Le Fianna Fail emporte 84 sièges (+ 14), le Fine Gael 42 (– 12), les travaillistes 17 (– 3). Plusieurs personnalités importantes sont battues : en particulier, Justin Keating, le ministre travailliste de l'Économie, Patrick Cooney (Fine Gael) ministre de la Justice, et Conor Cruise O'Brien (travailliste), ministre des Télécommunications. Bien que l'affaire d'Irlande du Nord n'ait pas joué officiellement un rôle important dans la décision des électeurs, Londres et Belfast s'inquiètent de l'échec des tenants d'une politique musclée à l'égard de l'IRA. D'autant que Jack Lynch, qui est lui-même un modéré, devra tenir compte de l'élection triomphale de Charles Haughey, son ancien ministre des Finances dont il dut se séparer en 1970 à la suite d'une affaire mal éclaircie de trafic d'armes avec l'Irlande du Nord.

Crise économique

La république d'Irlande reste la lanterne rouge de la communauté européenne : le chômage frappe 12 % de la population active, l'inflation tourne autour de 14 %. Pays pauvre, aux ressources naturelles limitées, la République défend âprement ses droits de pêche, même contre ses partenaires du Marché commun. Dublin décide unilatéralement d'interdire une zone de 50 milles marins autour de ses côtes à tout navire de pêche de plus de trente-trois mètres. Bruxelles proteste. La dévaluation de 7,5 % de la livre verte, en octobre 1976, soulage un peu l'agriculture.

Si la crise économique pèse lourd sur l'île, la scène politique est de plus en plus empoisonnée par les troubles de l'Ulster.

Assassinat

L'ambassadeur britannique, Christopher Ewart-Biggs, est assassiné à Dublin, le 21 juillet 1976, en même temps qu'une de ses secrétaires. L'attentat, provoqué par l'explosion d'une mine au passage de la voiture de l'ambassadeur, sera revendiqué plus tard par l'IRA provisoire. L'affaire soulève une émotion profonde, non seulement en Grande-Bretagne et en Irlande, mais aussi sur le continent, où Ewart-Biggs avait occupé plusieurs postes.

L'état d'urgence est déclaré le 1er septembre, et, le 15, l'Assemblée nationale adopte, sans vote, la nouvelle législation antiterroriste en discussion depuis de nombreux mois. Cette législation aggrave les peines de prison pour activités subversives, prolonge le délai de garde à vue jusqu'à sept jours et donne à la police et à l'armée de nouveaux pouvoirs en matière de perquisitions et d'arrestations.

Démission

Un coup de tonnerre éclate : le 22 octobre, le président de la République, Cerbhall O Dalaigh, démissionne. Quelques jours avant, lors d'une cérémonie militaire, il avait été insulté par le ministre de la Défense, Patrick Donegan, qui lui reprochait d'avoir fait vérifier la constitutionnalité des nouvelles lois contre le terrorisme. L'opposition demande le limogeage du ministre, mais le Parlement vote contre cette proposition. Le président décide alors qu'il lui est impossible de conserver son mandat.

Face à la candidature de Patrick Hillery, vice-président de la commission européenne et membre du parti d'opposition, le Fianna Fail, la coalition gouvernementale ne présente pas de candidat. Le 9 novembre 1976, conformément à la Constitution, Patrick Hillery devient président élu de la république d'Irlande. Une grave crise est évitée.

La Commission européenne des droits de l'homme poursuit, à Strasbourg, l'enquête demandée par Dublin sur les tortures qu'aurait infligées, en 1971, l'armée britannique à des membres de l'IRA emprisonnés en Irlande du Nord. Le 2 septembre, elle publie un rapport qui fait état, en effet, de mauvais traitements pratiqués en Ulster, alors que l'internement sans jugement était encore largement utilisé.

Les relations entre Londres et Dublin n'en sont pas sérieusement affectées, mais les audiences publiques, qui se poursuivent depuis des mois, entretiennent un malaise dans l'opinion irlandaise.

Islande

Reykjavik. 220 000. 2. 1,3 %.
Économie. PNB (73) : 4 946. Production (73) : G 124. Énerg. (*74) : 5 140. C.E. (73) : 27 %.
Transports. (*74) : 63 800 + 7 500.  : 154 000 tjb. (74) : 1 884 M pass./km.
Information. (71) : 5 quotidiens ; tirage global : 96 000. (73) : 64 000. (73) : 46 000. (70) : 9 500 fauteuils ; fréquentation : 1,6 M. (74) : 87 000.
Santé. (71) : 321. Mté inf. (74) : 11,8.
Éducation. (73). Prim. : 27 046. Sec. et techn. : 24 693. Sup. : 2 429.
Institutions. République indépendante le 27 juin 1944. Constitution de 1944. Président de la République : Kristjan Eldjarn, reconduit dans ses fonctions pour un troisième mandat, le 1er août 1976. Premier ministre : Geir Hallgrimsson.

Italie

Rome. 55 810 000. 184. 0,6 %.
Économie. On observe une réduction sensible du déficit commercial (permettant presque l'équilibre de la balance des paiements). Mais cette amélioration est acquise au prix d'un recul de la production, notable dans la sidérurgie et la construction automobile, d'une stagnation de la production d'électricité et d'une forte diminution des importations de pétrole.
PIB (74) : 2 706. Production (74) : G 115 + A 123 + I 120. Énerg. (*74) : 3 227. C.E. (74) : 20 %.
Population active (76) 18 948 000, dont A : 15,5 % ; I : 43,4 % ; D : 41,1 %. PNB par secteur (75) A : 8,5 % ; I : 41 % ; D : 50,5 %. Prix à la consommation (évolution 76) : + 22 %. Balance commerciale (75) exp. : 34,4 MM $ ; imp. : 35,6 MM $. Balance des paiements (75) : déficit de 0,6 MM $. Productions (75) : blé 9,6 Mt, vin 70 Mhl, pétrole importé (95) 97 Mt, gaz (76) 14,8 Gm3, électricité 147 TWh, acier 22 Mt, automobiles 1,5 M d'unités, touristes (74) 12,4 M.
Transports. (*74) : 37 880 M pass./km, 18 145 M t/km. (*74) : 14 295 000 + 1 549 000.  : 10 137 000 tjb. (74) : 9 180 M pass./km.
Information. (73) : 78 quotidiens ; tirage global : *6 604 000. (73) : 12 448 000. (73) : 11 426 000. (73) : fréquentation : 546,5 M. (74) : 13 695 000.
Santé. (73) : 109 166. Mté inf. (74) : 22,6.
Éducation. (73). Prim. : 4 968 900. Sec. et techn. : 4 415 387. Sup. : 846 897.
Institutions. République proclamée le 10 juin 1946. Constitution de 1947. Président de la République : Giovanni Leone, élu le 24 décembre 1971, succède à Giuseppe Saragat. Premier ministre : Guilio Andreotti.

Fragile équilibre de l'économie dans un désordre généralisé

Des élections législatives du 20 juin 1976, qui consacrent la rupture des équilibres politiques traditionnels (34,4 % au Parti communiste, tandis que la Démocratie chrétienne se maintient avec 38,7 %), aux négociations de juin 1977 à la recherche d'un mini-accord entre les partis constitutionnels, l'Italie vit une année de transition, marquée par un sursaut de contestation à l'extrême gauche devant le rapprochement des deux grands partis. Cette contestation se révèle dans l'expression désespérée du mouvement étudiant au cours du printemps ; pilotée par le gouvernement de Giulio Andreotti, l'économie se maintient et retrouve même un équilibre fragile.

Montée

Le PCI a conquis 47 nouveaux sièges à la Chambre des députés et 25 au Sénat. C'est au Parlement, au lendemain des élections de juin 1976, qu'il affirme sa montée vers le pouvoir sur le plan national, l'un de ses leaders les plus prestigieux aux yeux de la gauche, Pietro Ingrao, est élu président de la Chambre le 5 juillet 1976 par 488 voix, 117 bulletins blancs et 8 « non ». Le démocrate-chrétien Amintore Fanfani est élu, le même jour, président du Sénat par 270 voix et 42 bulletins blancs. La présidence de quatre commissions à la chambre (Finances, Travaux publics, Transports, Affaires constitutionnelles) et de deux au Sénat (Programmation, Agriculture) est attribuée aux communistes, qui reçoivent un poste de vice-président dans toutes les autres commissions.