Europe

Albanie

Tirana. 2 480 000. 87. 2,5 %.
Économie. Énerg. (*74) : 725.
Information. (73) : 2 quotidiens ; tirage global : 115 000. (73) : *172 000. (73) : *4 000. (69) : 3 700 fauteuils ; fréquentation : 8,4 M.
Santé. (72) : 14 371.
Éducation. (71). Prim. : 518 002. Sec. et techn. : 85 441. Sup. : 28 668.
Institutions. République populaire proclamée le 11 janvier 1946. Nouvelle Constitution adoptée par l'Assemblée le 28 décembre 1976. Président du présidium : major général Hadji Lleshi, élu en 1953. Président du Conseil : colonel général Mehmet Chehou. Premier secrétaire du Parti : général Enver Hodja.

Évictions

Même leader, mêmes options idéologiques ; le 7e Congrès du Parti du travail (parti communiste albanais), qui s'est tenu à Tirana du 1er au 6 novembre 1976, confirme la stabilité de la voie albanaise. « Notre situation est saine et inébranlable » affirme Enver Hodja, 69 ans. Premier secrétaire du Parti.

Cette autosatisfaction dissimule mal certaines difficultés auxquelles cette société pure et dure doit faire face. Enver Hodja a été réélu, d'office, et les modifications apportées à la composition des organes dirigeants sont minimes. Cependant, une importante épuration s'est confirmée : entre l'été 1973 et le printemps 1976, huit des plus importants dirigeants de l'armée, de la culture, de l'économie ont été évincés.

Aspect négatif : malgré une expansion continue, la croissance est restée en deçà des prévisions du Plan précédent, et celui de 1976-1980 annonce un resserrement de la consommation. Décision qu'on doit peut-être rapprocher des réductions (de 14 à 50 %) des salaires supérieurs à 900 leks (1 lek = 1,05 F). Cette mesure, décidée le 1er avril 1977 afin de lutter contre l'apparition « d'éléments dégénérés et de couches privilégiées », a durement frappé les cadres, en particulier les intellectuels. Autre malaise, celui suscité par le décret ordonnant le changement des prénoms et noms (d'origine biblique ou coranique) ne cadrant pas avec la philosophie officielle qui fait du pays (depuis 1967) le premier État athée du monde. La nouvelle Constitution, qui réaffirme la notion de dictature du prolétariat, souligne cette volonté de « développer la propagande athéiste pour inculquer aux hommes la conception du monde matérialiste scientifique ». Même rigidité enfin dans le domaine de la politique extérieure. Le double refus de tout contact avec les impérialistes américains et les sociaux-impérialistes soviétiques est réaffirmé. Comme est confirmée l'existence de rapports privilégiés avec la Chine populaire, qui continue à fournir (malgré les incertitudes qui ont suivi la mort de Mao) l'assistance économique dont l'Albanie, en dépit de ses efforts, ne peut guère se passer.

Allemagne de l'Est

Berlin. 16 850 000. 156. – 0,3 %.
Économie. Production (74) : G 124 + I 129. Énerg. (*74) : 6 946.
Transports. (*74) : 20 792 M pass./km, 54 732 M t/km. (*74) : 1 702 900+ 511 300.  : 1 389 000 tjb.
Information. (73) : 40 quotidiens ; tirage global : 7 527 000. (73) : 6 082 000. (73) : 4 966 000. (73) : 351 700 fauteuils ; fréquentation : 84,5 M. (74) : 2 451 000.
Santé. (74) : 30 798. Mté inf. (74) : 15,9.
Éducation. Prim. (74) : 2 602 027. Sec. et techn. : 468 080. Sup. (73) : 325 113.
Institutions. République démocratique allemande, proclamée le 7 octobre 1949. Constitution de 1968, amendée le 27 septembre 1974. Président du Conseil d'État et premier secrétaire du parti : Erich Honecker ; succède à Willi Stoph, le 29 octobre 1976. Premier ministre : Willi Stoph.

Contestation

Wolf Biermann, le 13 novembre 1976, chante en public à Cologne, pour la première fois depuis plus de dix ans. Les autorités est-allemandes lui ont donné un visa de sortie avec la promesse qu'il pourra rentrer en RDA. Mais, trois jours plus tard, W. Biermann est banni et déchu de la nationalité est-allemande. Le voilà exilé dans le pays où il est né. Il est en effet originaire de Hambourg et il n'est passé à l'Est qu'en 1953. Les autorités ont pris prétexte de ses déclarations à Cologne, qui n'allaient pourtant pas au-delà de ce qu'il avait toujours dit ou écrit, pour l'empêcher de rentrer à Berlin-Est. W. Biermann est un chanteur contestataire. Se présentant comme un communiste convaincu, il embarrasse le pouvoir par ses critiques du socialisme bureaucratique et du stalinisme. Depuis 1963, il lui est interdit de se produire en public ; depuis 1965, ses chansons sont interdites.