Quant aux rapports avec la Chine et l'URSS, là encore Bucarest réussit l'exploit de garder d'excellents rapports avec Pékin, même aux pires moments de la querelle sino-soviétique. Après la visite, à Pékin, en novembre du général Tzyrca, vice-ministre de la Défense, envoi d'une délégation du Parti en décembre. Deux objectifs : s'informer des changements survenus après la mort de Mao ; développer une coopération économique. Peut-être aussi faciliter les rapports Chine-URSS.

Avec l'Union soviétique, Nicolae Ceausescu doit assouplir sa position traditionnelle. La visite officielle de Leonid Brejnev en novembre 1976 marque un tournant dans le comportement roumain. Un mauvais rendement céréalier en 1975, des ambitions industrielles déçues, notamment en chimie et en métallurgie, obligent la Roumanie à réintégrer plus étroitement la mouvance soviétique. Le gouvernement a, d'autre part, du mal à rembourser l'emprunt de 3 milliards de dollars contracté à l'Ouest. Pour y faire face, il ne peut vendre qu'à l'URSS ses surplus de légumes et fruits, qui n'intéressent pas l'Ouest. C'est encore par l'intermédiaire de l'Union soviétique qu'il peut obtenir des crédits du Comecon. Mais en revanche il n'accepte pas, semble-t-il, une participation militaire effective aux manœuvres du pacte de Varsovie. Les rapports de la Roumanie avec le grand frère russe, qui l'aida, voici cent ans, à se libérer des Turcs, demeurent empreints d'ambiguïtés.

Saint-Marin

Saint-Marin. 19 000. 313. 1 %.
Information. (73) : 4 700. (73) : 3 200. (73) : 1 700 fauteuils ; fréquentation : 0,2 M. (74) : 5 000.
Éducation. (73). Prim. : 1 692. Sec. et techn. : 1 115.
Institutions. République. Le pouvoir exécutif est exercé par deux régents, nommés, pour six mois, par le Grand Conseil général.

Saint-Siège

1 000. 2 000.
Information. (73) : 1 quotidien.
Institutions. Le traité de 1929 avec l'Italie garantit l'indépendance des États du Saint-Siège (palais du Vatican et du Latran et villa de Castel Gandolfo). Souverain pontife : Paul VI (Giovanni Battista Montini) élu le 21 juin 1963 ; succède à Jean XXIII. Secrétaire d'État : cardinal Jean Villot.

Suède

Stockholm. 8 200 000. 19. 0,3 %.
Économie. PIB (74) : 6 876. Production (74) : G 111 + A 124 + I 118. Énerg. (*74) : 5 804. C.E. (74) : 28 %.
Transports. (*74) : 5 332 M pass./km, 19 598 M t/km. (*74) : 2 639 000 + 170 000.  : 7 486 000 tjb. (74) : 2 686 M pass./km.
Information. (73) : 149 quotidiens ; tirage global : *4 592 000. (73) : 2 758 000. (73) : fréquentation : 22,1 M. (74) : 5 178 000.
Santé. (73) : 12 610. Mté inf. (74) : 9,6.
Éducation. (73). Prim. : 671 651. Sec. et techn. : 528 765. Sup. : 131 614.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1975. Souverain : Carl XVI Gustaf ; succède à son grand-père Gustaf VI Adolf, décédé le 15 septembre 1973. Premier ministre : Thorbjörn Fälldin.

La fin du règne des sociaux-démocrates

L'année 1976 fera date dans l'histoire suédoise. En septembre 1976, après quarante-quatre ans de règne, le parti-social-démocrate laisse la place à une coalition bourgeoise formée des conservateurs, des centristes et des libéraux. Quelques mois après, la Suède, profondément atteinte à son tour par la récession, est contrainte de lancer un rigoureux plan d'austérité économique.

L'été est relativement calme. La campagne contre les usines nucléaires bat son plein. Le 7 août, à Barsebaeck, près de Malmö, 5 000 manifestants, venus des cinq pays nordiques, défilent sur quatorze kilomètres pour protester contre le projet de construction d'une centrale qui ruinera, disent-ils, l'un des greniers à blé de l'Europe du Nord.

L'approche des élections, prévues pour le 19 septembre, commence tardivement à enfiévrer les esprits. Comme à chaque scrutin, depuis plusieurs années, les partis bourgeois espèrent, sans trop y croire, débarrasser enfin le pays de la « bureaucratie social-démocrate ». Mais le prestige d'Olof Palme, le Premier ministre, paraît intact, d'autant que, dans une Europe déjà en crise, la situation économique reste bonne, malgré une inflation de 8 à 10 % l'an. Le chômage n'atteint que 1,7 % de la population active, et les carnets de commandes de l'industrie restent bien garnis.

Hétéroclite

Les arguments des adversaires libéraux, centristes et conservateurs de O. Palme sont hétéroclites : les conservateurs font campagne pour la limitation des impôts et des services sociaux ; les libéraux prônent la décentralisation et la poursuite d'une politique sociale progressiste (égalité des sexes, égalité devant l'emploi, libéralisation du système carcéral). Les centristes ont trouvé un bon cheval de bataille, semble-t-il, en s'engageant dans la lutte « contre l'atome » et la pollution. Leur leader, Thorbjörn Fälldin, un agriculteur, éleveur de moutons, n'a pas à se forcer pour déclarer l'implantation d'usines nucléaires dangereuse pour l'environnement.