En mars, devant le congrès des syndicats, L. Brejnev, évoquant les initiatives de J. Carter en faveur des dissidents, affirme : « Les prétentions de Washington d'apprendre à vivre aux autres ne peuvent être acceptées par aucun État souverain, d'autant que ni la situation des États-Unis ni leur action dans le monde ne justifient de telles prétentions. » Il conclut : « Nous ne supporterons d'aucune part et sous aucun prétexte une ingérence dans nos affaires intérieures. »

Détente

Avec le reste de l'Occident (et exception faite aussi des questions de pure idéologie), les rapports évoluent vers la détente. Une restriction apparaît avec le Japon : l'affaire du Mig-25 livré par l'officier déserteur Viktor Belenko le 6 septembre, mais surtout les négociations sur les droits de pêche et le contentieux territorial sur les îles Kourile continuent d'envenimer les relations entre Moscou et Tokyo.

Avec la France (malgré son « ingérence dans les affaires intérieures du Zaïre »), le baromètre est au beau fixe. La venue, les 20, 21 et 22 juin, de Leonid Brejnev à Paris donne l'occasion à la presse soviétique de saluer « l'amitié et la coopération entre les deux pays » et au no 1 soviétique d'affirmer : « L'état des relations est bon, mais nous ambitionnons plus. »

Un troc surprenant

Un échange surprenant s'opère à Zurich le 18 décembre 1976. L'URSS libère le contestataire Vladimir Boukovski contre Luis Corvolan, secrétaire générai du PC chilien. Ce troc, effectué sous les auspices d'Amnesty International, est loin de susciter partout l'enthousiasme. Mais deux régimes aux idéologies radicalement opposées ont pu néanmoins négocier ainsi une mesure humanitaire.

Yougoslavie

Belgrade. 21 350 000. 83. 1 %.
Économie. Production (74) : G 130 + A 150 + I 140. Énerg. (*74) : 1 883.
Transports. (*74) : 10 429 M pass./km, 23 081 M t/km. (*74) : 1 333 000 + 170 800.  : 1 873 000 tjb. (74) : 883 M pass./km.
Information. (73) : 25 quotidiens ; tirage global : 1 828 000. (73) : 3 685 000. (73) : 2 544 000. (73) : 468 900 fauteuils ; fréquentation : 86,3 M. (74) : 1 143 000.
Santé. (73) : 24 247. Mté inf. (74) : 40.
Éducation. (72) Prim. : 2 856 491. Sec. et techn. (72) : 770 665. Sup. (73) : 328 536.
Institutions. République socialiste proclamée le 29 novembre 1945. Devient République fédérale le 31 janvier 1946. Constitution de 1963, amendée pour la quatrième fois en février 1974. Président à vie de la République et président à vie du Parti : Josip Broz Tito, par décision du 16 mai 1974. Président du conseil exécutif fédéral : Vesselin Djournavitch.

Lucidité

« La vieille génération s'en va doucement et la génération moyenne a maintenant assez d'expérience pour être à la hauteur des tâches qui l'attendent. »

Alors que le monde continue de s'interroger sur l'après-titisme, la réflexion de Josip Broz Tito, à l'aube de 1977, montre sa lucidité et sa confiance dans l'avenir.

À 85 ans (25 mai) et malgré une affection hépatique aiguë (il interrompt ses activités en septembre et octobre 1976), le maréchal continue de tenir ferme les rênes du pouvoir. Néanmoins, pour la première fois, en 1977, la présidence collégiale de l'État a évoqué, dans un rapport officiel, l'ère post-titiste, soulignant notamment que la possibilité « d'une guerre étant une des réalités objectives, le peuple yougoslave devait continuer de s'armer afin de décourager toute agression éventuelle ».

Bellicisme apparent, inspiré par la volonté de Belgrade de mener une politique de non-alignement.

Rajeunissement

La scène politique intérieure a été marquée par la disparition tragique du chef du gouvernement fédéral, Djemal Bijedic, tué le 18 janvier dans un accident d'avion près de Sarajevo. Veselin Djuranovic, 51 ans, qui présidait jusqu'alors la Ligue des communistes du Monténégro, lui succède. Cette désignation consacre un certain rajeunissement de l'équipe dirigeante. Le vent de contestation qui souffle à l'Est semble épargner la Yougoslavie. Après trois ans d'une vigoureuse reprise en main par le Parti, la restauration de l'ordre socialiste est acquise et permet au gouvernement de prendre le 15 juin 1977 des mesures d'amnistie en faveur de certains détenus, sans qu'on sache pour autant s'il s'agit de condamnés politiques (officiellement au nombre de 502).