Si la magistrature et la police enquêtent largement à l'extrême gauche, elles opèrent aussi à l'extrême droite pendant la campagne électorale. Aux pistes rouges s'opposent des pistes noires conduisant à des militants néo-fascistes du nord de l'Italie, sur lesquels la responsabilité des attentats de Milan pourrait retomber. Cet équilibre des recherches ne provoque pas la lumière, mais donne l'impression que Andreotti et Rumor, président du Conseil et ministre de l'Intérieur, misent sur l'efficacité. L'image de formation modérée et rassurante que le Mouvement social cherche à présenter reçoit d'évidentes mises en question : il apparaît que des candidats peuvent être impliqués dans le terrorisme.

Le pouvoir syndical

Le processus d'unification des trois principales centrales syndicales : CGIL (socialiste-communiste), CISL (démocrate-chrétienne), UIL (social-démocrate républicaine), connaît une nouvelle relance le 23 novembre 1971, lorsque leurs conseils généraux, encore une fois réunis à Florence, fixent le calendrier des opérations : septembre 1972, congrès de dissolution ; février 1973, congrès constitutif de la nouvelle centrale unifiée. L'unité est étroitement liée à l'autonomie vis-à-vis des partis et des confédérations internationales.

Mais les ambiguïtés demeurent. L'UIL, notamment, freine le mouvement en rejetant toute unification qui provoquerait une nouvelle scission, celle des opposants. Les fédérations de métallurgistes des trois confédérations tendent au contraire à accélérer les rythmes, se dissolvent en mai pour se préparer à constituer un organisme unique.

Les dissensions ne prennent jamais la forme d'une rupture. Peu à peu les partenaires viennent à renvoyer le calendrier, sans renoncer à l'objectif de l'unité. Dans un stade transitoire, c'est un pacte fédératif qu'ils veulent élaborer. Et, dans la pratique, l'unité d'action n'est remise en cause par aucun d'entre eux.

Récession

Mais les perspectives du nouvel automne chaud de 1972 n'ont cessé de peser sur leurs calculs. Pour six millions de travailleurs vient en effet l'échéance du renouvellement des conventions collectives triennales, qui, en 1969, donna à l'économie italienne un coup violent.

Les avertissements et les cris d'alarme n'ont pas manqué en mai et juin, soit de la part du gouverneur de la Banque d'Italie, Carli, soit du président de l'IRI, Petrilli, soit du président des industriels, Lombardi, déclarant que la situation est dramatique et que les revendications présentées par les centrales syndicales « accentueront le chômage, obligeront à renoncer aux réformes, provoqueront un retour à l'autarcie dans la pauvreté ».

Pour tactiques que puissent être ces mises en garde, elles s'inscrivent sur un fond de tableau effectivement très noir, donné par le rapport sur la situation économique pour 1971, présenté le 31 mars. Le revenu national n'a crû que de 1,4 % en termes réels, généreusement calculés d'ailleurs, puisque la production industrielle, à elle seule, a décru de 2,6 %. Seuls le secteur tertiaire et l'administration publique ont concouru à cette hausse modeste.

Dépenses publiques, investissements, consommation ont subi des diminutions d'autant plus surprenantes que la politique affirmée par le gouvernement Colombo visait à relancer l'intervention des crédits de l'État pour combattre la récession. Or les investissements sociaux ont diminué de 7,5 % en moyenne, dont 12,1 % pour le logement et 11,5 % pour la santé publique.

L'État, à lui seul, a absorbé 20 % des ressources nationales et n'en a reversé que le tiers, directement ou indirectement, dans le circuit de l'économie. Le ralentissement de la production peut être attribué à deux facteurs : la crise du logement et l'impossibilité de reconstituer les stocks. La montée du coût de la vie a développé l'effet multiplicateur de ces éléments initiaux. Sans doute, le dernier trimestre 1971 a marqué une légère reprise, mais l'incertitude politique du premier semestre 1972 et le pessimisme devant les échéances de l'automne laissent à penser que le bilan économique sera encore marqué par une phase de récession.

Liechtenstein

20 000. 125. 2,9 %.
Information. (60) : 3 600. (60) : 300. (64) : 900 fauteuils ; fréquentation : 907 M. (69) : 9 529.
Éducation. Prim. (67) : 2 295. Sec. et techn. (68) : 938.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1921. Souverain : Francis Joseph II ; succède à son grand-oncle en 1938. Chef du gouvernement : Alfred Hilbe.

Luxembourg.

340 000. 131. 0,7 %.
Économie. PNB (69) 2 580. Production (69) : 1 128.
Transports. (*69) : 254 M pass./km, 725 M t/km. (*69) : 84 800 + 11 900. (*69) : 54 830 000 pass./km.
Information. (69) : 7 quotidiens ; tirage global : 124 000. (69) : 149 000. (69) : 62 000. (68) : 21 900 fauteuils ; fréquentation : 1,9 M. (69) : 105 531.
Santé. (69) : 347. Mté inf. (69) : 16,7.
Éducation. (68). Prim. : 35 361. Sec. et techn. : 17 125. Sup. (67) : 667.
Institutions. Grand-duché indépendant. Constitution de 1868. Souverain : grand-duc Jean ; succède à sa mère, la grande-duchesse Charlotte, après son abdication en 1964. Premier ministre : Pierre Werner.

Malte

330 000. 1 040. − 0,3 %.
Économie. PNB (68) 575. Production : G (68) 142 ; I (67) 131. Énerg. (*69) : 991. C.E. (68) : 19 %.
Transports. (*69) : 37 200 + 10 500. (*69) : 236 519 000 pass./km.
Information. (69) : 6 quotidiens. (68) : 89 000. (69) : 44 000. (69) : 27 500 fauteuils ; fréquentation : 3,5 M. (69) : 32 839.
Santé. (65) : 468. Mté inf. (69) : 24,3.
Éducation. (67). Prim. : 52 585. Sec. et techn. : 12 305. Sup. : 1 449.
Institutions. État indépendant le 21 septembre 1964. Constitution de 1964. Gouverneur général représentant la Couronne britannique : sir Maurice Dorman. Premier ministre : Dominic Mintoff. La crise ouverte entre Londres et Malte par les exigences financières posées par Dom Mintoff pour le stationnement des troupes britanniques dans l'île se termine le 26 mars, après de multiples affrontements, à cinq jours de la date de départ du dernier soldat britannique. Dom Mintoff assure que l'île ne servirait de base à aucun pays du pacte de Varsovie. En échange, le loyer annuel passe de 5 à 14 millions de livres au lieu des 18 réclamés. L'Italie s'engage, pour sa part, à verser, en plus, au gouvernement maltais 2,5 millions de livres. Après un an de suspense, Malte conquiert son indépendance économique.

Monaco

23 000. 5 300. 0,7 %.
Information. (67) : *7 400. (68) : *15 000. (69) : 11 000 fauteuils ; fréquentation : 0,1 M. (69) : 14 808.
Santé. (69) : 46.
Éducation. (67). Prim. : 1 162. Sec. et techn. : 1 628.
Institutions. Principauté indépendante. Constitution de 1962. Souverain : Rainier III ; succède en 1949 à son grand-père Louis II, décédé. Ministre d'État : François-Didier Gregh.

Norvège

3 910 000. 12. 0,8 %.
Économie. PNB (69) 2 528. Production (69) : G 132 ; A *99 ; I 138. Énerg. (*69) : 4 430. C.E. (69) : 22 %.
Transports. (*69) : 1 568 M pass./km, 2 611 M t/km. (*69) : 699 700 + 146 200.  : 19 347 000 tjb. (*69) : 1 736 552 000 pass./km.
Information. (69) : 82 quotidiens ; tirage global : 1 493 000. (69) : 1 171 000. (69) : 796 000. (66) : 163 800 fauteuils. (69) : 1 090 662.
Santé. (68) : 5 175. Mté inf. (68) : 13,7.
Éducation. (68). Prim. : 387 042. Sec. et techn. : 296 759. Sup. : 41 790.
Institutions. État indépendant le 7 juin 1905. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Olaf V ; succède à son père Haakon VII. Premier ministre : Trygve Bratteli.

Marché commun

L'année politique a été encore dominée par le problème de l'adhésion au Marché commun, problème qui sera soumis les 24 et 25 septembre 1972 à un référendum. Il n'aura toutefois qu'un caractère consultatif, la décision définitive revenant au Parlement. En janvier 1972, le Premier ministre Trygve Bratteli a visité les capitales du Marché commun pour négocier les conditions de cette entrée, qui soulève l'hostilité des pêcheurs (la Norvège est un des tout premiers producteurs européens) soucieux de conserver l'exclusivité de l'exploitation des eaux poissonneuses bordant les côtes de leur pays. Les élections municipales de septembre 1971, animées par les débats sur ce thème du Marché commun, n'ont guère fourni d'indications sur l'attitude de l'opinion publique.

Pays-Bas

13 190 000. 322. 1,2 %.
Économie. PNB (69) 2 196. Production (69) : G 141 ; A *123 ; I 160. Énerg. (*69) : 4 661. C.E. (69) : 35 %.
Transports. (*69) : 7 502 M pass./km, 3 433 M t/km. (*69) : 2 280 000 + 305 000.  : 5 207 000 tjb. (*69) : 4 798 913 000 pass./km.
Information. (68) : 94 quotidiens ; tirage global : 3 907 000. (69) : 3 174 000. (69) : 2 869 000. (66) : 236 500 fauteuils ; fréquentation : 34,3 M. (69) : 3 120 168.
Santé. (68) : 15 128. Mté inf. (69) : 13,2.
Éducation. (67). Prim. : 1 427 966. Sec. et techn. : 1 124 551. Sup. : 182 044.
Institutions. Monarchie constitutionnelle. Constitution de 1814. Souverain : Juliana ; succède à sa mère Wilhelmine. Premier ministre : Barend Biesheuvel.

Pologne

32 750 000. 104. 1 %.
Économie. Production : G (68) 142 ; I (69) 163. Énerg. (*69) : 4 052.
Transports. (*69) : 37 035 M pass./km, 95 025 M t/km. (*69) : 423 000 + 244 900.  : 1 580 000 tjb. (*69) : 504 109 000 pass./km.
Information. (69) : 43 quotidiens ; tirage global : 6 641 000. (69) : 5 649 000. (69) : 3 828 000. (69) : 634 600 fauteuils ; fréquentation : 141,3 M. (69) : 1 756 248.
Santé. (69) : 47 401. Mté inf. (69) : 34,3.
Éducation. (68). Prim. : 5 603 955. Sec. et techn. : 1 208 585. Sup. : 305 561.
Institutions. État indépendant le 10 novembre 1918. République démocratique populaire en 1947. Constitution de 1952. Chef de l'État (président du Conseil d'État) : Henrik Jablonski succède à Jozef Cyrankiewicz, démissionnaire, le 28 mars 1972. Président du Conseil : Piotr Jaroszewicz. Premier secrétaire du parti : Edward Gierek.

Renouveau

Un congrès du parti et des élections législatives : ces deux événements marquants de la vie polonaise ont permis à Edward Gierek, premier secrétaire du PC, de confirmer sa volonté de ne pas laisser entamer un pouvoir qu'il avait dû partager au lendemain de la chute de Gomulka en décembre 1970 (Journal de l'année 1970-71).