Ces résultats sont souvent mis à l'actif de la Sozialpartnerschaft, système caractérisé par une étroite concertation entre syndicats, patronat et gouvernement, notamment pour des négociations sur les salaires et les prix. Le souci du consensus sur les principaux objectifs économiques est prédominant, et les grèves sont pratiquement inexistantes (41,4 secondes par travailleur en 1981 !).

Le plein-emploi est depuis des années la priorité absolue. Un puissant secteur étatisé, employant quelque 115 000 salariés sur 650 000, constitue le fer de lance de cette politique, qui se perpétue au prix d'une explosion du budget : déficit en 1981 de 50 milliards de schillings (5 % du PNB), 70 milliards en 1982 (dont un tiers est financé par des crédits étrangers).

Les entreprises étatisées et privées travaillent à perte croissante, dans la mesure où elles maintiennent artificiellement leurs effectifs. Conséquence : nombre record de faillites en 1981. Le chômage augmente malgré tout de moitié, en un an. La crise se manifeste en outre par le déficit de la balance des comptes courants, qui atteint 16,2 milliards de schillings en 1981.

Attentats

Le taux d'inflation atteint 6,7 %. L'Autriche, qui a quelque peu vécu à crédit, doit emprunter pour rembourser environ 300 milliards de schillings (30 % du PNB) de dettes, dont une centaine de milliards à l'étranger.

La paix sociale contraste avec une violence politique importée : assassinat, en mai 1981, du conseiller municipal socialiste Heinz Nittel, président de l'Association des amitiés austro-israéliennes ; attentat, le 31 août 1981, contre une synagogue de Vienne, qui fait deux morts et une vingtaine de blessés. Les auteurs des deux attentats appartiennent à un groupe dissident de l'OLP, dont le leader est basé à Damas.

Une nouvelle série d'attentats vise les intérêts français à Vienne en avril 1982.

Le chancelier Bruno Kreisky poursuit néanmoins sa politique de la main tendue au monde arabe. Le colonel Kadhafi est accueilli à Vienne du 10 au 13 mars 1982, occasion pour les aciéries autrichiennes d'arracher un contrat de 13 milliards de schillings.

Enfin, pour la première fois depuis Napoléon Ier, un chef d'État français, François Mitterrand, se rend au Autriche, les 16 et 17 juin 1982.

Belgique

Bruxelles. 9 860 000. 322. 0,1 %.
Économie. PIB (78) : 9 848. Productions (77) : A 2 + I 38 + S 60. Énerg. (80) : 6 037. CE (78) : 44 %. P (78) : 183. Ch. (78) : 10,4 % (avec le Luxembourg).
Transports. (78) : 7 136 M pass./km, 7 106 Mt/km. (*78) : 2 973 400 + 298 900. (*80) : 1 809 000 tjb. (78) : 4 497 pass./km.
Information. (77) : 27 quotidiens. Tirage global : 2 369 000. (76) : 4 044 000. (76) : 2 646 000. (76) : fréquentation : 23,2 M. (78) : 3 271 000.
Santé. (77) : 20 725. Mté inf. (79) : 11,2.
Éducation. (76) : Prim. : 923 677. Sec. et techn. : 849 937. Sup. (75) : 159 660.
Armée.  : 89 500.
Institutions. État indépendant le 4 octobre 1830. Monarchie constitutionnelle. État communautaire et régional instauré le 18 décembre 1970 par l'amendement de la Constitution de 1831. Souverain : Baudouin Ier ; succède à Léopold III, après son abdication de 1951. Premier ministre : Wielfried Martens (17 décembre 1981).

Martens, de retour, impose l'austérité

Le 21 septembre 1981, au soir, le Premier ministre Mark Eyskens (condamné par le bureau de son propre parti les sociaux-chrétiens flamands-CVP), présente sa démission au roi, qui l'accepte.

La chute du gouvernement entraîne — chose que l'on n'avait jamais connue — une tension entre le CVP et la Cour royale. Léo Tindemans, président du CVP, réclame des élections d'urgence, ce qui coupe court à la mission d'informateur que le roi avait confiée à Willy Claes (socialiste flamand). Les élections sont fixées au 8 novembre 1981.

Avertissement

De son côté, Eric Van Rompuy, président des jeunes sociaux-chrétiens flamands, que l'on tient pour le dauphin de L. Tindemans, fait paraître dans De Nieuwe Gids, quotidien qui reflète les vues du CVP, un éditorial portant ce titre inouï : « La Cour est avertie ! » Il y affirme que la Cour souhaiterait que les socialistes soient associés au prochain gouvernement, de peur que leur mise à l'écart ne fasse planer sur le pays la menace d'une agitation sociale. Mais, ajoute l'éditorialiste, « il faut une autre majorité ».