000. 7. 2,5 %.
Économie. PIB (72) : 386. Production : G(71) 100 + I(74) 130. Énerg. (*74) : 557. C.E. (72) : 45 %.
Transports. (*74) : 85 800 + 62 000. (74) : 317 M pass./km.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 105 000. (73) : *100 000. (73) : *21 000. (71) : 13 400 fauteuils. (74) : 68 000.
Santé. (69) : 307.
Éducation. (73). Prim. : 809 796. Sec. et techn. : *62 000. Sup. : 3 958.
Institutions. République indépendante proclamée le 24 octobre 1964. Nouvelle Constitution du 31 mai 1973, de type présidentiel ; remplace celle de 1964. Président de la République et chef de l'exécutif : Kenneth D. Kaunda, réélu pour la 3e fois le 6 décembre 1973. Premier ministre : Elijah Mudenba.