12 vice-Premiers ministres : Teng Hsiao-ping, Chang Chun-chiao, Li Hsien-nien, Chen Hsi-lien, Chi Teng-kuel, Hua Kuo-feng, Chen Yung-kuei, Mme Wu Kuei-hsien, Wang Chen, Yu Chiu-li, Ku Mu, Sun Chien.

29 ministres : dont 4 choisis parmi les 12 vice Premiers ministres ; ceux de la Santé publique et des Eaux et de l'énergie électrique sont deux femmes. Il existe 11 ministères pour les différentes industries, dont 7 ministères de l'industrie mécanique. Aux postes clefs : Chiao Kuan-hua (Affaires étrangères), Yeh Chien-ying (Défense nationale) et Hua kuo-feng (Sécurité publique).

Par rapport au précédent gouvernement, le nombre des ministères est ramené de 38 à 29 et le nombre des commissions de 8 à une.

Bilan

Pour stimuler ses compatriotes, le Premier ministre Chou En-lai dresse lui-même, devant l'Assemblée du peuple, le bilan des progrès accomplis en vingt-cinq ans, depuis l'avènement du régime : accroissement de la population (60 %), de la production de céréales (140 %), du coton (470 %), de la production industrielle (190 %) au cours des dix dernières années seulement, malgré le frein de la révolution culturelle. La Chine est devenue, avec 770 nouveaux puits exploités depuis dix-sept ans, le 3e producteur de charbon du monde, et sa production de pétrole augmente dans des proportions étonnantes : les 70 millions de tonnes de 1974 devraient doubler d'ici à 1980. Après la fin heureuse du 4e plan quinquennal en 1975, Chou En-lai voudrait laisser en héritage un plan décennal qui fasse de la Chine, avant la fin du siècle, l'une des grandes puissances économiques du monde. Pour cela, il faut surveiller la balance commerciale, brusquement passée d'un bénéfice de 200 millions de dollars en 1972 à un déficit de 500 millions de dollars en 1973. Il faut donc développer les exportations : le charbon et surtout le pétrole. Les 5 millions de tonnes de brut vendues au Japon en 1974 doivent presque doubler en 1975. À partir de 1980, Tokyo espère pouvoir acheter à Pékin le tiers de son carburant. Le Japon pourrait être amené à se détourner d'autres fournisseurs, notamment de l'Union soviétique. La Chine doit devenir un vendeur plus attentif, ses produits ayant notamment perdu un de leurs principaux attraits : leur bas prix par rapport au marché occidental. D'où le peu d'empressement de ses acheteurs éventuels à la foire de Canton, en automne 1974, malgré les 110 000 m2 du nouveau palais des Expositions. Trois mois plus tôt, Pékin annonçait la cotation quotidienne (au rythme des devises étrangères) de sa monnaie, le yuan, jusque-là artificiellement stable et devenu flottant, comme les autres. Signes de l'entrée officielle de la Chine communiste dans le tourbillon commercial du monde capitaliste. Décision rendue obligatoire par le boom sur les importations chinoises (équipements industriels, produits alimentaires), qui ont doublé en quatre ans, au point que la Chine ne peut plus tout payer comptant selon son habitude. Elle doit solliciter aussi des investissements étrangers (notamment iraniens, croit-on) et des avances bancaires pour régler ses achats. En 1974, Pékin devient un carrefour de banquiers internationaux (japonais surtout, canadiens, français, suisses, belges). Chassé-croisé correspondant à l'accroissement spectaculaire des importations chinoises en provenance de pays non communistes.

Ouverture

La Chine s'ouvre un peu plus au monde extérieur en inaugurant, par exemple, la ligne d'aviation Pékin-Karachi-Paris tandis qu'Air France prolonge sa ligne Paris-Pékin jusqu'à Tokyo. L'Occident espère que le monde maoïste va tomber dans le piège de la société de consommation, dont 800 millions de nouveaux consommateurs pourraient prolonger la survie, mais l'équipe Chou En-lai en connaît les dangers mieux encore que les séductions. En avril 1975, un nouveau mot d'ordre est lancé : révolution économique et révolution politique vont de pair. La dictature du prolétariat (réaffirmée par la nouvelle Constitution) doit continuer à détruire les vestiges de la société bourgeoise.