L'Allemagne de l'Est décide, en juin 1968, d'imposer des visas de transit pour Berlin. La minicrise de février 1969 est à peine oubliée que les vopos est-allemands établissent un blocus presque parfait au cours de la dernière semaine de janvier 1970. Ils attendent que les groupes parlementaires du Bundestag aient quitté l'immeuble berlinois du Reichstag, où ils s'étaient réunis avant de regagner Bonn, leur siège habituel, pour rétablir le feu vert aux sorties de la ville. Depuis la crise de Pâques 1965, pourtant, le Bundestag n'a pas tenu de séance plénière à Berlin. Mais les concessions les plus larges ne peuvent plus ramener le calme plat. Le bang intermittent des chasseurs soviétiques et est-allemands dans leur ciel et les coups de feu sporadiques le long du mur rappellent aux Berlinois une situation que l'année économique 1969, qui a battu tous les records d'expansion pour Berlin, leur ferait volontiers oublier. Le gouvernement est-allemand perfectionne, par ailleurs, son catalogue d'intimidations juridiques.

Thèses maximalistes

Au printemps 1970, G. Kegel, conseiller diplomatique du Comité central, publie un livre où Berlin-Ouest est considéré comme partie intégrante de la RDA ; le 25 mars, G. Kegel conteste, dans la Berliner Zeitung, journal communiste de Berlin-Est, le droit à la présence à Berlin de représentants du gouvernement fédéral, mais aussi, ce qui est plus inattendu, de ceux des trois puissances occidentales, dotés de prérogatives d'occupation « anachroniques ». Thèses sans fondement : les accords interalliés de la fin de la Seconde Guerre mondiale ne peuvent être résiliés que par accord mutuel des signataires ; l'appartenance de Berlin-Ouest à la RDA est en désaccord avec l'appel de Budapest des membres du pacte de Varsovie le 17 mars 1969, affirmant que « Berlin-Ouest a un statut particulier ». Tablant sur le désaccord de la RDA et de ses principaux alliés du Bloc oriental, on oublie cependant à l'Ouest que les juristes est-allemands ne font que répéter les leçons apprises des Soviétiques. Ces derniers font de la RDA le porte-parole de leurs thèses maximalistes.

Les bons offices de l'URSS

L'URSS joue, pour sa part, la carte des bons offices. Andrei Gromyko, ministre des Affaires étrangères, tient des propos cléments à l'endroit de Berlin-Ouest devant le Soviet suprême en juillet 1969. Après un long échange de notes, les trois Occidentaux de Berlin et les Soviétiques conviennent de s'entretenir à quatre au Kleist-Park (secteur anglais de Berlin), dans le bâtiment de l'ancien Conseil de contrôle interallié, où leurs ministres des Affaires étrangères s'étaient rencontrés en 1954. Les Soviétiques font connaître leur désir le 30 mars, le jour même où, vingt-deux ans plus tôt, le Conseil de contrôle avait cessé de fonctionner, « toute conversation étant devenue inutile ». La première rencontre, au niveau des ambassadeurs, a lieu le 26 mars. D'autres suivent le 28 avril, le 14 mai, le 9 et le 30 juin.

Ces premiers contacts n'aboutissent même pas à un accord sur le sens du mot « Berlin », qui disparaît des communiqués. Les Occidentaux veulent : régulariser la situation de Berlin-Ouest, surtout du point de vue économique, à l'égard du Bloc oriental ; obtenir le libre passage des Berlinois de l'Ouest vers Berlin-Est ; supprimer sur les autoroutes le contrôle unilatéral tel qu'il est pratiqué. Les Soviétiques se montrent prêts à accepter certaines règles du jeu, mais insistent pour limiter leurs responsabilités à Berlin-Ouest seul, au lieu de Berlin dans son ensemble. Ils n'acceptent, en fait, qu'un quadripartisme chez les trois.

À l'hôtel de ville de Berlin-Ouest, on craint qu'ils ne s'adjugent un droit de contrôle sur la vie politique et la gestion économique des secteurs occidentaux, quitte à les influencer par l'intermédiaire du parti communiste de Berlin-Ouest, qui s'affirme de plus en plus et tient en respect les étudiants gauchistes. Aussi les édiles berlinois se déclarent-ils satisfaits par le rétablissement des communications téléphoniques entre les deux Berlin, obtenu, dit-on, par un accord secret de W. Brandt et W. Stoph, à Erfurt. Le prix à payer pour les concessions orientales est décidément trop élevé.

Andorre

19 000. 38. 5,4 %.
Information. (67) : *5 500. (67) : *1 400. (67) : 3 400 fauteuils ; fréquentation : 0,2 M.
Éducation (66). Prim. : 1 712. Sec. et techn. : 161.
Institutions. Co-principauté indépendante. Statut réglé par le paréage de 1278. Co-princes : Georges Pompidou, président de la République française, et Mgr Ramon Malla Cal, évêque de Lerida (par intérim). Délégué français permanent : le préfet des Pyrénées-Orientales.

Autriche

7 350 000. 88. 0,5 %.
Économie. PNB (67) 1 452. Production (66) : A 9 % + I 53 % + S 38 %. Énerg. (67) : 2 660. C.E. (67) : 17 %.
Transports. (*67) : 5 934 M pass./km, 8 247 M t/km. (*67) : 966 600 + 331 600. (*67) : 301 426 000 pass./km.
Information. (65) : 36 quotidiens ; tirage global : 1 806 000. (67) : 2 146 000. (67) : 978 000. (67) : 371 800 fauteuils ; fréquentation : 57,7 M. (67) : 1 163 194.
Santé (66). 13 108. Mté inf. (67) : 26,4.
Éducation (66). Prim. : 812 734. Sec. et techn. : 332 218. Sup. 49 551.
Institutions. République fédérale indépendante le 27 juillet 1955. Constitution de 1920 remise en vigueur le 14 mai 1945. Président de la République : Franz Jonas, élu le 23 mai 1965 ; succède à Adolf Schärf, décédé. Chancelier : Bruno Kreisky.

Victoire socialiste aux élections

Au lendemain des élections législatives du 1er mars 1970, surprise pour les Autrichiens : contre toute attente, le parti socialiste de Bruno Kreisky obtient 48 % des suffrages et frôle la majorité absolue. Seul au pouvoir depuis quatre ans, le parti populiste (chrétien démocrate) du chancelier Klaus, donné vainqueur, ne recueille que 44,7 % des voix.