L'activité internationale de la Yougoslavie a été tributaire de tous ces problèmes intérieurs, notamment des rapports avec l'URSS. La visite de Gromyko le 6 septembre à Belgrade a certes marqué une certaine amélioration. Mais la presse soviétique a rapidement repris ses attaques contre le titisme, tandis qu'en Yougoslavie la campagne contre les kominformistes devait forcément égratigner l'URSS. L'attitude de la Bulgarie, qui a brusquement relancé ses revendications sur la Macédoine, n'a pas arrangé les choses : les entretiens avec Ivan Bachev, le chef de la diplomatie bulgare, du 13 au 18 décembre 1969 à Belgrade, ont été à ce point orageux qu'il n'y a pas eu de communiqué commun.

Ces ombres ont été quelque peu effacées par le succès de la tournée africaine du maréchal Tito en février 1970, et aussi par la conclusion, le 18 avril à Dar es-Salam, de la réunion des pays non alignés, qui, grâce à l'insistance yougoslave, fixera un lieu — Lusaka — et une date — septembre — pour un sommet du tiers monde.