Cette flambée du mouvement étudiant est venue se conjuguer avec l'action terroriste que continuent de mener des groupes clandestins d'extrême droite et d'extrême gauche. Ce sont ces derniers (Brigades rouges et Noyaux armés prolétaires) qui paraissent maintenant en première ligne, tandis que les grands procès qui s'ouvrent pour les attentats à la bombe de 1969 et pour les tentatives de coup d'État de 1970 et 1974 (Journal de l'année 1969-70 et 1973-74) rappellent à l'opinion le temps où la subversion venait d'abord de l'autre extrême et trouvait des complicités dans l'appareil de l'État.

Mais des caractères nouveaux s'affirment au cours de cette année. Il semble que l'extrême droite et l'extrême gauche se confondent souvent. Il devient de plus en plus difficile de distinguer le terrorisme politique et la délinquance de droit commun. De dangereux glissements se produisent dans les milieux marginaux : d'un mouvement de protestation à la violence organisée, puis, de là, à la clandestinité des mouvements terroristes, il existe une continuité.

Ordre public

Le problème de l'ordre public prend de plus en plus d'importance au fur et à mesure que l'année s'écoule. Le PCI et les syndicats s'emploient à créer une solidarité populaire avec la police, durement éprouvée par la criminalité, le terrorisme et la guérilla urbaine. La création d'un syndicat de la police, la réorganisation des prisons, d'où l'on s'évade très facilement, la restructuration et l'unification des services de sécurité du ministère de l'Intérieur et des services secrets de l'Armée sont des thèmes qui s'imposent dans le dialogue politique.

Riposte du PCI

Dans ce contexte, la position du PCI devient de plus en plus inconfortable. Il prétend s'affirmer comme parti de lutte et de gouvernement, mais il risque de voir l'une et l'autre image s'effacer dans l'opinion et jusque dans ses propres rangs.

Le PCI n'hésite pas à mettre tout son poids dans la balance contre la violence du mouvement étudiant. Les travailleurs, affirme-t-il, doivent faire front pour défendre l'État démocratique, qui représente toujours une de leurs conquêtes contre le fascisme. En même temps, à la mi-mars, il décide d'augmenter sa pression pour être associé effectivement aux responsabilités gouvernementales. C'est ainsi, dit-il, que doit être menée la lutte pour une solidarité effective avec les marginaux.

Divisions

C'est Aldo Moro qui va répondre au nom de la démocratie chrétienne, dont il a assumé la présidence en octobre. Avec le secrétaire Benigno Zaccagnini, il s'emploie à surmonter les profondes divisions internes de son parti pour l'amener à faire un pas en avant vers le PCI. En même temps, il cherche à ce que ce pas ne le porte pas plus loin qu'il ne veut aller. Le PCI évoluera lentement, jusqu'à la fin juin, à la recherche d'une entente sur l'ordre public, l'économie, le renforcement des autonomies régionales, l'école et l'université.

Des pourparlers aboutissent le 29 juin ; l'arc constitutionnel (démocrates-chrétiens, communistes, auxquels se sont joints socialistes, sociaux-démocrates, républicains et libéraux) fait connaître l'élaboration d'un programme limité de gouvernement, programme qui doit obtenir l'accord des instances dirigeantes des six formations politiques avant de venir devant le Parlement.

Liechtenstein

Vaduz. 23 000. 144. 0,7 %.
Information. (72) : 1 quotidien ; tirage global : 6 000. (68) : 4 500. (68) : 2 500. (71) : 900 fauteuils ; fréquentation : 0,07 M. (74) : 15 000.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1921. Souverain : Francis Joseph II ; succède à son grand-oncle en 1938. Chef du gouvernement : Walter Kieber.

Luxembourg

Luxembourg. 360 000. 139. – 0,1 %.
Économie. PIB (74) : 6 214. Production (74) :G 118 + A 115 + I 119. Énerg. (74) : *17 301.
Transports. (*74) : 289 M pass./km, 866 M t/km. (*74) : 127 900 + 11 200. (74) : 135 M pass./km.
Information. (73) : 7 quotidiens ; tirage global : *161 000. (73) : 176 000. (73) : 85 000. (72) : 13 700 fauteuils ; fréquentation : 1,1 M. (74) : 142 000.
Santé. (73) : 375. Mté inf. (74) : 12,5.
Éducation. (73). Prim. : 35 589. Sec. et techn. : 20 339. Sup. : 458.
Institutions. Grand-Duché indépendant. Constitution de 1868, révisée à plusieurs reprises. Souverain : grand-duc Jean ; succède à sa mère, la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964. Président du gouvernement : Gaston Thorn.

Malte

La Valette. 320 000. 1 030. 0,8 %.
Économie. PIB (74) : 1 068. Production : G(74) 125 + I(73) 135. Énerg. (*74) : 1 156. C.E. (74) : 39 %.
Transports. (*74) : 51 600 + 12 100. (74) : 219 M pass./km.
Information. (73) : 6 quotidiens. (73) : 129 000. (73) : 61 000. (73) : 25 100 fauteuils ; fréquentation : 3 M. (74) : 49 000.
Santé. (71) : 334. Mté inf. (74) : 20,8.
Éducation. (73). Prim. : 32 569. Sec. et techn. : 29 670. Sup. : 1 420.
Institutions. État indépendant le 21 septembre 1964. Devient république par amendements à la Constitution de 1964, approuvés le 13 décembre 1974. Chef de l'État : Anton Buttigieg, élu le 27 décembre 1976 ; succède à Anthony Joseph Mamo. Premier ministre : Dom Mintoff.
Dom Mintoff réaffirme sa volonté de non-alignement à l'occasion de la seconde Conférence des partis et organisations socialistes progressistes de Méditerranée, ouverte dans l'île le 20 juin 1977. Le Premier ministre maltais annonce, le 24 mai, la fin de la présence britannique pour 1979 et l'ouverture de pourparlers avec la France, l'Italie, l'Algérie et la Libye susceptibles de garantir la neutralité de l'île et d'aider à son développement économique.

Monaco

Monaco. 23 000. 16 000. – 0,5 %.
Information. (73) : *7 500. (69) : *6 300. (70) : 1 100 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (74) : 21 000.
Santé. (73) : 54.
Éducation. (71). Prim. : 1 486. Sec. et techn. : 2 547.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1962. Souverain : Rainier III ; succède en 1949 à son grand-père Louis II, décédé. Ministre d'État : André Saint-Mieux, nommé le 24 mai 1972.

Norvège

Oslo. 4 010 000. 13. 0,5 %.
Économie. PIB (74) : 5 825. Production (74) : G 119 + A 124 + I 119. Énerg. (*74) : 4 725. C.E. (74) : 27 %.
Transports. (*74) : 1 884 M pass./km, 2 886 M t/km. (*74) : 890 400 + 153 300.  : 26 154 000 tjb. (74) : 1 791 M pass./km.
Information. (73) : 77 quotidiens ; tirage global : 1 553 000. (73) : 1 255 000. (73) : 986 000. (73) : 138 800 fauteuils ; fréquentation : 17,4 M. (74) : 1 355 000.
Santé. (73) : 6 254. Mté inf. (74) : 10,5.
Éducation. (73). Prim. : 380 728. Sec. et techn. : 339 812. Sup. : 63 838.
Institutions. État indépendant le 7 juin 1905. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Olaf V ; succède à son père Haakon VII. Premier ministre : Odvar Nordli.

Pays-Bas

Amsterdam. 13 650 000. 332. 0,6 %.
Économie. PIB (74) : 5 109. Production (74) : G 117 + A 147 + I 121. Énerg. (*74) : 6 191. C.E. (74) : 47 %.
Transports. (*74) : 8 589 M pass./km, 3 370 M t/km. (*74) : 3 440 000 + 347 000.  : 5 679 000 tjb. (74) : 9 341 M pass./km.
Information. (73) : 93 quotidiens ; tirage global : *4 175 000. (73) : 3 811 000. (73) : 3 462 000. (73) : fréquentation : 26,5 M. (74) : 4 679 000.
Santé. (73) : 19 328. Mté inf. (74) : 11,3.
Éducation. (73) Prim. : 1 454 971. Sec. et techn. (73) : 1 387 571. Sup. (71) : 247 964.
Institutions. Royaume des Pays-Bas, monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814, modifiée à plusieurs reprises. Souveraine : Juliana ; succède en 1948 à sa mère Wilhelmine. Premier ministre : Joop Den Uyl.

Les socialistes restent au pouvoir

Résistant toujours bien à la crise économique, les Pays-Bas ont cependant connu une année tumultueuse sur le plan politique.

Lockheed

La commission gouvernementale d'enquête sur les pots-de-vin que la firme aéronautique américaine Lockheed aurait versés au prince Bernhard publie enfin ses conclusions en août 1976. Si elles ne sont pas vraiment accablantes pour l'époux de la reine Juliana, elles révèlent cependant que le prince s'est entremis, à diverses reprises, pour tenter de faire acheter au gouvernement néerlandais des avions fabriqués par Lockheed. D'importantes sommes d'argent ont été versées à de mystérieux personnages plus ou moins proches du prince. Le public s'arrache le rapport de la commission : 40 000 exemplaires sont vendus en 48 heures. Au Parlement, le 26 août 1976, le Premier ministre, Joop Den Uyl, expose les conclusions de l'enquête en ces termes : « La commission estime que Son Altesse royale, convaincue que sa position était inviolable et que son jugement n'était pas influençable, a été mêlée à des transactions qui ont pu donner l'impression qu'elle était sensible à certaines faveurs. Elle s'est montrée accessible à des suggestions et à des offres déshonorantes. Elle s'est laissée aller à prendre des initiatives absolument inacceptables. » Joop Den Uyl annonce que le prince démissionne de toutes ses fonctions publiques. Le débat, télévisé, est suivi avec passion par le pays. Les Néerlandais sont atterrés, mais la dignité de la famille royale dans cette épreuve renforce l'opinion dans son attachement à la monarchie.

Élections

Les électeurs se souviennent peut-être et de la fermeté avec laquelle Joop Den Uyl, a mené cette douloureuse affaire lorsqu'ils vont aux urnes, le 25 mai 1977, pour élire les 1 50 députés de leur seconde chambre (Assemblée nationale). Le parti du travail (socialiste), la formation du Premier ministre, remporte un succès spectaculaire en gagnant 10 sièges. Le gouvernement le plus à gauche qu'ait connu les Pays-Bas est ainsi confirmé au pouvoir. Les socialistes restent minoritaires, mais ils peuvent choisir les alliés qui leur assureront la majorité au Parlement.