L'Afrique a été l'un des principaux thèmes abordés, lors de la visite effectuée au Portugal les 11 et 12 décembre 1981 par François Mitterrand. Conclusion du président français : « Notre coopération avec les pays africains peut les aider à échapper à la concurrence Est-Ouest. » Le Portugal, pour sa part, a choisi son camp.

Roumanie

Bucarest. 22 270 000. 94. 1 %.
Économie. Productions (78) : A 15 + I 68 + S 17. Énerg. (80) : 4 593. P (78) : 105.
Transports. (78) : 22 811 M pass./km, 73 738 Mt/km. (*80) : 1 856 000 tjb. (78) : 805 pass./km.
Information. (77) : 34 quotidiens. Tirage global : 3 711 000. (76) : 3 104 000. (76) : 2 963 000. (77) : 231 000 fauteuils ; fréquentation : 183,5 M. (75) : 1 196 000.
Santé. (77) : 29 348. Mté inf. (78) : 30,3.
Éducation. (75). Prim. : 3 019 776. Sec. et techn. : 1 091 154. Sup. : 164 567.
Armée.  : 184 500.
Institutions. République socialiste, proclamée le 30 décembre 1947. Constitution de 1965. Président de la République, président du Conseil d'État et secrétaire général du parti : Nicolae Ceaucescu, réélu pour cinq ans le 28 mars 1980. Président du Conseil : Constantin Dascalescu (21 mai 1982).

Bucarest se rapproche de Moscou

L'indépendance sans argent est un leurre. Nicolae Ceaucescu en fait la triste expérience. Responsable d'une situation économique catastrophique, le numéro un roumain semble de plus en plus acculé à mettre entre parenthèses sa politique de non-alignement et à se rapprocher de Moscou, seule susceptible de lui fournir l'aide matérielle dont il a un besoin urgent.

Tout va mal : tant pour l'industrie que pour l'agriculture et les matières premières, aucun des objectifs n'a été atteint en 1981 et les perspectives pour 1982 sont aussi mauvaises. Le leu est dévalué de 10 %, en octobre 1981. C'est l'échec du pari de Nicolae Ceaucescu, qui avait voulu privilégier l'industrie au détriment de l'agriculture.

Hausses

La régression de la production pétrolière et la crise mondiale obligent la Roumanie à se tourner vers l'URSS pour solliciter le pétrole indispensable à la survie de l'industrie, qui ne fonctionne désormais qu'à 50 ou 60 % de ses capacités (Journal de l'année 1980-81).

L'endettement vis-à-vis de l'Occident est de plus en plus lourd — 13 milliards de dollars —, ce qui oblige les Roumains à demander, à leurs créanciers, en mars 1982, un nouvel échelonnement sur six ans et demi de 80 % de la dette.

La détérioration de la situation économique se répercute sur la vie quotidienne : les queues s'allongent devant les magasins d'alimentation, où nombre de denrées (sucre, riz, huile, pain et farine, café) sont rationnées et leur stockage puni, depuis le 10 octobre 1981, de six mois a cinq ans de prison. Une série de hausses massives touchent, le 15 février 1982, 220 produits. Ainsi la viande augmente de 64 %, l'essence de 20 %, les communications téléphoniques de 66 %.

Remaniement

Les difficultés de ravitaillement exaspèrent la population, dont le niveau de vie est actuellement le plus bas de ceux des pays du COMECON. Manifestations et grèves éclatent fin octobre 1981 dans la région minière de Gorj. À Notru, à 250 km à l'ouest de la capitale, le siège du parti est occupé et la police politique, la Securitate, doit pacifier la ville.

N. Ceaucescu, qui s'y rend peu après, est accueilli à coups de pierres par les mineurs, à sa descente d'hélicoptère. À Orsova, le secrétaire du parti est retrouvé poignardé et, à Giurgiu, au sud de Bucarest, le secrétaire adjoint aurait été lynché.

Le mécontentement est sensible dans la capitale, même si le 5 décembre 1981, 300 000 personnes, brandissant des portraits de N. Ceaucescu, défilent dans les rues pour soutenir les initiatives du président en faveur du désarmement.

L'omniprésence de la police, l'absence d'opposition organisée et la soumission de l'Église empêchent toute manifestation d'envergure. Un journaliste français du Matin, Bernard Poulet, qui tentait de retrouver un syndicaliste dissident aujourd'hui disparu, est violemment agressé en février 1982 par des « inconnus en civil », appellation qui ne trompe personne.