Le 10 juin, la crise atteint son point culminant avec la démission du comité central du numéro deux du parti, Nicolas Sertoriuss, et du prestigieux secrétaire général des commissions ouvrières, Marcelino Camacho. Carillo menace lui-même de quitter son poste, pour revenir sur sa décision après une motion du comité central lui demandant de le conserver.

Seul, le PSOE de Felipe Gonzalez semble profiter de ces querelles. Lors du XXIXe Congrès du parti, qui s'est tenu du 21 au 25 octobre 1981, sous le slogan « le changement dans la sécurité », l'avocat sévillan a eu une élection de maréchal par 100 % des participants. Felipe Gonzalez a défini ses ambitions : « Le moment n'est pas venu pour nous de faire du socialisme, mais de faire en sorte que survive la démocratie. »

Cette modestie a porté ses fruits. En dépit de l'épouvantail, agité par le parti gouvernemental, d'un retour du Front populaire, le PSOE obtient 52,59 % des voix aux élections du parlement autonome andalou, tandis que l'UCD ne recueille que 13,02 % des suffrages, suivi par le PCE (8,54 %).

Ultimatum

Désormais, pour le PSOE, l'objectif est les élections législatives de 1983.

Une manifestation unitaire — toutes opinions, partis et syndicats mêlés — dans les rues de Bilbao, le 7 mai 1982, pour protester contre l'assassinat par l'ETA-militaire du directeur de la centrale nucléaire de Lemoniz, montre qu'au Pays basque aussi quelque chose a changé.

Le rejet du terrorisme, timide et craintif jusque-là, apparaît pour la première fois majoritaire et public. Deux ans après l'installation d'un gouvernement autonome, les Basques considèrent que la persistance de la violence ruine leur région et compromet son avenir. Depuis 1976, 110 000 postes de travail ont disparu et, avec 17 % de chômeurs, les provinces du Nord dépassent la moyenne nationale.

À l'approche du Mundial, les autorités espagnoles craignaient une recrudescence de la violence après l'ultimatum lancé le 16 avril 1982 par l'organisation terroriste, exigeant l'évacuation immédiate des forces de l'ordre du Pays basque, faute de quoi l'escalade s'étendrait à tout le territoire espagnol. L'ultimatum fut accompagné par six attentats en cinq jours, dont quatre au lance-grenade, faisant un mort et de nombreux blessés, et détruisant un central téléphonique de la capitale.

Le gouvernement associait le 18 avril l'armée à la lutte anti-terroriste.

Refroidissement

La nouvelle offensive de l'ETA intervenait après une longue période de calme, au cours de laquelle les terroristes avaient subi de sérieux revers. Le 5 septembre 1981, Enrique Cernam Calixto, chef des Groupes de résistance anti-fasciste du 1er octobre (GRAPO), avait été tué à Barcelone.

Mais, surtout, de vastes coups de filet opérés par les forces de l'ordre ont permis l'arrestation de très nombreux militants basques. Le 20 janvier 1982, cinq tonnes d'armes — la quasi-totalité de l'arsenal des terroristes — ont été saisies près de Bilbao.

L'échec du rapt du Dr Iglésias, père du célèbre et riche chanteur, enlevé le 29 décembre 1981, révèle les difficultés de trésorerie de l'ETA qui exigeait une rançon de deux millions de dollars.

Sans doute, les séparatistes peuvent-ils encore frapper cruellement, mais tout le monde estime que l'organisation terroriste est désormais en perte de vitesse.

Elle est néanmoins à l'origine d'un nouveau refroidissement des relations franco-espagnoles. Les thèses proclamées par le nouveau gouvernement de Paris, les déclarations intempestives de Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur, à propos du droit d'asile provoquent de violentes réactions du personnel politique espagnol, que ne parviennent pas à apaiser les différentes visites de ministres français à Madrid ni la mise en résidence surveillée en France de quelques terroristes notoires.

Finlande

Helsinki. 4 780 000. 14. 0,3 %.
Économie. PIB (78) : 7 132. Productions (78) : A 8 + I 35 + S 57. Énerg. (80) : 5 135. CE (78) : 25 %. P (78) : 244. Ch. (78) : 7,5 %.
Transports. (78) : 2 983 M pass./km, 6 328 Mt/km. (*78) : 1 115 300 + 147 900. (*80) : 2 530 tjb. (78) : 1 231 pass./km.
Information. (77) : 60 quotidiens. Tirage global : 2 202 000. (76) : 2 179 000. (76) : 1 714 000. (77) : 90 300 fauteuils ; fréquentation : 9 M. (78) : 2 127 000.
Santé. (77) : 7 603. Mté inf. (78) : 7,6.
Éducation. (76). Prim. : 438 204. Sec. et techn. : 431 090. Sup. (75) : 77 206.
Armée.  : 39 900.
Institutions. République indépendante proclamée le 6 décembre 1917. Constitution de 1919. Une réforme constitutionnelle est en préparation. Président de la République : Mauno Koïvisto, élu le 26 janvier 1982 ; succède au Dr Urho Kekkonen, démissionnaire pour raisons de santé (27 octobre 1981). Premier ministre : Kalevi Sorsa (17 février 1982).

L'objectif de Koïvisto : démocratiser la vie publique

Le triomphe de Mauno Koïvisto à l'élection présidentielle finlandaise des 18 et 26 janvier est la victoire de l'homme du peuple sur les candidats des partis politiques : 43 % des suffrages au premier tour, 167 voix de grands électeurs au second, alors que son plus proche concurrent, le conservateur Harri Holkeri, lui, n'en obtient que 58.